La droite indépendantiste n'a pas à avoir honte

À droite et fier de l'être

Tribune libre

“A government is the most dangerous threat to man's rights: it holds a legal monopoly on the use of physical force against legally disarmed victims.” – Ayn Rand
Oui, il est possible d’être de droite et d’être indépendantiste. Lire : il est même possible d’être un pur et dur de l’indépendance et être à droite. La droite est souvent démonisée, conspuée comme si détenir ou faire de l’argent était le plus infâme des maux! Dans cette mesure, je me permets d’écrire ces notes dissonnantes à dans le concert de textes et de réponses que nous versent Mme Andrée Ferretti et monsieur Christian Montmarquette ces jours-ci, ces derniers laissant croire que la gauche a le monopole sur l’indépendance du Québec.
Heureusement, ce n’est pas le cas.
Droite économique
La droite est associée à la liberté. La liberté de l’individu en premier lieu. L’individu de droite voit les taxes comme des outils brimant sa liberté. La liberté de travailler et de créer. Les taxes (et impots) constituent un frein au développement individuel et économique. Dans cette optique, un gouvernement omniprésent dans nos vies constitue une invasion de nos libertés. Nous avons trop de gouvernements au Canada, Couper le gouvernement fédéral est probablement une des meilleures choses qui puisse arriver à quelqu’un de droite. Plus de billinguisme forcé au Québec, plus de grasouillettes subventions à McGill uniquement parce qu’ils sont anglais, plus de dédoublement de juridictions, plus de chialage « Drainvillien » pour les droits « historiques de anglos », plus de MUHC, une fonction publique centralisée, unilingue, plus proche (à Québec), plus maigre mais plus efficace. Moins encombrée par les griefs et l’immobilisme syndical. Des impôts plus raisonnables. Donc une liberté accrue, pour tous.
No taxation without representation
Après tout l’indépendance américaine s’est faite à droite. Exaspérés par les taxes britanniques (Stamp Act, Tea Act, Sugar Act, Townshend Acts) suite à la couteuse guerre de conquête du Canada, les colons américains se sont révoltés dans un mécanisme semblable à celui promu par Mme Ferretti : La formation des « Sons of liberty », Le Boston Tea Party, puis la formation de milices coloniales. Ainsi, exaspéré par les taxes d’un gouvernement distant et anti-démocratique de type britannique, les américains se sont soulevé. Le génie, ici vient de l’ampleur de ce soulèvement. Non seulement fut-il généralisé, mais il touchât toutes les classes sociales des colonies. Ainsi, les classes moyennes d’alors furent mobilisées. Ce que ne fait manifestement pas la gauche québécoise, à l’heure actuelle.
En effet, la classe moyenne (j’en suis) a beaucoup plus à cœur son propre avenir, l'avenir de la ste-flanelle que l’avenir des démunis. L’humain est un être égoïste et il est faux de d’assumer que tous ont la même capacité d’empathie. Ainsi, les "gens ordinaire" ont peu d’appétence pour protester contre un concept aussi abstrait que la pauvreté. Mais ils en auront beaucoup plus lorsqu’ils seront interceptés 5 fois la même semaine par des photo-radars disposés vicieusement pour renflouer les coffres de la CDPQ.
Encore aujourd’hui, la constitution américaine porte les stigmates de cette profonde méfiance des américains envers le gouvernement « fédéral ». On à qu’à penser au dixième amendement, qui donne, par défaut, toute nouvelle juridiction aux états. Ou au deuxième amendement, qui permet le port d’arme et la formation de milices, pour garantir la sécurité du peuple contre la tyrannie du gouvernement. Les juges de droite aux États-Unis sont appelés les originalistes, parce qu’il interprètent la constitution dans son sens original.
