On apprend dans Le Journal de Montréal du 28 septembre qu’en 18 jours de campagne électorale, les chefs de partis (excluant le Parti populaire du Canada) ont fait pleuvoir 114 G$ en promesses électorales, le Parti vert du Canada se méritant la palme d’or avec des promesses atteignant la somme astronomique de 65,7 G$ suivi du Parti libéral du Canada avec 20,7 G$, du Parti conservateur du Canada avec 16 G$, du Nouveau parti démocratique avec 10,6 G$ et du Bloc québécois avec 1 G$.
Note : Le but de cet exercice étant de vous donner une idée de l’ampleur des montants que vous fait miroiter chaque parti, les mesures qui augmentent les revenus de l’État (telle une hausse de taxes) n’ont pas été soustraites du total.
Par curiosité, j’ai voulu savoir, parmi toutes ces promesses, combien d’entre elles, par partis, avaient trait aux changements climatiques. Voici les résultats :
Le Parti vert du Canada :
- Stratégie pour réduire le plastique sur 10 ans, dont la mise en place de « mesures significatives dans le domaine des plastiques océaniques ». Coût : 35 M$ par année.
- Stratégie pour le transport, dont investissements dans un fonds « permanent pour le transport en commun local », et dans un fonds national pour l’infrastructure cyclable et pédestre. Coût : 200 M$ par année pour les deux fonds.
- Appui au transport par autobus dans les régions rurales. Coût : 10 M$ par année.
- Stratégie pour réduire le plastique sur 10 ans, dont la mise en place de « mesures significatives dans le domaine des plastiques océaniques ». Coût : 35 M$ par année.
- Annuler le projet d'agrandissement de l'oléoduc Trans Mountain et transférer ce financement pour mettre en place un réseau électrique pour l'ensemble du pays. Coût : projet d’agrandissement estimé à 10 à 13 G$ par le parti.
- Rendre le parc automobile de Postes Canada 100% électrique d’ici 2030. Coût : 750 M$ par année.
Le Parti libéral du Canada :
- Faire du Canada un pays zéro émission nette de carbone d’ici 2050. Pour ce faire, ils veulent couper l’impôt payé par les entreprises qui développent ou fabriquent des technologies carboneutres. Coût : 67 M$/année en plus de ressources existantes.
- Fournir des prêts sans intérêts allant jusqu'à 40 000 $ aux propriétaires qui font des rénovations vertes sur leur résidence. Coût : 432 M$/année.
- Planter 2 milliards d'arbres et lancer une initiative pour "utiliser la force de la nature" pour combattre contre les changements climatiques. Coût : 3 G$ sur 10 ans.
Le Nouveau parti démocratique :
- Bonifier de 5000 $ la subvention du fédéral pour les achats de véhicules sans émission fabriqués au Canada. Coût : Inconnu.
- Créer une banque canadienne pour le climat qui aidera les provinces à interconnecter leurs réseaux électriques. Coût : 3 G$.
- Créer un fonds pour la protection côtière qui permettra de nettoyer mieux la côte et retirer les navires abandonnés. Coût : 40 M$.
Le Parti conservateur du Canada :
- Crédit d’impôt pour les rénovations écoresponsables d’habitations. Coût : 1,8 G$ sur trois ans, pour les années d’imposition 2020 et 2021.
Le Bloc québécois :
- Incitatifs pour l’acquisition d’autobus scolaires électriques. Coût : 14 M$ par an lorsque le programme sera à maturité.
- Rabais pour l’achat de véhicules zéro émission. Coût : 150 millions sur trois ans.
- Plan pour retirer les « pesticides tueurs d'abeilles » et fonds pour faire la transition pour les producteurs. Coût : 300 M$ sur quatre ans.
- Retour du programme de soutien ÉcoÉNERGIE pour la rénovation résidentielle et y ajouter un nouveau volet commercial. Coût : 400 M$ par année.
Tirez-en vos propres conclusions… En ce qui me concerne, je retiens le fait que le Bloc québécois se montre réaliste eu égard au montant de ses promesses, lesquelles revêtent un degré de pertinence qui colle à la réalité d’aujourd’hui.
Pour tout connaître sur l’ensemble des promesses des chefs de partis…
https://www.journaldemontreal.com/2019/09/27/plus-de-114-g-de-promesses-en-18-jours
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L'environnement, la question de l'urne?
La question de l’urne, soit le facteur le plus important dans la tête des électeurs au moment d’inscrire leur vote, pourrait-elle porter sur l’environnement le 21 octobre prochain? Une question qui mérite surement d’être sérieusement considérée, particulièrement depuis la manifestation monstre sur le climat qui a mobilisé quelque 500 000 personnes à Montréal le 27 septembre. Aujourd’hui, il faudrait véritablement se mettre la tête dans le sable pour ne pas admettre l’urgence de lutter contre les changements climatiques, considérant l’ampleur des catastrophes naturelles, tels les feux de forêt, les inondations, les tornades, etc…
En lien avec la protection de l’environnement, notamment avec l’exploitation des énergies fossiles, le premier ministre sortant, Justin Trudeau, en achetant le pipeline Trans Mountain, s’est littéralement « peinturé dans le coin »… même s’il essaie tant bien que mal de nous dorer la pilule en arguant qu’il allait planter deux milliards d’arbres sur une période de dix ans avec les profits de ce pipeline. De son côté, le chef conservateur, Andrew Scheer, n’est guère mieux avisé en proposant la construction d’un corridor énergétique transcanadien dans lequel y circuleraient le pétrole et, pour ajouter un peu de baume sur la plaie, l’hydroélectricité du Québec.
Deux constats qui risquent d’influencer le choix des électeurs au moment d’inscrire leur vote lorsqu’ils se retrouveront seuls dans l’isoloir et de favoriser, par voie de conséquence, les candidats du Parti vert, du NPD et du Bloc québécois qui risquent de ravir des circonscriptions au PLC et au PCC… Une histoire à suivre!
Le corridor énergétique de Scheer
Moins de 24 heures après la manifestation monstre qui a attiré quelque 500 000 personnes à Montréal pour la sensibilisation à l’urgence des changements climatiques, le chef conservateur, Andrew Scheer [lequel était absent à cette marche], de passage en Alberta, a annoncé la création d’un corridor énergétique d’un océan à l’autre s’il est élu, un corridor qui transporterait non seulement du pétrole et du gaz naturel d'un bout à l'autre du pays, mais aussi de l'électricité.
En l’absence de plan qui reste à préciser, Andrew Scheer a décrit ainsi la démarche qu'il compte adopter : un groupe d'experts sera d’abord formé dont le rôle sera de formuler, dans un délai de six mois, des recommandations sur la façon de procéder et le gouvernement collaborera ensuite avec les provinces et les peuples autochtones pour créer ce lien transnational qualifié de « vital »
Quoique le chef conservateur tente de « dorer la pilule » à François Legault en incluant l’hydroélectricité dans son projet, je suis d’avis que Québec se montrera en désaccord avec un corridor transportant du « pétrole sale » sur son territoire… À mes yeux, la « collaboration » recherchée par Andrew Scheer de la part de François Legault risque d’aboutir devant les tribunaux eu égard aux champs de compétences des deux paliers de gouvernements!
Henri Marineau, Québec
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