Aujourd’hui 18 juillet 2015

La frégate Hermione arrrive au Canada à Lunenburg.

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Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir

Après Boston l’Hermione a fait une escale à Castine où elle a reçu l’accueil le plus chaleureux de tout son parcours jusqu’ici.

Elle vient tout juste de quitter Castine petit port du Maine c’était sa dernière étape aux États-Unis d’Amérique.

Castine un lieu qui avait de nombreuses raisons de célébrer l'amitié franco-américaine à travers la venue de L'Hermione. La ville affiche fièrement une influence française forte, à travers ses anciens liens avec l'Acadie, région de la Nouvelle France et bien sûr son histoire intimement liée à jean-Vincent D’Abbadie baron de Saint Castin.

Ce jeune soldat était venu défendre la Nouvelle France, en 1665 avec le régiment de Carignan Salières, puis ayant épousé la fille du chef Abénaquis il resta auprès d’eux, tout en continuant à défendre la Nouvelle France à chaque ordre du Gouverneur et devint lui-même des années plus tard, chef Abénaquis..

Avec ses Amérindiens il fit une guerre sans merci aux Anglais pour soutenir la Nouvelle France, mais une fois cette région devenue terre états-unienne, les nouveaux américains baptisèrent le village « Castine » du nom du célèbre Français qui les avait tant de fois repoussés!

Texte du blogue de l’Hermione.com :
« Concernant l’Hermione de 1780, Castine avait été la première mission de reconnaissance pour aider le gouvernement du Massachusetts. Elle avait mouillé à quelques miles de la ville, pour se trouver hors de portée des canons du fort anglais et de la garnison anglaise de 600 hommes qui s'y trouvait. L'un des lieutenants de Latouche, commandant de l’hermione, a alors réalisé une carte complète indiquant la position du fort et son armement, l'emplacement du mouillage de L'Hermione ainsi que des relevés de profondeur et des dessins des côtes d'une précision absolument remarquable. Côte à côte avec une carte moderne, celle datée du 17 mai 1780 n'a pas grand-chose à envier aux relevés par avion avec des instruments modernes. Même les profondeurs sont encore d'actualité !

Après cette trop courte escale, nous avons quitté Castine mercredi soir à 21h. Nous laissons désormais les Etats-Unis derrière nous et prenons la direction du Canada pour ce qui sera - techniquement - notre dernière escale à l'étranger. Nous entamons également notre transit le plus long depuis début juin avec 2 jours et 3 nuits de navigation pour rejoindre Lunenbourg, en Nouvelle-Ecosse. Nous y resterons environ 24h, le temps d'une relève et d'un approvisionnement, puis nous mettrons le cap sur Saint-Pierre et Miquelon. »

Nos amis de Vigile, avec un petit groupe de Québécois à l’instigation de Jean-François Vallée, qui en a été l’organisateur enthousiaste, se sont rendus le 11 juillet dernier, à la rencontre de L’Hermione, la « Frégate de la liberté », à Boston.

Nous avons été de tout cœur avec eux. Merci à eux d’avoir fait un tel déplacement !

Petit extrait de leur communiqué :

Mission accomplie pour les Québécois partis à la rencontre de la « frégate de la liberté »: Il s’agissait de la 12e des 16 escales que la réplique de la frégate française du marquis de La Fayette a effectuées depuis le mois de mai à travers plusieurs villes de la côte Est américaine, de Yorktown à Philadelphie en passant par New York. La France l’a fidèlement reconstruite selon les plans d’époque au chantier maritime de Rochefort, en Charente durant une période de 17 années.

À cette occasion, ces indépendantistes québécois ont non seulement fait flotter sur l’Hermione le drapeau du Québec, mais également déployé une immense banderole portant l’inscription « Cap sur l’indépendance ». La France ayant, au XVIIIe siècle, aidé le peuple américain à obtenir l’indépendance, et l’équipage de l’Hermione défendant des idéaux de liberté et d’émancipation nationale, il leur semblait tout naturel de poser ce geste symbolique. Le 24 juillet 1967, l’ancien président français Charles de Gaulle, rappelons-le, a même scandé un vibrant « Vive le Québec libre » du balcon de l’Hôtel de Ville de Montréal, accélérant ainsi la montée du mouvement indépendantiste dans les années qui suivirent.

Et maintenant départ de Castine, départ dans le vent !