Libre échange
La droite voit le libre échange comme une façon de mettre les pays en développement sur la voie rapide du progrès et de l’industrialisation. Rien ne sert d’injecter des sommes faramineuses dans l’ACDI oxfam ou l’UNICEF, lorsqu’on peut signer une entente qui permettra a des milliers d’Haïtiens ou de maliens de travailler et d’exporter du linge à des prix permettant aux démunis d’ici, de se vêtir a des prix abordables.
Droite sociale
La droite sociale est un compendium de diverses valeurs qui reliées à notre identité. Ainsi, le nationalisme, le républicanisme et le patriotisme sont des valeurs étant, règle générale associée à la droite européenne (du moins, dénoncées par Québec Solidaire). La droite fait donc le focus sur NOS valeurs et les façons de les protéger, les façons de les faire valoir.
Loin des images de Bérêts blancs et d’Opus Dei que veulent lui apposer la gauche, la droite européenne a su intégrer la laïcité et en faire une valeur primordiale : le républicanisme. Ainsi, la foi n’est pas forcéement au cœur des valeurs de droite contrairement à ce qu’on pourrait penser. La loi sur les signes religieux ostentatoires, en France, vient de la droite. Pas de la gauche. Tout comme la loi Toubon, sur le français.
La droite n'est pas forcément homophobe non plus, on a qu'à penser à Pim Fortuyin ou les log cabin republicans. Après tout, l'état, lorsqu'il légifère sous la couverte, brime la liberté des gens. Liberté si chère aux droitistes.
Le nationalisme à droite implique plusieurs concepts. Premièrement, une définition profonde et claire des valeurs liées à l’appartenance Québécoise, deuxièmement sentiment de fierté d’être Québécois, troisièmement la mise en place de gestes permettant de faire valoir ces valeurs et cette fierté sur le territoire Québécois. L’intégrité territoriale est une valeur de base de la droite et un droitiste n’hésitera pas à employer l’« ultima ratio regum » (lire patriotisme) pour faire valoir les valeurs québécoises sur son territoire. L’intégrité de la nation québécoise dénonce également l’odieux concept multiculturel, où on pense faire une nation avec un patchwork de mini-nations. La droite propose Une seule nation, tissée de fils noirs, bruns, roses, jaunes, bleus et rouges. Une seule nation-état avec plusieurs ethnies, plusieurs religions, toutes traités également devant la loi. Loin de constituer des pacifistes béats devant le multiculturalisme (rebaptisé par Bouchard-Taylor, Interculturalisme et encensé par QS), les droitistes désirent cimenter le peuple du Québec, sans discrimination, sans ghettos et passe-droits religieux.Un terreau beaucoup plus fertile, à mon humble avis, pour cette révolution populaire que veut inciter Mme Ferretti.
L’occupation territoriale étant garante de la souveraineté sur la terre du Québec (Une loi n'affecte pas une roche ou un arbre), je crois qu’il est inutile de préciser ce que pense un droitiste de la Romaine, de petit Mécatina, de Canniapiscau et de la rivière aux feuilles voir de la mine Raglan. Surtout que ces projets sont fondamentalement créateurs. Créateurs de savoir, de richesse et d’emplois.
Conclusion
Sans trop vouloir m’étirer, je crois qu’il est néfaste de nier à la droite sa qualité indépendantiste. Voir de l’ostraciser dans le combat que nous menons, tous gauchistes et droitistes, pour notre libération nationale. La droite a ses qualités intrinsèques qui sauront édifier et renforcer le débat sur l’indépendance. Le débat gauche-droite est un débat typique des nations-état accomplies et espérons-le, saura se perpétuer dans un Québec indépendant et démocratique.

