Estimant la situation confuse, Mariano Rajoy a demandé au pouvoir régional catalan de préciser si l'indépendance avait été ou non déclarée. Selon la réponse de Barcelone, il pourrait suspendre le statut d’autonomie de la généralité.
Estimant que le Parlement catalan entretenait la confusion, le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a demandé à Barcelone de clarifier sa déclaration de la veille. «Nous voulons éviter la confusion qu'a provoqué volontairement la généralité», a-t-il fait savoir.
«Le gouvernement a décidé de demander de façon formelle s'il avait ou non déclaré l'indépendance», a annoncé Mariano Rajoy lors d'une allocution télévisée ce 11 octobre 2017.
Le 10 octobre au soir, Carles Puigdemont, président de la généralité de Catalogne déclarait que le peuple avait donné «mandat» pour l'indépendance du pays, mais avait dans la foulée suspendu les «effets» du référendum.
Le président indépendantiste catalan avait en outre estimé que sa région vivait un «moment historique», s'appuyant sur la victoire du «oui» à l'indépendance à 90% des voix avec 43% de participation, lors du référendum – interdit et contesté – qui s'est tenu le 1er octobre 2017. Soufflant le chaud et le froid, entretenant une certaine ambivalence, il signait avec les membres du gouvernement et les élus de la majorité séparatiste une déclaration d'indépendance, après la séance parlementaire.
L'option «nucléaire» de Madrid sur la table
La déclaration du Premier ministre espagnol a fait suite à une réunion d'urgence ce même jour, pour décider d'une réponse à l'annonce d'une déclaration d'indépendance de la Catalogne suspendue pour donner une chance d'un dialogue avec Madrid, qui a souligné que «toutes les options» étaient possibles.
La réponse de Barcelone pourrait en effet déterminer si Madrid peut ou non mettre en œuvre l'article 155 de la Constitution espagnole. Qualifiée de «nucléaire» par l'agence Reuters, celle-ci prévoit en effet la suspension du statut d'autonomie des régions espagnoles en cas de déclaration d'indépendance. «La réponse du président catalan déterminera la suite des événements», a ajouté Mariano Rajoy. La balle est à nouveau dans le camp de Carles Puigdemont, qui risque fort de devoir se faire plus clair.