La seule voie possible

Nous avons le devoir de resserrer les rangs et de l’appuyer dans l’intérêt supérieur du Québec.

Tribune libre

LA SEULE VOIE POSSIBLE
Ce qui frappe dans la crise qui secoue le mouvement indépendantiste c’est l’extrême volatilité du vote selon les différents sondages depuis quelques mois. Suite à la débâcle du Bloc le 2 mai et aux démissions au PQ, ce dernier a dégringolé au troisième rang des intentions dans l’espace de 3 mois. La panique s’est emparée de tous ceux qui aspirent à donner un pays bien à lui à la nation française d’Amérique.
La tonne d’analyses qui a suivi démontre avec éloquence la complexité d’une situation avec laquelle on essaie tant bien que mal à trouver une solution, une porte de sortie capable de remettre le mouvement indépendantiste sur les rails d’une victoire électorale avec un plan de match rassembleur. Pauline Marois a raison de dire qu’il faut se ressaisir et ça presse!
La volatilité du vote peut aussi donner l’espérance de la capacité de changer le tout à court terme. Jack Layton a réussi à renverser la tendance allant au Bloc dans l’espace de trois semaines. Si le réalisme politique l’emporte sur des solutions devenant utopiques à court terme on pourra en sortir plus fort. Sinon le mur sera frappé.
Devant l’état de notre système de santé, de notre système d’éducation, de la fragilité de notre langue commune et de notre niveau record de dette publique LES QUÉBÉCOIS VEULENT DU CHANGEMENT et ils l’ont bien exprimé au niveau fédéral quitte à voter pour des inconnus. Tout ce qui ressemble à du réchauffé sera violemment rejeté. La dynamique doit changée, le message est clair.
D’accord ou non, la coalition de François Legault représente pour le moment ce changement. Désabusés et cyniques les Québécois ont décidé de brasser la cage.

Pourquoi qu’un Parti Québécois ne pourrait pas la brasser lui aussi?
Est-ce que la gouvernance souverainiste de Pauline Marois empêche d’avoir une plateforme électorale proposant des réformes courageuses ?
Rappelons-nous de la pléiade de réformes majeures entre 1976 et 1981.
Il a fort à parier que pour la prochaine élection les Québécois voteront pour quelque chose et non contre quelque chose.
Pour la tenue de ce fameux référendum à venir, seule voie incontournable à mon humble avis, d’une reconnaissance internationale; pouvons-nous enfin laisser au peuple le soin d’en décider la tenue ou non? Un mécanisme de référendum d’initiative populaire ne serait-il pas la solution à cette promesse ou non d’en tenir un, qui a déchiré trop longtemps le Parti Québécois?
Le rôle d’un gouvernement souverainiste est de mettre la machine de l’état à la préparation du terrain dont une mise à jour des études essentielles à convaincre, l’attrait d’une constitution qui nous distingue, redonner le goût du Québec, lui redonner sa fierté et rendre ce projet de société et de pays désirable. Donner à un seul parti la responsabilité de convaincre est une stratégie perdante et les quarante dernières années nous l’ont prouvé, les impératifs électoraux auront toujours le dessus sur la cause en quelque part.
Cependant le réalisme politique commande qu’on reconnaisse à Pauline Marois et à son équipe du Parti Québécois la seule chance de nous débarrasser du gouvernement Charest en gardant le projet de pays en marche. Que sa stratégie de gouvernance souverainiste déplaise à plusieurs, j’en conviens, mais aussi souhaitable que ce soit de mettre sur pied un parti résolument indépendantiste relève d’une stratégie suicidaire pour la prochaine échéance électorale. Pauline Marois a réussi à passer son agenda au parti qu’elle dirige et elle a droit à sa stratégie, n’en déplaise à ses détracteurs. Ceux qui n’étaient pas d’accord ont quitté ou décider de corriger le tir de l’intérieur.
Pauline Marois a une expérience indéniable du pouvoir par les responsabilités qu'elle a cumulées dans divers ministères, elle a redressé l’organisation et les finances d’un parti dégringolé en deuxième opposition sous André Boisclair. Elle a eu la grandeur de reconnaître son erreur dans le cas de la loi sur l’amphithéâtre de Québec et elle a su prendre le leadership de demander au Conseil sur la souveraineté d’organiser des États généraux pour rassembler toutes les tendances de la nation. Elle a prouvé sa capacité de s’ajuster et à cet égard, elle a dorénavant le lourd défi d’incarner ce changement tant souhaité par les Québécois. Nous avons le devoir de resserrer les rangs et de l’appuyer dans l’intérêt supérieur du Québec.
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James A. Wilkins
Lac Brome

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Ex-président du Parti Québécois de Brome-Missisquoi





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 septembre 2011

    [1] Alors, vous l'appuierez. Cela va faire au moins un vote pour elle.
    [2] Plus les votes des membres de sa famille, on est déja rendu à 6. C'est pas si mal.
    [3] Ne lâchez pas.
    [4] Au plus vite l'élection, qu'on règle cela une fois pour toutes.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    5 septembre 2011

    "Pourquoi qu’un Parti Québécois ne pourrait pas la brasser lui aussi ?"(James A. Wilkins)
    Parce qu'il n'est pas le CAQ ! Pauline Marois a tenté de faire du PQ un CAQ (extrême droite), mais Legault lui a damé le pion en créant un nouveau parti, étant conscient qu'il serait ridicule d'essayer de transformer un parti qui n'a pas l'architecture pour ça.
    Le PQ est méconnaissable après tant de "rénovations" et il n'a jamais ressemblé à un parti franchement nationaliste. C'est une tour de Babel.
    Le CAQ est franchement de droite et c'est pourquoi les Québécois vont le choisir. Pas parce-que les Québécois sont de droite. La preuve ? Ils ont voté massivement pour un parti franchement de gauche (NPD), car ne reconnaissaient plus rien à la devanture du Bloc !
    Le PQ serait en tête aujourd'hui s'il était franchement et résolument nationaliste indépendantiste.
    C'est maintenant que les Québécois ont besoin de ce changement !
    Les conditions sont là. Les autres l'ont vu, mais biensûr sauf le PQ.