La révolution libérale

La nation québécoise vue par les fédéralistes québécois


L'aile québécoise du Parti libéral du Canada a adopté en fin de semaine une résolution reconnaissant " la nation québécoise au sein du Canada " ainsi que la nécessité d'" officialiser " (lire constitutionnaliser) cette reconnaissance. Ne parlons pas d'un virage: il s'agit d'une véritable révolution dans la philosophie fédéraliste des héritiers de Pierre Trudeau.
Il y a 20 ans, M. Trudeau faisait échouer l'accord du lac Meech en dénonçant la reconnaissance de la société distincte. " Le bilinguisme unit les gens; le dualisme les divise ", soutenait M. Trudeau. La suite des choses a donné tort à l'ancien premier ministre. Le bilinguisme officiel n'a pas empêché le dualisme de progresser dans l'esprit et dans la réalité des Québécois. Selon des données de la firme CROP, en 1985, 65 % des Québécois se disaient " très fiers " d'être Canadiens; en 2005, cette proportion avait chuté de moitié, à 32 %. L'attachement émotif des Québécois pour le Canada s'est érodé; le naufrage de Meech les a confirmés dans leur impression que le reste du pays ne les accepte pas tels qu'ils sont.
Cela ne change rien au fait que le Québec a connu un formidable développement, en toute liberté, au sein de la fédération canadienne. Mais il y a un manque, au niveau symbolique, au niveau émotif. Ce manque, un fédéraliste aussi convaincu que l'ancien astronaute Marc Garneau en a mesuré l'importance sur le terrain depuis son retour au Québec et ses premiers pas en politique. Il est devenu l'un des plus ardents supporters d'un virage du PLC en cette matière.
En fin de semaine, les libéraux fédéraux du Québec ont eu l'audace de rompre avec leur passé. Cependant, toute audace comporte un risque; il leur revient de bien gérer la suite des choses.
La résolution votée samedi sera débattue dans un mois au congrès national du parti. La résistance des libéraux du reste du pays sera forte. Surtout que le tout se déroulera sur fond de course à la direction et que les principaux candidats ont sur le sujet des positions divergentes. Michael Ignatieff est le seul des candidats de tête qui appuie la reconnaissance formelle de la nation québécoise au sein de la fédération canadienne.
Stéphane Dion commet l'erreur de sous-estimer la gravité du relâchement du lien émotif entre les Québécois et les autres Canadiens. Bob Rae, lui, craint comme la peste - à raison - une nouvelle ronde de discussions constitutionnelles. Cependant, ce n'est pas ce qu'Ignatieff et ses partisans proposent. Ils suggèrent plutôt une démarche prudente, pédagogique, visant un résultat à long terme.
Les libéraux fédéraux québécois doivent à tout prix éviter que la résolution soit battue au congrès de Montréal, ce qui serait perçu comme un affront à l'endroit du Québec. Il leur faudra travailler d'arrache-pied pour convaincre les libéraux du Canada anglais que la reconnaissance de la spécificité du Québec renforcerait le pays plutôt que de l'affaiblir.
Cette démarche pédagogique sera certes difficile mais elle est de loin préférable au " parlons d'autre chose " de MM. Dion et Rae. Comme l'a expliqué samedi la sénatrice Lise Bacon, citant le ministre provincial des Affaires intergouvernementales, Benoît Pelletier: " Seule une franche reconnaissance de sa spécificité est en mesure de réduire l'appui à la souveraineté du Québec. Espérer que le simple passage du temps règle la question relève de la pensée magique. "

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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