Squared

Frédéric Picard16 articles

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St-Jean-Sur-Richelieu

Membre de l'Union démocratique pour l'indépendance du Québec (UDIQ)





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11 commentaires

  • Frédéric Picard Répondre

    31 mai 2009

    Merci de vos commentaires. Le but de cet article était de démystifier un peu la droite des préjugés. Il est certain que la droite conservatrice canadian ou le parti républicain américain ne constituent pas la droite québécoise. Je me distance ouvertement des "born agains" et de Stephen Harper. Dans cette mesure, je me suis permit d'écrire une sorte de "droite fantasme" basée sur les divers groupements de droite dans le monde.
    Le républicanisme, le patriotisme et le nationalisme sont des valeurs, je le concède, qui ne sont pas exclusives à la droite. On a qu'à penser à Jean-Pierre Chevènement en France. Mais dans le contexte québécois, les partis de gauche s'en sont désistés. À la fois le PQ et QS. Il revient donc à la droite d'incarner ces valeurs.
    Idem pour le masculisme. Françoise David et ses amies enragées sont allées trop loin. Nous ne vivons pas dans un patriarcat. Nos téléromans dégagent des images dégradantes des hommes. Une femme peut se faire avorter à 32 semaines, sans avoir le consentement du père. Un homme peut être condamné à verser une pension si une femme veut enfanter, contre le gré de ce dernier. (lire avortement masculin).
    Personellement, je ne vois rien de libre à payer près de 40 % de mon salaire en diverses cottisations et gugusses de taxes pour faire vivre une fonction publique ultra-sclérosée. Taxes municipales, TPS, TVQ, Scolaire, Impot fédéral, Provincial, RRQ. C'est littéralement un vol "légal". Le gouvernement pille mon salaire (et me prive de liberté). Les seuls qui peuvent y voir une quelquonque forme de liberté, ce sont ceux qui profitent de cette "invasion de domicille" légale. Ils y voient la liberté d'exploiter ceux qui buchent, exploiter ceux qui sont créatifs, exploiter les forces vives de la société.
    Ceci étant dit, je suis de droite, soit, mais pas libertarien, ni d'extrême droite. Centre-droit serait plus précis. Je sais que le gouvernement m'a aidé lors de mes études. Ça me fait un peu moins mal au coeur de payer pour un CEGEP gratuit ou une université à un prix raisonnable. Je crois qu'il faut donner des chances égales à tous, dès le départ. Aux plus travaillants, aux plus rusés, aux plus talentueux, aux plus créatifs de faire des sous. Tous, nous méritons notre sort.
    Ça m'a prit du temps à me rendre compte que j'étais de droite. Je dois remercier la formation de monsieur Montmarquette, (ainsi que Impot rapide) pour m'avoir ouvert les yeux. La gauche (de QS) ce n'est pas moi. Le PQ ce n'est plus moi. J'en ai raz le ponpon des belles mères qui me disent quoi penser à ma place. Qui me volent mon argent pour mieux le gaspiller, sans me demander mon avis.
    N'empêche que je pense qu'ils peuvent être indépendantistes, ces gauchistes, s'ils le veulent. Ils ont droit à ce titre autant que moi.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2009

    «85% de la richessse mondiale est détenue par 15% de la population»
    - Igantio Ramonet / Le Monde diplomatique
    Voilà où nous a mené la droite capitaliste.
    En primes : industries de guerre, déstruction massive de l'environnement, pollution, famines et pauverté.
    Je trouve qu'il n'y a franchement pas de quoi être «fiers»
    ______________________
    Christian Montmarquette
    Militant pour l'Éradication de la pauvreté et l'indépendance du Québec
    .

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    30 mai 2009

    Voilà ! C`est dit et bien dit !
    Pour un coup d`essai, voilà un coup de Maître !
    En substance, pour ce qui est de de l' Esprit de ce texte ( qui le vivifie, alors qu' on fera, bien sur, tout pour le tuer en le prennant à la lettre... ! ) bien d`accord , et ce depuis 30 ans : soulagé, donc que quelqu`un ait trouvé le moyen de bien exprimer l`idée et saisi la bonne occasion pour la dire .
    En cette époque molassonne et déliquescente , en ce marécage de bons sentiments vaseux AUX ÉMANATIONS TOXIQUES, les temps sont murs...
    À bon entendeur...espérons...

