Contre la propagande fédérale

Le Bloc a encore sa raison d'être

Tribune libre

Depuis des années que les partis fédéralistes à Ottawa cognent sur le clou de la supposé inutilité du Bloc. Apparemment, ce lavage de cerveaux semble faire effet.
S’il le Bloc disparaît, les souverainistes n’auront plus le choix que de voter pour un parti qui lutte ouvertement contre la souveraineté du Québec, ou de s’abstenir de voter. Dans un cas comme dans l’autre, on vient de planter au Québec un autre député dont la loyauté va bien plus à Ottawa, qu’à Québec.
Vous, M. Marineau, comment voteriez vous au fédéral ?
Le mouvement souverainiste a bien peu de tribune publique pour s’exprimer. Le Bloc à Ottawa est une formidable tribune où on peut se faire entendre du Québec, comme dans le reste du Canada. En bonus, cette tribune est financé à même le budget fédéral.
On serait fou à lier de se passer d’une telle opportunité
Le discours souverainiste du PQ est très timide. Le Bloc n’est pas obsédé par l’atteinte du pouvoir et la gestion d’un gouvernement provincial. Si le Bloc se saborde pour joindre ses forces au PQ, qui parlera de souveraineté ?
Non, le Québec n’a rien à gagner avec la disparition du Bloc. Il est faux de prétendre que l’on ne peut pas conduire le combat sur deux fronts. Au contraire, c’est un avantage.
Le BQ ne devra disparaître que le jour où le Québec aura atteint l’indépendance. S’il disparaît avant, cela sera une indication que nous commençons à abdiquer.


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 décembre 2013

    Entièrement d'accord, Monsieur, Bravo.

  • Marcel Haché Répondre

    18 décembre 2013

    Nous verrions mieux, bien mieux, la nécessité du Bloc à Ottawa si Nous avions bientôt à Québec un gouvernement souverainiste majoritaire. L’ « onde de choc » partirait de Québec plutôt que d’Ottawa…et le Bloc pourrait être, s’il redevenait majoritaire au Québec, l’affirmation solennelle que le Québec ne parle que d’une seule voix.
    Abandonner le Québec aux fédéraux sous prétexte que la souveraineté se déciderait seulement à Québec, c’est poursuivre les vieilles chimères péquistes du début des années 80, les plus improductives qui soient : le référendum et tout le tralala des sparages québécois, jusqu’à l‘humour du parti rhinocéros. C’est précisément parce que les libéraux à Trudeau avaient une majorité écrasante provenant du Québec qu’ils en ont profité pour écraser l’institution provinciale en 1982, prétextant qu’ils étaient aussi légitimes que le gouvernement péquiste de René Lévesque, pourtant majoritaire.
    C’est l’antinationalisme du Bloc (on le voit clairement maintenant avec les Dorion, Duceppe et Mourani) qui lui a valu d’être sanctionné aussi fort, non pas qu’il était devenu inutile. Car au chapitre de l’inutilité pour le Québec, l’ancien membre d’Alliance Québec et chef maintenant du N.P.D., T. Mulcair, est le champion toute catégorie de l’insignifiance. Suis d’avis qu’un politicien de la trempe de Mario Dumont, parmi d’autres, à la tête du Bloc, pourrait très-très facilement bousculer la gang d’oranges et de jaunes qui Nous représentent à Ottawa, simplement parce que vote orange était un vote de protestation parfaitement légitime et parfaitement justifié, en même temps qu’un vote de sympathie, mais lui sans racine ni fidélité.
    Voyez-vous : et même s’il n’est pas souverainiste (à ce jour), Mario Dumont est plus fidèle que nos trois indépendantistes à gros grains nommés ci-haut, pardon…nos deux indépendantistes à gros grains.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 décembre 2013

    M. Carmichael,
    Vous écrivez :
    «Posons la question autrement»
    Excellent.
    La question pourrait même être dans la réponse, décisive, tranchante !
    «Inutile d'envoyer des députés à Ottawa car l'indépendance se fera dans le cours du prochain mandat, voter au fédéral est devenu inutile». Prochain message électoral du Bloc...

