REALPOLITIK 101 (La suite)

La juste colère des espoirs trahis

On ne peut pas reprocher à un marteau de ne pas être une scie

Chronique de Richard Le Hir

Pour être bien franc, je ne pensais pas déclencher un tel torrent d’émotions en abordant la question de savoir si les indépendantistes doivent ou non accorder leur soutien au PQ dans la perspective d’un scrutin rapproché, hypothèse qui me paraît la plus plausible dans le contexte actuel.
Tout en ayant pris la bonne mesure de leur désenchantement, je ne me doutais pas de toute la charge émotive qu’il contenait, même si ma propre expérience avec le PQ aurait dû me mettre la puce à l’oreille. En effet, je suis resté très marqué par le « lâchage » dont j’ai été victime après le référendum, lorsque les hautes instances du parti ont choisi de faire de moi le bouc émissaire de la défaite et le cache-misère de leur faillite.
Je m’imaginais donc, assez naïvement j’en conviens, être le seul à avoir des véritables motifs de se sentir « trahi » par le PQ, avec tout ce que ce mot comporte comme charge affective négative, et tout le ressentiment, la rancœur et la colère qu’il déclenche. Et je découvre aujourd’hui que d’autres indépendantistes, pour des motifs différents des miens, ont éprouvé ou éprouvent encore des sentiments aussi forts et aussi légitimes que les miens face aux agissements du PQ.
La juste colère des espoirs trahis
Cette expérience a si durement affecté ma carrière et miné ma santé que j’ai pris des années à m’en remettre, et pour tout vous dire, on ne s’en remet pas vraiment. Un jour, on se lève, et on voit les choses autrement. C’est ainsi que j’ai compris, comme je l’expliquais déjà l’an dernier, que nous avions fait fausse route en confiant la responsabilité de faire l’indépendance à un parti politique.
Le problème d’un parti politique, c’est qu’une fois élu, il a l’obligation de gouverner pour tout le monde, autant ceux qui sont prêts à voter « Oui », que ceux pour qui il n’en est pas question. Et quand l’issue du scrutin référendaire n’est pas claire, le gouvernement se retrouve piégé. Quoiqu’il fasse, il déçoit ou il mécontente, et sa position devient vite intenable. C’est justement ce qui s’est produit en 1995, et c’est pourquoi Jacques Parizeau a dû démissionner au lendemain du référendum. Ses propos maladroits du soir du référendum ne faisaient que mettre en relief le conflit qui existait entre son devoir de premier ministre et son rôle comme chef du camp du « Oui ».
Parce que Lucien Bouchard (plus associationniste que souverainiste) a repris tout de suite le relais, et vu son degré de popularité, le Parti Québécois n’a pas vu qu’il lui fallait se remettre en question en tant que porteur de la souveraineté, ou, si certains l’ont vu, ils ont préféré faire semblant de rien car leur propre sort dépendait de leur silence. « Don’t rock the boat when the going is good », comme disent les Anglais. Alors que certains n’avaient rien à gagner à ce que les indépendantistes sachent la vérité sur les limites du PQ, d’autres cherchaient à éviter que leur rôle et leur responsabilité dans la défaite référendaire soient décortiqués au grand jour.
