Ce n’est pas parce qu’elle est la députée de Charlevoix et que j’ai ainsi
une sorte de « préjugé favorable », mais je pense que Pauline Marois mérite
de se rendre jusqu’aux prochaines élections sans subir de contestation. La
cible d’ici là doit demeurer le sinistre gouvernement libéral de Jean
Charest qui rabaisse tant le Québec.
Madame Marois ne peut pas présentement mener une démarche de gouvernement
car elle n’est que cheffe de l’opposition. La formulation actuelle du
programme du PQ reste vague voire décevante, il sera toujours temps d’y
revenir et ce moment n’est peut-être pas encore arrivé. Comme une majorité
de Québécois je veux juste que Charest et ses contributeurs libéraux
quittent le pouvoir. Madame Marois va arriver à les en chasser si on ne lui
met pas trop de bâtons dans les roues d’ici là.
L’indépendance du Québec est un but ultime vraiment nécessaire. Les
Québécois qui y croient –et ils sont encore très nombreux- ont appris la
patience et le courage. La détermination aussi. Brasser les idées est bien,
savoir quand remuer la cage est encore mieux. Il faut trouver cette sagesse
et garder la voie ouverte. Non pas se taire, mais attendre un peu. Madame
Marois est avec nous et pas contre nous. Son arrivée au pouvoir sera un
grand moment pour le Québec.
Oublions les Legault, les Bouchard, les Johnson et même les Bachand ces
hésitants qui ne furent avec nous que pour avancer leurs « belles carrières
». Madame Marois n’a pas sa place dans le rang des ceux qui utilisent la
cause plus qu’ils ne la servent : elle pourrait prendre une belle retraite
à ce compte car sa carrière est déjà significative et elle ne cherche pas
simplement l’argent ou l’avancement personnel. Voilà peut-être son plus
grand mérite et la preuve de sa sincérité réelle envers notre cause.
Laissons donc Pauline Marois diriger le Parti Québécois d’ici la prochaine
élection. Soyons avec elle et, bien sûr, elle n’est pas contre nous. Seuls
les médias en manque de nouvelles profitent de l’apparent désordre actuel.
Ne donnons pas la chance à Jean Charest de surnager à travers nos
discordes : l’arrivée du parti Québécois et de Pauline Marois au pouvoir
reste encore présentement la meilleure chance de voir naître un jour le
Québec indépendant dont nous rêvons.
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Serge Gauthier est historien et ethnologue. Il détient un Doctorat de
l’Université Laval et il a publié de nombreux livres et articles sur
l’histoire de Charlevoix et aussi du Québec.
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