Le chevalier de Lévis et la révolution française

Tribune libre

Lorsque le sieur de Lévis s'embarqua sur un voilier à québec le 18 octobre 1760 pour s'en retourner en France, où il débarqua à Larochelle le 27 novembre, jamais il ne lui serait venu à l'idée qu'un jour il y aurait la révolution dans son pays, que sa mort, en 1787, l'empêcherait de la connaître, mais qu'elle l'atteindrait autrement dans son sang, ses amours et ses affections.
Après avoir été, à son arrivée, pensionné par le roi et s'être vu assigné au printemps 1761 dans l'armée du Bas-rhin sous les ordres du prince de Soubise, Lévis, quitte momentanément son poste en 1762(il le reprendra par la suite pour quitter à la fin de la guerre, en 1763, le service actif, après s'être illustré à la Bataille de Mauheim-Johanisberg(Hesse) en s'emparant des canons de l'ennemi alors qu'il y commandait l'avant-garde du prince de Condé) pour aller épouser Gabrielle Augustine Michel, la cadette des 2 filles ("Deux riches héritières, dotées chacune de 8 millions de livres") de Gabriel Michel de Tharon, "trésorier de l'Artillerie de France, riche armateur nantais, co-directeur de la très prospère compagnie des indes, seigneur de Doulon et de Tharon, conseiller secrétaire du roi". De cette union naîtront 4 enfants: Gabrielle Augustine Françoise de Lévis; pierre-Marc Gaston de Lévis; Marie Gabrielle-Artois de Lévis( laquelle épousera le petit fils de Louis XV, dont le père, Charles-emmanuel, avait pour mère une favorite du roi); et Henriette de Lévis.
La soeur de l'épouse de Lévis, Henriette Françoise Michel, quant à elle, avait épousé, en 1757, Jacques Auger, marquis de Marbeuf,colonel de dragons, maréchal de camp de la garde du roi, dont elle se séparera en 1763 et qui est mort en 1789. Au décès de leurs parents, les 2 soeurs héritent des biens qui seront ainsi partagés: Henriette reçoit le Château de Champs de la Marne,celui de Gournay et notamment leurs plantations, et Gabrielle, l'épouse de Lévis, se voit dévolu le Château et les terres de Noisiel, Torcy , la Malnoue et divers biens.
La première de ces dames à subir les hargnes de la révolution fut Henriette qui fut guillotinée, à l'âge de 55 ans, le 5 févier 1794, et enterrée, au cimetière de la Madeleine, qui a servi pour les gens guillotinés lors de la révolution avant le 25 mars 1794(date de sa fermeture), comme a pu servir le cimetière errancis, ouvert le 25 mars 1794 pour les personnes guillotinées entre cette date et le 9 juin 1794(fermé le 23 avril 1797),cimetières aujourd'hui tous deux disparus), puisque par la suite, la guillotine ayant été installée à la place de la Nation en juin 1794, où elle y opéra du 13 juin au 27 juillet, tous les autres guillotinés y furent inhumés sur un terrain tout près de là, propriété d'une congrégation religieuse, "Les Chanoinesses de St-Augustin", aujourd'hui cimetière privé tenu par les soeurs du Sacré-Coeur, connu sous le nom de "picpus", où seuls ont le droit d'y être enterrés les descendants de ceux, qui ont souscrit pour faire de ce lieu de sépulture un cimetière privé et qui y ont un ancêtre, qui a été guillotiné durant la révolution et y est inhumé (une seule exception a été faite à ce propos pour l'historien G. Lenôtre, dont le véritable nom était Théodore Gosselin, nom sous lequel il était connu comme journaliste. De quoi donc l'avait-on accusée: D'être l'auteur ou la complice d'une conspiration contre la sûreté du peuple français en ayant modifié la culture d'une bonne partie de son exploitation agricole en y substituant à la culture du blé celle la luzerne (ce qui est la façon appropriée de faire de nos jours: celle de changer les semences d'un champ pour maintenir ou/ accroître sa fertilité),en suscitant des troubles dans sa commune et en désirant l'arrivée des Autrichiens et des prussiens. "Mourir aujourd'hui ou mourir dans 20 ans, c'est tout comme", disait-elle à ses compagnons d'infortune pour les encourager.
Vint ensuite le tour de sa soeur,Gabrielle-Augustine, (madame de Lévis) et de ses deux filles, Gabrielle-Augustine Françoise de Lévis et Marie Gabrielle-Artois de Lévis, qui furent toutes trois guillotinées le 21 messidor (le 10ième mois du calendrier républicain (commençant les 19 ou 20 juin et se teminant les 18 ou 19 juillet)), savoir après le 19 juin, (comble de malchance, quelques jours avant la chute de robespierre le 10 juillet 1794)et inhumées au cimetière de "pictus"dans la première fosse commune utilisée pour les guillotinés de ce mois, les guillotinés du mois suivant, ceux exécutés après le 2 thermidor an 2 ayant eu droit à la deuxième fosse commune.
Le seul descendant de Lévis sous l'empire fut son fils pierre Marc Gaston de Lévis, second duc de Lévis, écrivain et homme politique français, élu en 1816 à l'Académie française, député de la Constituante, fils du maréchal de France, François Gaston de Lévis, premier duc de Lévis et qui était devenu, depuis son départ de la Nouvelle-France, maréchal de France en 1783, duc de Lévis en 1784 et, auparavant, gouverneur de l'Artois en 1765, puis gouveneur d'Arras). Comme sa mère et deux de ses soeurs, il fut inhumé au cimetière de "pictus" puisqu'il avait souscrit lorsque ce lieu fut transformé en cimetière privé. Au même cimetière repose également Lafayette, héros de la guerre d'indépendance américaine et personnalité de la révolution française, qui n'échappa lui-même à la guillotine qu'en réussissant à fuir à l'étranger où il fut emprisonné plusieurs années jusqu'à ce que Napoléon Bonaparte obtint sa libération. Son épouse, Marie-Andrienne de Noailles, a également réussi à éviter la guillotine, mais, malheureusement, il n'en pu être ainsi pour la maréchale de Noailles, la grand-mère paternelle de cette dernière, ainsi que pour sa mère, la duchesse d'Ayen et sa soeur, la vicomptesse de Noailles, la raison pour laquelle ont été inhumés au dit cimetière de "pictus" madame et monsieur de Lafayette.
François Gaston de Lévis, le vainqueur des batailles de Montmorency et de Sainte-Foy et dont la participation à la victoire de Carillon fut remarquable, est mort, quant à lui, d'apoplexie, à Arras, le 26 novembre 1787, un monument ayant été erigé en sa mémoire en la Cathédrale d'Arras.
Je reproduis ici deux de ses citations,l'une qui décrit bien son caractère et son opiniatreté:"La plus commune des inconséquences est de ne pas vouloir les moyens de ce que l'on veut."(extrait de Maximes et politiques); l'autre qui s'accomode bien du destin tragique que connurent après sa mort la plupart des membres de sa famille:"Tout est relatif, excepté l'infini."(extrait de Maximes, préceptes et réflexions)