C’est ainsi qu’a pu se perpétuer une certaine illusion sur le rôle que pouvait jouer le PQ dans l’atteinte de l’indépendance, et c’est le refus du PQ de mettre enfin cartes sur table sur ce qu’il peut faire et ne pas faire qui l’amène à s’empêtrer dans ses propres contradictions. Les indépendantistes se sentent trahis, réclament un engagement plus clair, sans réaliser que l’expérience a déjà démontré que le PQ ne peut pas et ne doit pas être le vecteur de leurs espoirs s’ils veulent atteindre leur objectif d’un Québec indépendant.
La seule contribution que le PQ est en mesure d’apporter à l’indépendance, c’est de se montrer ouvert à sa réalisation et prêt à la mettre en œuvre lorsque les Québécois seront prêts. Évidemment, pour ceux qui avaient mis dans le PQ tous leurs espoirs, c’est trop peu et c’est même une insulte à leur engagement, dans certains cas l’engagement de toute une vie. Mais l’indépendance, ça ne se sous-traite pas à un parti politique. C’est un enjeu qui se situe au-delà de la partisanerie, même si les partis ne demandent pas mieux que d’en faire un enjeu partisan. L’indépendance, regardez ailleurs, ça se fait en dehors des partis, et quand on voit ce qu’ils sont capables d’en faire, regardez ici, c’est tant mieux.
Vu ma propre expérience avec le PQ, je suis le premier à sympathiser avec ceux qui y avaient mis tous leurs espoirs. Mais ils devraient toutefois comprendre qu’un PQ ouvert à l’indépendance, conscient des enjeux majeurs pour l’avenir du Québec, et disposé à agir en conséquence, est tout de même préférable à un PLQ corrompu prêt à brader les intérêts du PQ, à une ADQ enfoncée jusqu’au cas dans la propagande néo-conservatrice, à un CAQ forgé de toutes pièces pour servir les intérêts de Paul Desmarais, à un Québec-Solidaire sympathique, mais à qui il reste encore bien des croûtes à manger avant de pouvoir se faire élire, et à des partis même pas encore nés, quand on mesure toute la volonté et les ressources nécessaires à les mettre en piste, car ce sont là les choix qui s’offrent à nous.
Un de mes anciens patrons, un anglophone, m’avait un jour laissé pantois en énonçant une vérité toute simple, mais tellement profonde : « On ne peut pas reprocher à un marteau de ne pas être une scie ». Alors, le PQ, il faut le prendre pour ce qu’il est, et rien d’autre. Il faut s’en servir pour ce qu’il peut nous donner, et je viens de démontrer qu’il constitue encore pour les indépendantistes le meilleur moyen, à l’heure actuelle, de maintenir en vie la perspective de l’indépendance.
Pour ce qui est de la faire, il va falloir compter sur nous-mêmes, et faire partager à nos concitoyens par tous les moyens possibles cette nécessité profonde que nous ressentons. Pour ma part, j’interviens sur Vigile, je me suis engagé au RIN, et je participe aux efforts de Cap sur l’indépendance.


