Dégradation du nationalisme de la CAQ

La CAQ se «fédéralise»

La scène politique municipale en état de choc

Tribune libre

À la suite d’un sondage menée par la firme Léger, la CAQ compte désormais plus d’électeurs fédéralistes qu’indépendantistes. En juin 2022, les électeurs caquistes appuyaient majoritairement le Bloc québécois, alors que 45% d'entre eux disaient voter pour le Bloc. Par compte, en février 2024, le portrait est considérablement changé, le PLC bénéficiant aujourd’hui de l’appui d’une majorité d’électeurs caquistes, avec 42% qui voteraient pour le PLC si des élections avaient lieu aujourd’hui. Pour sa part, le Bloc québécois, est passé en deuxième position, avec 31% des voix.

Par ailleurs, les électeurs caquistes proviennent d’un PLQ sans chef et complètement démobilisé si bien que «Le Parti libéral est tellement faible auprès des francophones au Québec que ceux-ci se sont retrouvés orphelins et sont allés à la CAQ, affirme Jean-Marc Léger, une situation qui pourrait changer advenant l’arrivée de Denis Coderre à la tête du PLQ.

Dans un contexte où la CAQ de François Legault clame sur tous les toits que son parti est nationaliste, force est de constater que cette désertion du Bloc et que cette adhésion marquée envers le PLC traduit sans l’ombre d’un doute que le nationalisme de la CAQ se «fédéralise» à un rythme accéléré.En termes clairs, la coalition est en train d’effectuer un virage favorisant le fédéralisme si bien que le nationalisme bleu de Legault est en train de s’estomper au profit du fédéralisme rouge de Justin Trudeau. De quoi causer des regrets à François Legault d’avoir osé se demander quelle est l’utilité du Bloc québécois.

La scène politique municipale en état de choc

C’est avec des sanglots dans la gorge que la mairesse de Gatineau, France Bélisle, a annoncé sa démission, disant vouloir préserver sa santé, et invoquant notamment le climat politique «difficile» qui règne sur la scène politique municipale de Gatineau.

Malheureusement, la démission de Mme Bélisle ne représente que la pointe de l’iceberg. En effet, depuis les dernières élections municipales au Québec, sur 8000 élus, près de 800, soit 10%, ont quitté leurs fonctions, la plupart pour des motifs d’intimidation et de harcèlement. Dans cette foulée, la conseillère municipale de Vanier, membre de l’opposition, a déposé une plainte à la Commission municipale du Québec contre le chef de cabinet du maire Bruno Marchand. Alicia Despins reproche à Clément Laberge d’avoir laissé s’envenimer un climat de travail qu’elle dépeint comme «toxique» à l’hôtel de ville de Québec. C’est sans compter les congés de maladie de certains élus, comme le maire de Trois-Rivières, la mairesse de Sherbrooke, le malaise de la mairesse de Montréal l’automne dernier ou encore la démission de la mairesse de Chapais.

Les assises de la scène politique municipale sont fortement ébranlées. Face à tous ces départs précipités, il y a lieu de s’interroger si les causes de ces départs ne sont pas reliées à une réglementation laxiste eu égard à l’éthique à respecter lors des rencontres ou des débats entre élus de partis différents.

De son côté, la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest,évoque le fait qu’elle a pris des mesures et mis en place des outils pour favoriser le respect et la civilité dans le monde municipal. Manifestement, le plan de la ministre ne tient pas la route. Les dernières élections municipales ont vu plusieurs jeunes maires et mairesses être élus. Une génération nouvelle a vu le jour. Sommes-nous en train de les perdre au profit de malfrats qui se doivent d’être sanctionnés sévèrement pour le plus grand bien d’une saine démocratie.


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    25 février 2024

    Henri Marineau, 25 février 2024


    Les élus doivent sérieusement s’interroger à savoir dans quelle intention première ils choisissent de se présenter à la charge d’un emploi politique: est-ce pour accomplir une tâche au service des citoyens et de l’organisation de la société à l’intérêt primordial de celle-ci ou est-ce pour la rémunération, les honneurs, le pouvoir d’être un magistrat et même le premier magistrat? 


    La tâche de servir est ingrate, voire vocationnelle; certains la font facilement parce qu’ils ont compris cet appel à la tâche, ce travail de donner de leur qualité d’être. Leur rémunération n’est qu’une reconnaissance de leur mérite à la mériter. Pour d’autres, c’est la rémunération qui les oblige à accomplir péniblement la tâche. Et cette tâche est celle de faire vivre la démocratie, celle d’écouter avec bienveillance, patiemment, les gens qui la réclame à leur bénéfice; et alors, l’élu doit faire preuve de discernement à savoir jusqu’où la société peut et doit aller, jusqu’où la société doit et peut aller dans sa réponse à la société "belle". 


    François Champoux, Trois-Rivières