  • Raymond Poulin Répondre

    30 mai 2009

    Le contenu réel de la droite et de la gauche a ceci de particulier que, constamment depuis qu’on emploie politiquement ces vocables, il se transvase en partie de l’une à l’autre. Ainsi, au XIXe siècle, la gauche voyait le progrès dans l’industrie et l’exploitation sans limite des richesses naturelles, alors que la droite était traditionaliste. Le colonialisme était à la fois de droite et de gauche. Au XXIe siècle, la gauche voit le progrès dans l’écologie, le principe de précaution, le «small is beautiful», la production locale, l’altermondialisme, tandis que la droite a repris le credo industrialiste de la gauche. Bien que l’une insiste davantage sur la liberté individuelle et l’autre sur la liberté collective, on trouve des patriotes et des apatrides autant à droite qu’à gauche, des républicains des deux côtés, des tentations totalitaires également. La gauche n’est pas unanimement socialiste et la droite, pas exclusivement capitaliste. Certaines valeurs que vous attribuez à la droite se retrouvent aussi à gauche. Staline était-il de gauche et De Gaulle, de droite? Un conservateur, au sens strict du terme, est-il automatiquement de droite? Pol Pot peut-il être considéré de gauche? Malgré sa tenue vestimentaire, la fortune de sa famille, sa culture et ses manières de grand bourgeois, peut-on sérieusement soutenir que Jacques Parizeau est de droite? John Maynard Keynes et John Kenneth Galbraith peuvent-ils être rangés à droite et Dominique Strauss-Kahn à gauche? Selon le point de vue de différentes personnes qui me connaissent, on me classe tantôt à gauche, tantôt à droite. J’ai fini par croire que cette division, parfois commode sur le plan polémique, ne correspond à la réalité que dans des cas caricaturaux; partout ailleurs, elle me paraît un obstacle à la compréhension.

  • Sylvain Maréchal Répondre

    30 mai 2009

    Monsieur Archambault, il ne s'agit pas de «nier à la droite sa qualité indépendantiste», pour reprendre les mots du texte. Il ne s'agit pas davantage d'assujettir ou de lier le projet indépendantiste à la gauche. Il s'agit encore moins de réduire le national au social.
    Il va de soi que le Québec indépendant se choisira à gauche ou à droite (la vie continue, n'est-ce pas?) et que les militants et les partis indépendantistes portent en eux leur sensibilité, qu'elle soit de gauche ou de droite. Cet argumentaire n'est nullement en cause dans mon commentaire et il n'y était pas question de stratégie (du moins le crois-je, mais je suis tellement distrait...).
    La question n'est pas là, dites-vous? Mais puisque le texte en cause est aussi, vous l'avez sans doute remarqué, une justification de la droite dite "néolibérale",
    la question n'est-elle pas - aussi - celle-là? Cela ne compte pas, dites-vous? Personnellement, je n'irais pas jusque là.
    (Une question intéressante, en lien avec cette discussion, serait de voir s'il faut définir l'indépendance comme une fin ou comme un moyen - y compris, je tiens à le souligner, dans une perspective nationale et non simplement sociale).

    Mais l'important est ceci: faudrait-il donc escamoter les réserves que l'on pourrait entretenir à l'égard de certaines idées, sous prétexte que celles-ci ne seraient pas incompatibles avec celle d'indépendance (peu d'idées sont incompatibles avec celle-ci, d'ailleurs)? Il va sans dire que non.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2009