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18 commentaires

  • Bruno Deshaies Répondre

    19 juillet 2011

    Mythe de la realpolitik
    Bruno Deshaies, 19 juillet 2011
    La realpolitik, s’il n’y en a jamais eu une pour le Québec, s’est effondrée avec le Beau risque du gouvernement Lévesque. Malgré cet échec cuisant, l’histoire canadian suit inexorablement et implacablement son cours. La bataille de coqs Lévesque-Trudeau s’est terminée dans un gâchis constitutionnel pour les Québécois souverainistes, pour le Québec tout entier et l’État du Québec.

    Pour comprendre, j’ai prélevé quelques extraits du débat sur les préoccupations très légitimes de Bernard Frappier. J’ai noté, très sommairement ceci :
    - Claquer la porte [au Canada].
    - Nous oublions trop souvent l’ACTION qui fait la différence.
    - NOUS tous ensemble devons passer à l’action commune en s’appropriant toutes les clefs de notre destinée. C’est là et seulement en ces lieux que nous aurons l’adhésion de tous ces hommes et toutes ces femmes du Québec qui veulent respirer cet air si sain de la LIBERTÉ.
    - …nous avons nettement plus de facilité pour l’insulte que pour la coopération.
    - La liberté prend son essor dans l’action !
    - Mais le pire est à venir : avec la nouvelle carte électorale, le Québec va fondre pour devenir de grosses Maritimes (je vais écrire sur le sujet cet automne) C’est pour ça que je me tue à dire, depuis des années, qu’il faut mettre la démographie au coeur du discours souverainiste. Notre peuple fond dans le Canada, fond à Montréal, fond même au Québec. Il est moins une pour les Tremblay d’Amérique. Ou bien on se donne enfin un pays et on remonte la côte, ou bien on fond comme tant d’autres peuples dans l’histoire.
    - Nous voulons l’indépendance du Québec.
    - La proclamation d’indépendance doit précéder toute négociation de traité économique avec le Canada, les États-Unis ou toute autre zone de libre-échange.
    - Pour être bien franc, je ne pensais pas déclencher un tel torrent d’émotions en abordant la question de savoir si les indépendantistes doivent ou non accorder leur soutien au PQ dans la perspective d’un scrutin rapproché, hypothèse qui me paraît la plus plausible dans le contexte actuel.
    - Mais j’ai une question pour mes amis Vigiliens : Quand on veut changer de capitaine parce que ce dernier ne semble pas se diriger vers le bon port, pourquoi vouloir changer le bateau avec ???
    - [Réponse :] …le PQ doit être remplacé, non pas recyclé. Parce que c’est un "brand" périmé. Il a accompli son travail historique… Il a accompagné le peuple québécois dans sa prise de conscience de lui-même. Mais aujourd’hui, il semble être devenu un frein pour la suite des choses.
    Etc.
    ***
    Ces extraits me rappellent des discussions sur le Forum Avant-garde Québec avant 1999. Le thermomètre n’a pas bougé d’un iota, sinon le mercure descend toujours un peu plus. « Qui n’avance pas, recule ! » dit le dicton.
    Je me demande parfois si on est au courant de notre histoire, c’est-à-dire des structures qui conditionnent l’existence du Québec actuel et de la nation québécoise dans système canadian.
    Quant à l’idée d’indépendance en tant que telle, pensons-nous vraiment la même chose ? Si le PQ qui se dit indépendantiste, comment se fait-il que le feu est pris partout ? Qu’un demi-million d’indépendantistes ne suivent pas le train souverainiste dont les objectifs sont, paraît-il, si limpides et si clairs ?
    Revenons à ce qui devrait être la base de notre accord. Qui veut répondre à la question très simple qui est : « Dites-moi donc ce que c’est que l’indépendance ? » La population ne demande pas mieux que de nous entendre. Pouvons-nous leur dire clairement ? Pour le moment, on se trouve plutôt dans un no man’s land.
    Pourrait-on obtenir des réponses qui susciteraient une réflexion en profondeur qui nous obligerait à cesser de divaguer ?
    Un nouveau parti politique peut advenir. Il tombera lui-même dans la politique-domaines-des-rivalités. C’est la nature même du régime parlementaire et électoral. Cent vingt-cinq personnes, même dans un parti bien organisé, c’est du monde. Qui pourra ramener tout ce monde dans le rang de l’optique indépendantiste ? Combien de versions du fameux « projet de pays » devront-ils écrire avant dans choisir une ? Est-ce que l’indépendance nationale du Québec sera clairement au cœur et le cœur du pays ?

    Les indépendantistes doivent-ils mener le combat national avec des troupes dispersées et, en plus, avec des objectifs différents tout en imaginant que la convergence va naître de la diversité des actions parallèles?

    Il y aurait, semble-t-il, une bonne raison à cela : « On ne doit pas se faire endoctriner pour l’indépendance. » Ce n’est pas possible parce que nos libertés seraient brimées ! Ne sait-on pas qu’on vit dans une démocratie ! Combien de Chaires du Canada s’occupent de cette noble question en faisant la morale à tout le monde. Cette position ne vise-t-elle pas à s’assurer de maintenir l’unité canadian ?
    « Dites-moi donc ce que c’est que l’indépendance ? » La population ne demande pas mieux que de nous entendre. C'est une vision du Québec, non un rêve, que le population cherche ardemment à connaître. Il faut mettre au point le discours de l'indépendance nationale du Québec pour créer le mouvement sur l'idée d'indépendance auprès de la population québécoise.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juillet 2011

