Lettre ouverte à la chaîne d'alimentation IGA

La Canadian IGA. Désormais aussi défrancisée que la… Québécoise METRO

(À «Québec Inc.» également, de manière plus générale)

Tribune libre


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«Tant qu’un peuple n’est envahi que dans son territoire, il n’est que vaincu.
Mais s’il se laisse envahir dans sa langue, il est fini.
»
Louis de Bonald
(qui n'est pas mon auteur de chevet, mais en l'occasion il a tout à fait raison)
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Ma famille et moi avions choisi , et ce depuis plusieurs années, parmi les grandes chaînes, comme lieu privilégié quant à ce qui regarde l'achat de nos denrées alimentaires. Principalement en reconnaissance de son respect marqué, généralement, pour la langue française en territoire québécois (circulaires commerciales, présentoirs et affichage dans ses établissements, etc.).
Et ce, contrairement à l’ensemble de ses compétiteurs. Y compris la très «québécoise» METRO. Qui n’a plus de québécois que le nom (et encore! sans accent sur son «E», please), compte tenu de la subordination systématique du français à l’anglais qui y règne. Et ce, depuis que son PDG (au salaire de trois (3) millions par année, eh oui!), le «Québécois» Eric R. Laflèche (oubliez l'accent aussi sur l'Initiale...), en a pris la direction il y a plusieurs années.
Car non seulement cette maison dite de «Chez-Nous» (la dernière, oui, la dernière chaîne d'alimentation à propriété québécoise) enfonce ses circulaires bilingues au fond de la gorge des Québécois (pendant qu’elle se contente de l’unilinguisme anglais, en concomitance, hors de nos frontières, en Ontario par exemple), mais elle pousse même l’injure jusqu’à accorder méthodiquement priorité à l’anglais sur le français dans les descriptifs de ses propres marques maison!!! Comme Irresistibles et Selection. Sans accents, of course.
Pour ma famille et moi, METRO constituait (et constitue toujours à ce jour) le symbole de la haute trahison du peuple québécois par son propre Québec Inc. Ce Q.I. au mince quotient collectif qui en notre temps travaille activement, résolument et systématiquement à notre propre insignifiance nationale. Car, il faut bien le dire, METRO n’est pas, n’est plus, la seule à agir investie d’un aussi stupéfiant mépris de notre langue, de notre unique langue officielle, en pays de Gilles Vigneault.
Natrel, O'Sole Mio, les jus Oasis, Natura et autres Naturalizer (nommez-les toutes jusqu’à plus soif: la liste s’allonge chaque jour un peu plus) s’engouffrent dans le même créneau de cet extraordinaire mépris de l’Identité et de la Personnalité québécoise.
Le mépris de Soi: Indice identitaire fondamental de tout colonisé devenu incapable de - ou littéralement impuissant à - se respecter lui-même.
Or en consultant la circulaire publicitaire hebdomadaire de IGA en vigueur actuellement (7 au 13 septembre / Cité de Québec), je constate, pour ma plus grande horreur, que celle-ci est désormais... bilingue! À l'instar de toutes ses concurrentes...
En conséquence, sans faire ni un ni deux, nous ne voyons plus aucun intérêt, maintenant, ma famille et moi, à appuyer IGA plus que n'importe quel autre de ses compétiteurs en sol québécois.
Comme toutes les maisons concernées — de Provigo à Super C et Sobeys, de Intermarché à Metro (prononcez Meutro?), Richelieu et Maxi ou Loblaws — vous faites désormais, IGA, dans le deux poids / deux mesures: dans ce Canada très officiellement bilingue, vos circulaires sont partout unilingues anglaises (en clair: toute officielle qu'elle soit, la langue française, et les Franco-Canadiens du même souffle, n'existent tout simplement pas à vos yeux!), alors que dans le Québec non moins très officiellement unilingue français, ces mêmes circulaires sont obstinément bilingues.
En conséquence, IGA, je vous informe que notre histoire d'«amour» s'arrête ici. Et à l’instant. Votre circulaire française m'avait fidélisée à vous depuis longtemps. Votre circulaire désormais anglo-française me fiche littéralement à la porte de vos établissements. C'est votre choix...
Je n’avais pas mis les pieds dans un autre supermarché que IGA depuis au moins cinq ans. En Québec. Vrai comme je suis. Or aujourd’hui je ne vois plus aucune raison, à titre de «consommatrice» québécoise, et avisée, de vous accorder ce traitement de faveur.
Vous êtes maintenant comme toutes vos concurrentes: profondément irrespectueuse du pays de Félix Leclerc.
Et de ma propre personne, ce faisant, au passage.
Car votre trahison subite, IGA, vous l'aurez compris, retire tout sens à ma fidélité à votre enttreprise.
Je vous fais donc aujourd’hui mes adieux.
Marie-Louise Morgane
MarieLouise.Morgane@ymail.com
(en mon nom ainsi que de celui de ma famille, époux compris)
Québec, 6 septembre 2017


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