Combien de temps les Québécois toléreront-ils d’être méprisés ainsi? Le dossier Énergie Est aura exposé, dévoilé, le côté le plus sombre de cette fédération qui n’en n’est plus une: le mépris latent de nombre de Canadiens envers le Québec.
Pour ne pas attiser la montée du nationalisme, devant la menace du mouvement indépendantiste et les risques réels de son succès, les Canadiens étaient tenus de ne pas trop dévoiler ce mépris latent. Plus maintenant. Ce mépris s’exprime aisément, partout, sans retenue. Il est presque devenu socialement acceptable.
Le premier ministre de la Saskatchewan en appelle aux sanctions envers le Québec. Il faut punir cette province mécréante qui refuse de se faire la passoire du pétrole d’exportation. Quelle infamie! Les idées du PM Brad Wall font du chemin. On en appelle maintenant au boycott du Québec. Bientôt, comme à la sinistre époque de Sault-Ste-Marie, on brulera le drapeau du Québec, on le foulera du pieds.
Que la Colombie-Britannique et les États-Unis aient, légitimement, décidé de refuser les risques écologiques et l’incohérence économique du projet est acceptable. On s’y résigne. On respecte assez cette population là pour lui conférer un droit de refus.
Pas le Québec.
Quitte à mentir s’il le faut pour mieux aider à déchaîner la haine contre cette nation paria. Ce mépris latent a été contenu très -trop- longtemps. Ça fait du bien de pouvoir l’exprimer librement maintenant. Quand un premier ministre provincial, un chef de l’opposition officielle d’une autre se le permettent… Pourquoi pas le dernier des pécores!
Et ce mépris s’appuie sur du mensonge. Le mensonge de l’approvisionnement du pétrole par le Québec qui n’a RIEN à voir avec l’Arabie Saoudite. Pas grave. On se sert de l’inimitié associée au régime barbare afin de mieux taper sur le Québec. Drôle, je n’entends pas le chef du WildRose party ou le PM Brad Wall demander que l’on résilie la très lucrative entente de vente d’armements et d’approvisionnement militaire de 14 milliards de dollars qui lie le Canada à ces barbares… Non. Pas un mot là dessus. C’est la business. C’est correct.
Le mensonge de la péréquation
Le meilleur article que j’ai trouvé et qui expose, de façon méthodique, détaillée, comment fonctionne la péréquation et le mensonge inhérent au lien entre péréquation et pétrole albertain est sans conteste celui de l’excellent blogueur Jeanne Émard. Écrit en mars 2013 alors que les prix du baril de pétrole amorçait une chute inéluctable, ce texte vise en plein dans le mille et doit être relu aujourd’hui :
« Face aux difficultés grandissantes qu’elle éprouve et éprouvera encore plus à exporter son pétrole vers les États-Unis, il n’est pas étonnant que l’Alberta cherche désespérément à faire construire des pipelines en Colombie-Britannique pour avoir accès au marché asiatique, et vers le Québec pour avoir accès aux marchés du Québec, des Maritimes, de la Nouvelle-Angleterre et, qui sait, des autres pays joignables par l’océan Atlantique. Et, dans ce cas, elle pourrait vendre plus de pétrole et le faire au prix du Brent, soit de 40 à 50 $ le baril plus cher qu’actuellement.
Non seulement il serait désastreux pour l’environnement d’accepter la construction de ces pipelines, mais il est incompréhensible économiquement parlant que notre gouvernement accepte sans s’y opposer cette construction, et pire encore qu’il entrouvre la porte à ce projet.
La légende urbaine qui prétend que le Québec risquerait de perdre une partie de la péréquation qu’il reçoit si le prix du pétrole baissait n’est qu’une des faussetés qu’on essaie de faire gober à la population pour que ce projet payant pour les grandes entreprises se réalise. Il est déjà désolant de lire des journalistes répéter ces légendes urbaines sans réfléchir, mais il est encore pire de voir nos politiciens se faire rouler dans la farine sur ce sujet… »
Sans compter que ceux qui attaquent le Québec sur la question de la péréquation évitent toujours de mentionner combien notre province envoie au fédéral chaque année, et certains déterminants historiques qui désavantagent le Canada comme le partage de la date avant la confédération ou l’absence de participation des membres de la « fédération » au développement de l’hydro-électricité au Québec.
Qu’importe. Ce mépris a assez duré. Nous n’en sommes plus aux stades de convaincre les autres membres de cette « fédération ». Assez de nous faire dire « fermez vos yeules », ou « quittez! ». Plus que jamais, le Québec doit prendre son destin en mains et quitter ce pays de son propre chef. Les paroles de Pierre Falardeau, pertinentes aujourd’hui :
« Si tu te couches, ils vont te piler dessus. Si tu restes debout et tu résistes, ils vont t’haïr mais ils vont t’appeler monsieur »
Debout Québec.
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