    Jacques Parizeau est un homme politique que j'admire pour sa compétence et droiture en ce qui concerne sa volonté inébranlable et a toute épreuve de faire l'indépendance.
    La seule chose que je peux lui reprocher c'est d'avoir mis de coté Pierre Bourgault suite a une déclaration de celui ci avant le référendum .
    Mais au parti québécois j'en ai énormément a commencer par le lynchage d'Yves Michaud a l'Assemblé Nationale et qui as mis en lumière le coté sombre collabo néo fédéraliste de ce parti qui s'est liguer corps et âme avec les fédéralistes de Charest pour cette ignoble besogne de salissage et de diffamation .
    Jamais je ne leur pardonnerais cette saloperie .
    Pendant que Pierre Bourgault qui as tout donné pour que notre rêve devienne réalité crevait de faim ..dites moi qui as sorti Bourgault de la misère dans lequel il se trouvait malgré toute les compétences qu'il possédait... lui qui était boycotté par les péquistes carriéristes ingrats comme si Bourgault était un renégat ?
    Ces péquistes carriéristes qui avaient honte de lui ,qui le boycottait ,refusait de s'afficher avec lui ,qui le méprisait avec leur retitude politique de petit carriériste a cinq sous.
    Qui?
    C'est Robert Bourassa qui as pris le téléphonne pour s'entretenir avec lui car Bourassa avait appris que Bourgault vivait dans la misère ,sans revenue ,boycotté ,sans emploi , et il lui as offert un poste de prof a l'Uquam pendant que les péquistes se sauvaient de Pierre Bourgault en courrant .
    Idem pour l'affaire Michaud
    Ce pseudo parti indépendantiste a la remorque de l'agenda des fédéralistes qui veut gérer le fédéralisme au Québec tout en sacrifiant honteusement des gens comme Bourgault ,Michaud pour plaire aux fédéralistes au lieu de les défendrent comme les fédéralistes le font avec les leurs .
    Ce parti est devenu qu'un ramassis de petits carriéristes au verbe nationaleux qui ne vas strictement nul part.
    Mais quand c'est le temps de se tenir debout droit comme un chêne dans la tempête pour défendre des gens de la trempe de Bourgault et Michaud ..ce parti sans fierté s'est écrasé et les as lâchement laisser tomber comme une bande de pleutre .
    Tant qu'as moi ils ont démontrer ce qu'ils étaient et a quoi s'en tenir quand il s'agit d'affronter un vent de face .
    Michaud et Bourgault ne méritait pas le sort que les piquissss leur ont réserver .Un coup de couteau bien planté directement dans le dos comme appréciation .
    ça prenait du courage et des convictions fortes pour faire ce que Yves Michaud a fait quand il as quitter le plq pour devenir député indépendantiste et pour Bourgault qui as reçu plus que son lot de tape sur la gueulle et qui comme André d'Allemagne et Marcel Chaput,Reggie Chartrand et beaucoup d'autre as payé le prix fort pour son combat politique en faveur de l'indépendance.
    J'espère que l'histoire n'oublieras pas ces hommes courageux qui ont mis de coté leurs intérets personnel ,sacrifier leur carrière pour certain d'entre eux comme Marcel Chaput congédier par Ottawa et qui ont tout donner pour faire avancer la cause de l'indépendance peu importe ce qu'il leur en as couté comme sacrifice.
    ça prenait que de la lacheté pour traiter Michaud et Bourgault comme ils l'ont été par ce parti devenu au fil du temps un parti de carriéristes opportunistes flanqué de ses jeunes vieux de la retitude politique néo fédéraliste qui demandent aujourd'hui a Jacques Parizeau de se taire .
    Assez c'est assez.
    Ce parti est mort et déja froid dans l'esprit de bien des Québécois .
    Ce ne sont pas les incantations et les appels a la pensée magique de Bernard Drainville et encore moins la froideur de Pauline Marois qui vas le ressusciter .
    Vive le Québec Libre.


  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2011

    Intéressant.
    Si la langue est si rassembleuse que cela, ce que je pense aussi ainsi que des centaines d'études d'Ottawa qui montrent que le OUI récolterait 80% des suffrages du Québec français si on montrait aux gens que seule l'Indépendance peut garantir la survie du français au Québec. Je l'ai écrit et dit des milliers de fois depuis 30 ans. Je l'Ai dit les yeux dans les yeux à René Lévesque lors d'un tête-à-tête d'une heure dans son bureau de l'Hydro.
    Mais cela étant vrai comment alors comprendre la décision de M.Parizeau dans le temps de ne pas mettre l'Affichage unilingue sur la table malgré le programme officiel ? Pcq il était malhonnête ? Certainement pas. Il y avait le référendum en tête dites-vous. C'est illogique car la défense du français fait monter le OUI. Qui donc a pu convaincre monsieur Parizeau du contraire ? Une réponse qui vaut un pays !
    Pcq il croyait que cela nuirait au OUI ? Il y a un non sens là-dedans. Le Québec n'avait pas besoin alors et pas plus qu'aujourd'hui, d'une condamnation d'un sous-comité (même bidon) de l'ONU sur la Loi 101. Ce sous-comité est composé d"amis du Canada qui s'en est occupé de ce comité, il est membre de l'ONU le Canada pas le Québec.
    Il faut tenir compte de tout sinon on est pas à la hauteur.
    Et Monsieur Parizeau avec ses 12 référendums ? Pas un mais douze ! Il a heureusement changé d'idée, on lui a aider à se faire. Et 1994 advint.
    Oublier que Mme Marois est une femme, comme le dit si bien Andrée Ferreti qui sait de quoi elle palre et comparez-la à ce qu'a fait monsieur Parizeau de 1988 à 1994. Si on pouvait gagner 2 ans ce serait une nette amélioration.
    L'objectif n'est pas de tuer le PQ mais de faire l'indépendance du Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2011