« … Du vent ! Qui gonfle les voiles comme d'énormes ballons, qui souffle les crêtes des vagues en centaines de moutons, qui nous appuie contre la houle à la gite, qui s'engouffre dans la civadière et fait décoller l'étrave, qui fait défiler entre 8 et 10 miles sous notre quille toute les heures, qui rafraîchit les postes, qui ébouriffe les cheveux, qui élargit les sourires, qui fait pétiller les yeux... Du vent ! »

Petite vidéo pour en avoir plein les yeux.. https://www.youtube.com/watch?t=16&v=7wiBeA2rrqw

Bravo à l'Hermione et à son équipage qui ont suscité un tel engouement tout au long de leur parcours le long des côtes états-uniennes.

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Marie-Hélène Morot-Sir151 articles

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Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020   lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA

 

 

 





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4 commentaires

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    20 juillet 2015

    Monsieur Parent votre commentaire m’a particulièrement touchée, je vous en remercie beaucoup, je suis très heureuse que vous ayez apprécié l’aventure extraordinaire de la frégate Hermione et que vous ayez pu vous aussi vous enthousiasmer avec nous, en la suivant jours après jours dans cette passionnante remontée dans le Passé, qu’elle vient d'effectuer.
    Il est cependant facile de comprendre le peu d’entrain de la presse fédéraliste du Canada à rapporter les brillantes étapes américaines de cette frégate.
    N’est-ce donc pas entièrement la faute de la France, avec toute l’aide qu’elle a envoyée, et donc par contrecoup de l’Hermione, si les Insurgés des colonies de Nouvelle Angleterre ont pu aller jusqu’au bout de leur Révolte et obtenir leur indépendance? Cela a fait perdre aux Anglais, en définitive, toutes leurs treize colonies britanniques de bords de l’Atlantique..235 ans après leurs descendants n’ont toujours pas accepté cette perte !!
    Il est un fait certain, s’ils n’avaient pas voulu s’emparer à tout prix de la Nouvelle France, le contre coup n’aurait pas été des plus cinglants...

    Vous avez raison, cette aventure va bientôt se terminer, mais ne craignons rien, la belle Hermione n’attendra certainement pas trop longtemps avant de reprendre la mer, elle et son magnifique équipage.
    Merci Monsieur Parent, Merci à tous, Bon vent à la frégate Hermione!

  • Ivan Parent Répondre

    18 juillet 2015

    Mme. Morot-Sir,
    Malheureusement, ici, les médias ont été très discrets au sujet de l'Hermione. À ma connaissance, il n'y a que le Journal de Montréal qui, à plusieurs reprises, a publié un texte et une petite photo de ce symbole de paix qu'est l'Hermione, cette grandiose réalisation pour illustrer, renforcer une union de paix entre la France et les USA, paix qui n'a pas toujours été au beau fixe. Émettons le vœu que les USA se montrent à la hauteur de cette marque d'amitié. Dans les ports de la côte, l'enthousiasme pour l'Hermione ne s'est pas démentie. Cet enthousiasme chaleureux a été, selon les rapports que nous avons reçus, inversement proportionnels à l'importance des populations. Il appert que Castine, la plus petite ville visitée, a été la plus chaleureuse. Bientôt l'Hermione retournera en France.
    Mme. Morot-Sir, depuis que vous avez partagé avec les lecteurs de Vigile tout ce phénomène de la construction et de la traversée Atlantique de l'Hermione, j'ai suivi avec grand intérêt la ''vie'' de cette superbe frégate et de son équipage, deux fois plutôt qu'une. Malheureusement cette aventure se terminera bientôt et elle retournera à son port, en France. Je suis persuadé que ses gabiers, tous les marins, garderont un souvenir impérissable de cet aller-retour aux USA.
    Mme. Morot-Sir, merci de nous avoir partagé tant de beauté. Cela devient de plus en plus rare de nos jours.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juillet 2015

    La voici ce matin à 9:55hrs lors de son arrivée à Lunnenberg, NÉ

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    18 juillet 2015

    Photo de la frégate Hermione avec Jean-François Vallée et sa fille... leur petit groupe a brandi à Boston, drapeaux du Québec et banderole " Cap sur l'indépendance"..
    cf. le site https://www.facebook.com/events/1666695080216674/

    Nous sommes fiers d'eux...