    @ Sylvain Maréchal
    Vous avez raison de dénoncer l'argumentaire de ce titre qui lie la droite à une supposée liberté individuelle qui s'imposerait d'office sur la liberté collective. Mais la question n'est pas là.
    Il s'agit de savoir si la cause du peuple souverain du Québec doit ou non être assujettie à son avènement en tant qu'État de gauche ou de droite. Et, le réponse est non. Le fait que le peuple souverain du Québec se donne nommément un État valide et légitime ne peut être subordonné à rien d'autre que le fait de se donner tel État démocratique qui lui pourra gérer son gouvernement démocratique de gauche à droite en passant par le centre selon le bon vouloir du peuple souverain, comme le font tous les États du monde, valides comme invalides, parfois sous la dictature de l'une de ces obédiences, parfois en parfaite démocratie, pour peu qu'elle puisse l'être. ET elle peut l'être quand le peuple souverain approuve nommément ou implicitement l'État qui le gouverne, ce qui n'est pas le cas sur le territoire national du Québec où le Canada abusif unilatéral ne s'est jamais nommément soumis aux voix du peuple souverain.
    Ainsi, vous avez bien raison de manifester votre préférence pour la vraie liberté, celle qui à gauche se préoccupe du sort des démunis, des malades, des personnes âgées, dont il faut s'occuper collectivement, cela grâce à l'État qui doit en assumer la charge. Que cela se fasse ou pas par voie de taxes et d'impôts. C'est un débat à faire dans un État valide et légitime.
    Certains à gauche, prétendent que cet État du Québec n'est légitime et valide, que dans la mesure où ses promoteurs proposent des politiques de gauche. Prétendent qu'on ne saurait y travailler de manière valide et légitime que dans la mesure où il est fondé en vertu et par des politiques de gauche. Il ne sert à rien disent-ils de fonder un État qui ne soit pas de gauche.
    Cela na pas lieu d'être, voilà à quoi me semble réagir ce titre, qui en profite pour faire état d'une justification des idées de droite qui sont loin d'emporter mon adhésion. Mais cela ne compte pas. Ce qui compte c'est le principe qui veut que peu importe le gouvernement de l'État, ce qui compte c'est l'État lui-même, et cet État actuellement n'est pas valide, il s'impose sur le territoire national du Québec et sur le peuple souverain du Québec d'autorité sans s'être jamais nommément soumis à ses voix libres et souveraines, par les seules voix de la députation du Canada, contre les voix de la députation du Québec qui elle est actuellement majoritairement en faveur de la souveraineté.
    Ce pourquoi nous avons besoin d'un Programme commun de souveraineté qui ne subordonne plus l'avènement de l'État du peuple souverain du Québec valide et légitime à la querelle entre différents partis souverainistes de gauche, de centre et de droite, rivalisant entre eux pour obtenir le maximum de suffrages sous prétexte que la souveraineté doit être de gauche, ou au centre ou à droite. Seul un Programme commun de souveraineté et un Accord de désistement électoral afférent ralliant tous les partis souverainistes y compris l'ADQ qui l'a déjà été, pourra faire l'UNION souverainiste qu'il nous faut faire, seule capable de faire l'union du peuple souverain du Québec toutes obédiences confondues.
    ET, c'est ce qui est en train de tranquillement se faire. Le PQ, l'ADQ et QS on fait front commun pour exiger une enquête sur la crise à la CDPQ et pour protéger cet outil national de développement financier et économique essentiel contre les canadianisateurs qui ne veulent que l'inféoder au pouvoir canadian ou le détruire. (La Presse 20209 05 29 - Les trois partis réclament une enquête sur la Caisse). Et, c'est de bon augure...

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2009

    La droite indépendantiste compte dans ses rangs les plus grands collabos de l'histoire de la lutte pour l'indépendance: Claude Morin, Lucien Bouchard et tous ces créditistes à la Jacques Brassard prêts à tirer dans nos propres rangs avec les canons de nos adversaires. En remontant plus loin, on en trouve un paquet du coté clérical.
    Ça relève de quoi déjà? Ah oui! La liberté d'entreprise! Vendre ses alliés pour réussir, ça change pas le monde… Et c'est tellement de droite.
    Vous vous dites de droite parce que vous réagissez au colonialiste multiculturalisme. Si vous étiez vraiment de droite, vous voudriez "renvoyer chez eux" tous ces immigrants, vous ne parleriez pas d'intégration.
    Et quand vous appuyez n'importe quel gros projet industriel parce que c'est "créateur de savoir (?), de richesse (pour les bailleurs de fonds des libéraux) et d'emplois (temporaires)", vous placez simplement votre idéologie devant la réalité, nous empêchant, comme le font les sentimentaux de gauche, d'appréhender concrètement les tenants et aboutissants des projets en cause.
    En fait, votre intervention ne fait que renforcer les stéréotypes de la droite et de la gauche. Et comme vous vous rangez vous-même du coté d'un des stéréotypes en le louangeant, vous êtes le digne continuateur des gens nommés plus haut.
    Il y a un écueil majeur pour ceux qui pensent que la droite peut nous mener à l'indépendance: elle ne peut se faire tout seul, elle doit être collective.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2009