    M.Rhéaume
    Vous comparez des pommes et des poires. Pour M.Parizeau, l'accession à l'indépendance passait par un référendum.
    Si vous avez à choisir entre implanter l'affichage en français dans un Québéc indépendant ou dans un Québec toujours prisonnier du Canada. Quel option prendriez-vous?
    La réponse est évidente.

    Et nous connaissons tout deux, les suites du référendum.
    Mais ici, la stratégie que l'on où a vendu était celle du Monté-Négro. En soi, ce n'est pas une mauvaise stratégie. Mais encore, faut-il être en mesure de la vendre adéquatement à la population. Pour déclencher les hostilités avec le fédéral, il faut impérativement avoir une très bonne justification. Autrement la population pourrait avoir l'impression d'être manipulé. Et le résultat sera désastreux.
    Actuellement, à peu prêt tout le monde reconnait que le prochain gouvernement devra poser des geste pour protéger le français. Dans le cas de la langue, plus personne ne peut plus contesté l'urgence et la légitimité d'agir.
    Trouvez-moi une autre cause qui qui cumule ces caractéristiques, et je serais prêt à reconnaître que je suis dans l'erreur. Mais pour ma part, j'en vois pas d'autre.
    Soit M.Marois a été malhonnête, soit sa stratégie n'est pas au point.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2011

    Monsieur Le Hir, je vous suis dans vos propos.
    Notre premier devoir comme souverainiste ou indépendantiste est de s'assurer qu'à la première occasion lors d'une élection provinciale nous puissions mettre à la porte le Parti Libéral de Jean Charest.
    Arrêtons nos querelles sur la place publique et lavons notre linge en famille. À agir comme nous le faisons, nous donnons tout ce qu'il faut à nos adversaires (Libéraux, adéquistes ou de la possible coalition) de démontrer que nous ne sommes pas encore assez matures pour se prendre en main.
    Lors des deux derniers référendums (1980 et 1995) c'est notre stratégie de communication qui a fait défaut permettant aux opposants de se préparer une riposte pour le moins efficace. En voulant toujours annoncer à l'avance quand se tiendra la prochaine consultation nous continuons dans la même voie. C'est en ce sens qu'au Parti Québécois nous avions décidé de ne pas annoncer nos couleurs afin de prendre la pôle dans le déroulement de la prochaine consultation. Il devient alors beaucoup plus difficile pour nos adversaires de se préparer.
    La seule opposition possible pour nos adversaires pour l'instant est de créer la zizannie dans nos troupes en donnant toute la place à un Amir Khadir, à un François Legault, dans l'unique objectif d'affaiblir et diviser le vote souverainiste. Il semble bien qu'encore une fois nos adversaires ont raison.
    Quand je parle ainsi, cela ne veut pas dire qu'il faille abandonner le combat pour l'indépendance mais non au contraire, multiplions les arguments en faveur d'une telle indépendance auprès de ceux et celles qui sont à convaincre. Donnons-nous un réseau de communications pour contrer l'offre médiatique contrôlée et peu ouvert à notre option. Si chacun de nous pouvions réacheminer de la propagande sur notre option à une centaine de personnes, il est fort à parier que nous aurions ainsi un réseau aussi puissant que les medias. C'est à nous de s'organiser.
    Travaillons ensemble plutôt qu'à essayer d'avoir raison sur celui ou celle qui devrait ou ne devrait pas diriger le PQ.
    P.S. À Humaniste Lucide: Est-ce que Humaniste Lucide est votre vrai nom? Si oui parfait si non pourquoi écrire sous un pseudo?

