Curieux de constater à quel point l’être humain a tendance à critiquer la loi lorsqu’elle représente un obstacle à sa défense et qu’il profite par ailleurs de ses largesses lorsqu’elle lui confère des privilèges.
Il en est ainsi de la « manne » de 4 millions de dollars qui vient d’être versée à 44 ex-élus montréalais à la suite des élections du 3 novembre dernier et ce, après qu’ils aient subi une défaite électorale ou qu’ils aient volontairement quitté l’arène politique, des allocations de départ et de transition prévues par la Loi sur le traitement des élus municipaux.
À cet effet, souvenons-nous que l’ex-maire de Montréal Michael Applebaum avait obtenu des allocations totalisant 267 923 $ même s’il faisait face à 14 chefs d’accusation. Par ailleurs, Louise Harel, qui empochera 109 168 $ en allocations, avait dénoncé à l’époque le versement de l’indemnité de Michael Applebaum, alléguant qu’un élu qui ne termine pas son mandat ne devrait pas y avoir droit.
Tout en haut de cette pyramide des « privilégiés par la Loi » siège Laurent Blanchard qui touchera des allocations totalisant 205 209 $ après avoir assumé pendant « cinq mois » l’intérim à la mairie de Montréal, et qui invoque comme argument de plaidoirie justifiant cette indemnité que les élus ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi et que l’impôt ira puiser près de la moitié de la somme qui lui est destinée.
Quant à l’ancien maire de Rosemont-La Petite-Patrie, André Lavallée, il avait reçu, en 2009, une allocation de transition bien que, quelques jours après sa défaite, il avait été embauché par l’ancien maire Tremblay comme directeur de cabinet dans l’arrondissement de Ville-Marie. Enfin, de son côté, l’ancien maire Gérald Tremblay avait touché un montant de 216 455 $ après sa démission en novembre 2012.
Un tableau pas très reluisant des sommes astronomiques auxquelles ont droit nos élus qui acceptent sans scrupule ces allocations alors que, la plupart du temps, ils invoquent le contexte économique difficile pour exiger des contribuables des efforts pour combler les déficits de l’appareil financier municipal…Enfin, la loi, c’est la loi!
Le couteau dans la plaie
Il est toujours périlleux d’évoquer la mémoire des disparus pour la transposer dans le contexte actuel d’autant plus que ces personnes ne sont plus là pour s’exprimer. Ainsi en est-il de Gérard Bouchard dans sa dernière déclaration à l’effet que le PQ, par son projet de charte de la laïcité, « pervertit l’héritage de René Lévesque. »
Et si René Lévesque vivait encore aujourd’hui, M. Bouchard, que penserait-il du taux d’immigration accéléré que vit le Québec? Comment réagirait-il devant la montée de l’intégrisme musulman auquel le Québec est confronté? Quelle idée se ferait-il du multiculturalisme et de ses répercussions au sein des valeurs québécoises qu’il défendait avec courage?
En tenant une tel discours, M. Bouchard, n’êtes-vous pas en train d’utiliser la stratégie que vous reprochez au gouvernement, à savoir la manipulation, et à tourner de la sorte le couteau dans la plaie que vous avez vous-même contribué à ouvrir?
Allocations de départ aux ex-élus montréalais
La loi, c’est la loi
Le couteau dans la plaie
Tribune libre
Henri Marineau2095 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Grarlam Répondre
10 janvier 2014Si j'avais une plume comme la vôtre, c'est exactement ce que j'aurais fait: la description de la réalité.