  • Archives de Vigile Répondre

    18 décembre 2013

    "...et nous avons besoin de tous les joueurs disponibles pour mener le combat !"
    Suite à la vague orange, de nombreux députés bloquistes expérimentés se sont retrouvé sur le carreau. Combien d'entre-eux, le PQ a-t-il rapatrié, et ont pu se présenter à l'élection de 2012?
    Je ne suis pas sûr que ceux qui ont tenu le PQ à bout de bras depuis plusieurs années, verraient d'un bon oeil l'arrivée de ce contingent d'Ottawa.
    Comme fantassins sur le champ de bataille, cela pourrait être acceptable. Mais comme membres de l'état-major, pas sûr....
    Cela se comprend. Les postes sont tous occupés. Si la chef doit en tasser certains pour faire place à un transfuge d'Ottawa, elle aurait une émeute sur les bras.
    Rapatrier les troupes d'Ottawa engendrerait sans doute beaucoup d'instabilité à l'intérieur du PQ.
    Il n'est pas évident de demander à un souverainiste québécois d'aller défendre le front à Ottawa. Nous avons déjà une troupe en place. Il faut être un bien pauvre stratège pour vouloir démanteler cette ligne de défense.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 décembre 2013

    Posons la question autrement:
    Est-il préférable de planter un souverainiste en plein milieu de la machine fédérale, ou de se laisser planter un anti-souverainiste en plein milieu du Québec?
    Ceux qui prônent la disparition du Bloc, appuie donc l'occupation pleine et entière de tout le territoire du Québec par des députés fédéralistes. Coudon, est-ce que Maria Mourani s'est clonée en de multiple exemplaires?

  • Stéphane Sauvé Répondre

    18 décembre 2013

    « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. » – Albert Einstein
    Le Bloc sera pertinent si et seulement si, il décide enfin de faire les choses différement. Ci-après, quelques pistes à explorer...
    1. Il change sa stratégie d'ensemble pour parvenir à la création de notre pays, notamment par une meilleure utilisation de ses ressources humaines et financières ainsi que de celles qui logent dans les organisations souverainistes;
    2. Il initie et soutient la réalisation d'un chantier de réflexion au sein de toutes les régions du Québec, et où sont formulés les objectifs, les cibles et les indicateurs de souveraineté; il publie son rapport sur une base trimestrielle tout en instillant dans sa facon de faire une approche apprenante où l'on parvient à toujours faire mieux avec moins (lecons apprises);
    3. Il renforce son mandat par l'adoption d'un objectif clé, soit celui de consolider les forces souverainistes à travers un ou deux projets porteurs comme le Trensquébec;
    4. Il se donne un maximum de 8 ans avant de se saborder et trouver d'autres moyens pour promouvoir et faire la souveraineté (si les députés n'y sont pas parvenus à l'intérieur de deux mandats);
    5. Il oblige ses députés renoncer à leurs indemnités de départ et de retraite advenant leur départ ou non-élection afin que les fonds disponibles soient consacrés à un Fonds de la souveraineté, lequel finance des projets qui contribuent à notre libération .
    Faute d'un changement profond dans l'approche du Bloc pour faire la souveraineté, ça restera une grosse bébitte "Bouchardienne" !

  • Gilles Verrier Répondre

    18 décembre 2013

    Le temps est propice à la réflexion. Il n'est pas nécessairement souhaitable de reconduire sans examen une approche bloquiste qui n'est pas sans contradiction et dont les résultats sont au mieux mitigés. D'ailleurs, la population a montré son agacement face au discours répétitif du Bloc aux dernières élections.
    La ligne de vouloir défendre les intérêts du Québec à Ottawa est piégée. Elle suggère en elle-même que si les intérêts du Québec peuvent être défendus à Ottawa, c'est que le fédéralisme peut servir les intérêts du Québec. Durant toute la période qui va de Bouchard à Duceppe, il n'a jamais été possible de remettre en question ce credo qui place Ottawa et Québec en concurrence, comme lieu de défense des intérêts du Québec. Faut-il continuer ?
    GV

  • Marcel Haché Répondre

    18 décembre 2013

    Bravo Gaston Carmichael
    Le West Island a-t-il jamais élu un seul bloquiste ?
    Par une sorte de contorsion typique de son gauchisme, Duceppe a prétendu défendre les « intérêts du Québec », sans bien sûr se préoccuper de Nous. En a mangé une maudite… et provenant de Nous.
    Si le Bloc ne Nous défend pas, NOUS, qui le fera ? La gang à Trudeau ? La gang à Mulcair, lui-même un ancien d’Alliance Québec ?
    Comme dirait un célèbre vigilien : pourtant pas dur à comprendre…

  • Henri Marineau Répondre

    18 décembre 2013

    "Vous, M. Marineau, comment voteriez vous au fédéral ?"
    Dans l'hypothèse où le Bloc se saborde au profit d'une migration des bloquistes sur les terres du Québec, je n'hésiterai pas à m'abstenir de voter au fédéral, ce "corps étranger" décrit de façon fort à propos par Jean-François Lisée!
    Je persiste et je signe, c'est ici au Québec que la véritable joute pour notre accession à la souveraineté doit se jouer...et nous avons besoin de tous les joueurs disponibles pour mener le combat!