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2011

    Ceux qui lichent Parizeau aujourd'hui l'ont combattu dans le temps. Faut pas se laisser impressionner par les matamores et les effets de toge comme y disent.
    Pareil pour Landry, faut pas être dupes et avoir peur parce que certains parlent fort en menaçant.
    Ce que vous reprochez à Mme Marois, Parizeau l'a fait lorsqu'il a mis d côté l'engagement sur l'affichage unilingue dans le temps. Donc humaniste lucide si je suis votre pensée Parizeau n'était pas indépendantiste ?
    Mais non, cela n'a rien à voir.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2011

    "Le problème d’un parti politique, c’est qu’une fois élu, il a l’obligation de gouverner pour tout le monde, autant ceux qui sont prêts à voter « Oui », que ceux pour qui il n’en est pas question. Et quand l’issue du scrutin référendaire n’est pas claire, le gouvernement se retrouve piégé. Quoiqu’il fasse, il déçoit ou il mécontente, et sa position devient vite intenable."
    Sans oublier les compromissions qu'il doit faire avec les syndicats de la fonction publique. Afin que les syndicats ne militent pas pour le "Non". Une autre exemple qui démontre pourquoi un parti politique ne doit pas être l'élément déclencheur de CE référendum.
    M.Rhéaume
    Comment pouvez-vous toujours croire que M.Marois a toujours l'intention de "sortir le Canada du Québec". Quand Mme Marois a décidé de refuser dans le combat pour l'affichage en Français, elle a avouer implicitement qu'elle n'avait pas l'intention de "sortir le Canada du Québec".
    Connaissez-vous une meilleur justification que la langue pour justifier la prise de contrôle de pouvoir fédéral ?
    J'ai fais parti des gens qui était prêt à donner une chance à cette stratégie. Désolé, mais il y a quelque chose qui cloche. C'est soit de l'enfumage ou c'est de l'improvisation.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2011

    "Comment peut-on sérieusement penser que le peuple voterait pour un parti plus radical que le PQ ?"(Gilles Rhéaume)
    Plus radical ?
    Qu'est-ce qu'il y a de radical à se donner des institutions nationales ? Nous sommes une nation reconnue au sein du Canada. Nous n'avons pas à financer les institutions des autres ethnies. Je n'ai entendu aucun Québécois rejetter cette reconnaissance nationale.
    La première direction à prendre avant tous projets de référendum sur l'indépendance c'est d'utiliser notre droit en tant que nation reconnue au sein du Canada à un Québec unilingue français. Le français obligatoire au Québec et institutionalisé.
    Une fois celà fait, des cours d'anglais langue seconde n'est plus un danger.
    Il nous faut un parti qui est prêt à exploiter au maximum notre reconnaissance nationale par Ottawa.
    Les Québécois frileux prendront goût à leur identité nationale et la génération montante aussi. L'éducation commence là.
    Le travail que le PQ a lamentablement échoué à faire. Qui ne l'a même pas entammé en 20 ans !

  • Élie Presseault Répondre

    16 juillet 2011

    Une juste connaissance des ramifications historiques des divers mouvements prenant part à la mouvance souverainiste et indépendantiste nous permet d'apprécier le contexte dans son ensemble.
    Pour ma part, depuis la création d'Option Citoyenne, nous procédons au travail d'élagage des divers courants. À ce titre, il faut remonter la filière du RIN.
    Concernant l'union-nationalisation du PQ, ce courant tient à une certaine dispersion du nationalisme canadien-français entre le PLQ, l'ADQ et le PQ, et bientôt la CAQ qui veut capitaliser sur le capital de sympathie qui incombait à la défunte clientèle traditionnelle de l'Union Nationale, clientèle qui s'est prise de sympathie envers le PLQ-Révolution tranquille et du temps de Robert Bourassa.
    Actuellement, le tsunami NPD est une donnée nouvelle... qui n'en est pas une. Les fédéralistes et les autonomistes cherchaient un véhicule commun, en plus de la clientèle de gauche, et la dispersion-immobilité du mouvement indépendantiste a fait le reste... nous avons préconisé un repli idéologique pour tenter un ultime rebrassement des cartes.
    Si le mouvement indépendantiste ne se réengendre pas sous peu face à la nécessité du renouvellement, les cohortes de jeunes regarderont ailleurs. Qu'importe, la quête de l'indépendance de statut québécoise incarne une poussée irrésistible qui balaye tout sur son passage. Si seulement les plus conservateurs d'entre nous le comprenaient et réembrayaient en conséquence, nous serions en mode transports.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2011