    Très belle conclusion qui a le mérite de ne pas prendre en otage le national par le social. Belle ouverture d'esprit qui, je l'espère, rejoindra une certaine gauche pour qui l'indépendance devrait être liée à un «projet de société» particulier, le sien.
    Un certain représentant de cette gauche écrivait dans Vigile :
    « Car en ce qui me concerne, changer d’une oppression canadienne pour une oppression Québécoise ne me dit pas grand-chose… »
    Subordonner l’oppression nationale et le besoin d’y mettre fin en lui opposant l’oppression sociale, c’est nul. La nation est constituée d’une diversité d’opinions et de classes sociales qui vivent toutes la subordination politique et ses effets, bien qu’à des degrés divers. La liberté politique pour une nation est un bien en soi et non un bien conditionnel. Il n’y a aucun régime particulier à installer au Québec après l’indépendance qui vaille. Ce chantage du social sur la national est odieux. Dans un Québec indépendant, les Québécois voteront souverainement pour qui ils veulent, l'électorat décidera.
    GV

  • Sylvain Maréchal Répondre

    29 mai 2009

    On lit d'abord le sous-titre : «À droite et fier de l'être». On se demande : devrait-on réellement s'en émouvoir? Puis on trouve une citation de Ayn Rand à la suite. Et l'on se demande : mais pourquoi pas de Mickey Mouse?
    On lit encore, puis on voit ceci, désignant la droite : «comme si détenir ou faire de l’argent était le plus infâme des maux». S'agirait-il d'une blague? Eh bien non! Car les mots suivants - et qui oserait blaguer à ce sujet - se détachent alors en lettres de feu : «la droite est associée à la liberté». Voilà donc le grand mot lâché! La liberté à droite? Permettez-moi de rigoler un peu, juste un petit peu. Tant mieux si vous y croyez. Je crois quant à moi que la liberté - immense question s'il en est une - ne se laisse pas si facilement enfermer.
    Poursuivant tout de même notre lecture, nous apprenons que les taxes doivent être vues, par l'individu, «comme des outils brimant sa liberté». Ensuite que «l'humain est un être égoïste» et que la pauvreté est un «concept abstrait». C'est alors que l'on commence véritablement à avoir la nausée.

    Tant mieux s'il «est possible d'être de droite et d'être indépendantiste». Mais, caricature pour caricature, j'admets volontiers, pour ma part (vous pouvez en rire mais ne m'en voulez pas trop), avoir un petit faible pour la gauche.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2009

    Je trouve intéressant votre exposé. Je suis social-démocrate (donc à gauche - ou de centre-gauche dirons certains). Mais je suis de ceux qui croient mordicus que la gauche ne peut ni ne doit avoir le monopole de la cause indépendandiste. La droite n'est pas obligatoirement réactionnaire sur tout : comparons seulement les idées de Dion et de Harper sur l'environnement, par exemple.
    Nous différons peut-être sur le plan idéologique, mais nous avons un point d'encrage fondamental qui nous est commun: la république. Vivement notre État-nation pour que nous puissions croiser le fer - vous et moi - dans un Québec souverain!
    Souverainement vôtre

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2009

    Vous êtes bien bon. Dans les faits, nulle part au monde est-ce qu'une gauche telle que la nôtre n’a fait l’indépendance. Ce serait le contraire, plutôt. Avident de bons sentiments, nos sociaux-démocrates raisonnables se refuseront toujours à faire ce qui est nécessaire, et garderont cet insupportable mépris aigre-doux pour la population en général — ce sont des avant-gardes!, voyez-vous.
    Cette monstrueuse conjugaison qui nous a valu un indépendantisme de gauche participe pleinement à la perpétuation de notre assujettissement, ne serait-ce qu’en minant depuis quarante ans les solides fondations qui avaient assuré, jusqu’alors, notre survivance.
    On protège, ou combat pour notre indépendance, parce qu’on juge être dépositaire d’un héritage — c’est une ambition conservatrice par essence, non pas le cheval de Troie de quelque projet de pays de cocagne.