C’est jour de budget aujourd’hui à Québec.
Le PLQ jouera l’une de ses dernières grosses cartes avant l’élection du 1eroctobre.
L’argent, le vôtre, va pleuvoir : santé, éducation, familles, transport.
Chute
On enfonce une porte ouverte en disant que cela va mal pour le Parti libéral du Québec (PLQ).
Le sondage Léger du début mars donnait les intentions de vote suivantes : CAQ à 37 %, PLQ à 26 %, PQ à 22 % et QS à 9 %.
Pourtant, les données les plus significatives pour prédire le sort d’un gouvernement, habituellement négligées dans la couverture médiatique, sont le désir de changement et le taux de satisfaction à son égard.
Pourquoi est-ce plus significatif ?
Parce qu’on peut hésiter entre voter pour tel parti d’opposition ou pour tel autre.
Mais vous ne risquez guère de voter pour le parti au pouvoir si vous êtes très insatisfait de lui et voulez du changement.
Or, 71 % des Québécois sont insatisfaits du gouvernement et 70 % veulent du changement.
Cela donne une idée du maigre bassin d’électeurs qui demeure fidèle au PLQ.
Le PLQ n’a plus l’appui que de 16 % des électeurs francophones.
Tous ces chiffres annoncent ce que vous verrez au cours des prochains mois.
Pour sauver les meubles, le PLQ aura besoin, plus que jamais, des votes anglophones et issus de l’immigration.
Connaissez-vous un autre cas au monde d’un parti longtemps au pouvoir et qui reste compétitif, bien qu’il soit largué par la majorité culturelle, parce qu’il fait le plein du vote chez les minorités ethnoculturelles ?
Mais même dans la région métropolitaine de Montréal, c’est désormais la CAQ qui est en tête.
Ne pouvant brandir l’épouvantail du référendum auprès des minorités ethniques, le PLQ agitera celui de la xénophobie.
Il se posera en preux défenseur de leurs droits face à l’« intolérance » de la CAQ et du PQ.
Immigration et identité seront au cœur de ce qui risque d’être une des campagnes les plus sales de notre histoire.
On a vu les bassesses de Philippe Couillard à cet égard quand ça va bien. Imaginez si ça va encore plus mal.
Survie
Ce fort désir de changement sera un défi aussi énorme pour le PQ que pour le PLQ.
D’abord, il n’y a que 12 % des électeurs qui trouvent que le PQ incarne le changement, ce qui le place derrière QS.
Ensuite, le PQ et la CAQ courtisent les mêmes électeurs francophones.
Ceux-ci font donc face à un dilemme.
S’ils se divisent trop, ils font le jeu du PLQ.
S’ils se rangent massivement derrière la CAQ, ils pourraient sonner le glas du PQ.
En plus d’être sale, l’élection du 1er octobre sera l’une des plus importantes de l’histoire du Québec moderne.