    "Le problème d’un parti politique, c’est qu’une fois élu, il a l’obligation de gouverner pour tout le monde, autant ceux qui sont prêts à voter « Oui », que ceux pour qui il n’en est pas question."(Richard Le Hir)
    Gouverner c'est donner une direction à un véhicule, dans ce cas-ci un État. Un gouvernement ne peut pas suivre deux directions à la fois. Il doit suivre la trajectoir de ceux qui l'ont élu.
    La question du référendum de 1995 :
    « Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec et de l'entente signée le 12 juin 1995 ? »
    Il ne s'agit pas ici de gouvernance mais du statut du véhicule (État).
    Le PQ une fois élu, en effet, fait du surplace et ne suit aucune direction. Le PLQ, lui, une fois au pouvoir, prend la direction de ses électeurs.
    Notre situation actuelle en est le résultat.
    "On ne peut pas reprocher à un marteau de ne pas être une scie"
    On ne vote pas pour l'outil, on vote pour l'artisant.
    On ne vote pas pour un parti, on vote pour avoir un des nôtres au gouvernail, qui suivra notre route et gardera le cap. On vote pour un gouvernement.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2011

    Parizeau promettait 15 référendums quand il est devenu Chef, il a évolué, devenu plus précis, quand il l'a pu.
    Le Parizeau qui arrive à la chefferie après PMJ a changé avec le temps et les circonstances. Mme Marois peut faire pareil. Parizeau était le politicien le plus détesté au Québec par sondage et la souveraineté était à 34% quand il a pris le pouvoir.
    C'est parce que c'est une femme, c est de plus en plus clait.
    Mme Marois a droit au même cheminement que Parizeau,lui cela lui a pris 5 ans pour préciser son affaire.
    Il fut parfait sauf en démissionnant car ainsi il n a pu contester le vol du pays. Pour le reste il fut et continue d'être rien de moins qu'exemplaire.

  • Pierre Cloutier Répondre

    16 juillet 2011

    [1] Le plus gros obstacle au Parti Québécois c'est Pauline Marois elle-même.
    [2] Le PQ ne prendra pas le pouvoir à cause d'elle.
    [3] Cela ne prend pas un dictionnaire pour comprendre cela.
    [4] Il n'y a pas d'histoire d'amour entre Pauline Marois et la population.
    [5] Quand Rhéaume un scénario à la Parizeau, il oublie de dire que Parizeau était un chef déterminé, obstiné et décidé qui avait mis le cap sur l'indépendance et qu'il a livré la marchandise, et n'eut été du vol référendaire, le Québec serait un pays depuis 1995.
    [6] Pourquoi êtes-vous aveugle à ce point? Le PQMarois s'en va directement dans le mur. Ne le voyez-vous pas?
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2011

    Comment peut-on sérieusement penser que le peuple voterait pour un parti plus radical que le PQ ?
    Ce qu'il faut c'est comme Parizeau l'a fait mais dans une version Troisième millénaire. D'abord prendre le pouvoir, faire une grande consultation qui mobilise et qui donne la parole aux citoyens et ensuite, dès que possible, sans dire la date à Ottawa, on y va. Vous voulez une date ? Pourquoi pas un 24 juin suivant l'Élection générale ?
    Monsieur Le Hir habituez-vous, il y a chez les indépendantistes pour le NON, une hargne anti-péquiste qui ne s'éteindra pas même le jour de l'Indépendance. D'autres agissent ainsi car c'est leur travail de le faire. Oui il y a des agents d'Ottawa parmi nous, il y en a toujours eu.
    J'espère seulement que toutes ces pressions finiront par faire avancer les choses et qu'un grand ralliement adviendra. Ce qui est fort possible.
    gr

  • Éric Messier Répondre

    16 juillet 2011

    Je fais partie de ceux qui se sentent trahis, du moins dans l'après-1995.
    J'ai été séduit au début par le plan Marois, "sortir le Canada du Québec en attendant de faire l'inverse."
    Mais je ne sais plus.
    Quelqu'un peut-il me dire pourquoi le PQ n'a jamais tenté de créer une assemblée constituante, ou de faire adopter une loi sur la citoyenneté, ou mieux encore de faire adopter une Constitution québécoise (http://pilulerouge-pilulebleue.blogspot.com/2010/11/quebec-la-constitution.html) puisque nous n'en avons toujours pas?
    Il me semble que ç'aurait été la moindre des choses dans l'après-1995.

  • Nicole Hébert Répondre

    16 juillet 2011

    M.Le Hir,
    Pour la première fois depuis que je vous lis ici, je suis entièrement d'accord avec vous. Je ne fais pas partie des écorchéEs par le PQ parce que je n'ai jamais eu d'attentes irréalistes envers lui. Je peux comprendre par ailleurs que VOUS l'ayiez été en 95, compte tenu du contexte pour vous. Mais, et vous le savez aussi, l'Indépendance du Québec sera le choix et le fait du peuple québécois et non d'une élite intellectuelle. C'est pourquoi j'ai appuyé, lors de l'Appel de Mai 2010, l'idée majeure de la nécessaire union de nos forces au-delà des allégeances aux mécaniques. Et j'y crois toujours. La réalité que vous exposez justement dans vos deux derniers articles est pour moi la vision d'un homme lucide et réaliste. Je me réjouis de ce choix que vous et Mme Ferretti privigégiez. Cela demande de l'honnêteté et du détachement. Merci!

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2011

    M. Le Hir, vous écrivez :
    "Mais ils devraient toutefois comprendre qu’un PQ ouvert à l’indépendance, conscient des enjeux majeurs pour l’avenir du Québec, et disposé à agir en conséquence, est tout de même préférable à un PLQ corrompu prêt à brader les intérêts du PQ, à une ADQ enfoncée jusqu’au cas dans la propagande néo-conservatrice, à un CAQ forgé de toutes pièces pour servir les intérêts de Paul Desmarais".
    Vous mettez le CAQ dans l'équation, comme s'il serait un parti lors des prochaines élections, donc en quelque sorte vous croyez en sa création, non? En tout cas, chez Gesca et dans plusieurs sondages, il semble que beaucoup de monde y croit.
    Le NPD, même si c'était pas un nouveau parti, n'avait pas vraiment de têtes d'affiches, et il a quand même balayé le Québec. Ne peut-on pas affirmer que le NPD était comme un nouveau parti au Québec?

  • @ Richard Le Hir Répondre

    16 juillet 2011

    Réponse à M. Racine,
    Je ne sais pas où vous avez vu que je disais que le CAQ pouvait faire ce que les autres ne peuvent pas faire. Il en sera du CAQ comme des autres. Bâtir un parti de gouvernement, ça prend au moins 10 ans, l'expérience le démontre amplement, même avec de gros moyens.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2011

    Concernant votre dernier paragraphe, je crois qu'il faut se rendre compte que même si les indépendantistes actifs et politisés votaient pour le PQ aux prochaines élections, même si les Aussant, Curzi, Lapointe, Beaudoin, et à cela s'ajoute moi-même qui m'exprime ici, puis Pierre Cloutier, Bernard Frappier et autres se fermaient la clapet, je crois, que la population va voter pour le CAC.
    Je note un paradoxe non négligeable aussi dans votre raisonnement, qui est que François Legault a le temps de créer un parti, mais pas les indépendantistes. Pourquoi pas les indépendantistes? Pourquoi Aussant, Lapointe, Curzi et Beaudoin, puis pourquoi pas Bernard Landry, puis bien d'autres, ne seraient pas capables de le faire, mais François Legault, lui, oui?
    Parce que pour moi, je crois que les indépendantistes, les "durs", sont capables d'audace, de courage, de retrousser leurs manches, etc. C'est avec des gens comme ça que les 40% d'indépendantistes québécois veulent faire le pays, pas avec les indécis dans qui replacent les chaises sur le pont du titanic PQMarois et les autres qui vident la cale du navire en silence comme des nègres-blancs.