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 août 2010

    Les Documents de Lévis aux Archives canadiennes
    Pour en savoir plus consulter le lien suivant:
    http://www.erudit.org/revue/haf/1951/v4/n4/801670ar.pdf
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-rapatriement-des-armoiries-royales-de-france.qc
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2010

    En espérant que cette vidéo saura vous inspirez pour commémorer la Victoire Française de Ste-Foy le 28 avril 2010.
    La chanson est "Auprès de ma blonde", interprétée par André Bauge sur l'album l'inoubliable vol.2, est en fait une marche militaire qui a également été chantée en Nouvelle-France par les soldats du Roy.
    Pour en faire le visionnement consulter les liens et n'hésitez à les diffuser.
    http://www.youtube.com/watch?v=ez25KJKUfQ8
    http://www.youtube.com/watch?v=ez25KJKUfQ8
    Honneur à nos Héros!
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-rapatriement-des-armoiries-royales-de-france.qc
    François Mitterrand
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2010

    Statue de Lévis
    http://www.assnat.qc.ca/Fra/accueil/publications/statues3nov08fr.pdf
    Oeuvre de Philippe Hébert, datant de 1896, cette statue orne la facade de l'Assemblée nationale à Québec. A ses pieds, on voit son épée brisée et les drapeaux. La scène rappelle que lors de la Capitulation de Montréal, en septembre 1760, Lévis refusa de livrer les drapeaux français et proposa de se retirer sur l'Ile Sainte-Hélène, face à Montréal, pour continuer la lutte. Seule l'insistance de Vaudreuil vint à bout de la résistance du militaire. En avril 1760, Lévis avait donné espoir aux Canadiens en remportant la victoire à la Bataille de Sainte-Foy et en assiégeant la ville de Québec occupée par les troupes anglaises dirigées par James Murray. L'arrivée de navires anglais mit fin à cet espoir de rétablir la domination française sur la vieille capitale.
    Dans cette sculpture, Hébert a bien su rendre la figure d'un personnage déterminé, d'un irréductible qui ne pliera jamais devant l'ennemi.
    © 2006 Claude Bélanger, Marianopolis College
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-rapatriement-des-armoiries-royales-de-france.qc

  • Gaston Boivin Répondre

    28 avril 2010

    Aujourd'hui, en ce jour du 250ième anniversaire de la Bataille de Ste-Foy, quel commentaire pertinent que le vôtre, soldat Sans-pareil! Avez-vous remarqué d'ailleurs le silence entourant la commémoration de cette bataille!
    Mais où sont donc tous ces péteux de broue fédéralistes, admirateurs serviles des institutions de ce conquérant, qui sait en conséquence et en retour les en remercier en les faisant profiter de ses faveurs, qui étaient prêts, lors du 400ième anniversaire de la fondation de québec à fêter, pour certains, dans l'allégresse, la victoire du Conquérant anglais sur les plaines d'Abraham, et, pour d'autres, à rabrouer, au nom de l'Histoire, les descendants de la Nouvelle-France et les vrais patriotes québécois qui se refusaient de faire ce plaisir à ses descendants, dont ceux de l'arrogant et prétentieux député de Norfolk-Nord, John Charlton, qui, à l'occasion d'un débat sur le projet de loi (numéro 10) présenté le 22 janvier 1890 par le député conservateur, D'Alton McCarthy, pour modifier l'Acte concernant les Territoires du Nord-ouest pour y faire disparaître le caractère bilingue de cette région, intervient, à la Chambre des Communes, de la façon suivante:
    "J'espère que les députés français nous pardonneront,.. si toutefois ils jugent nécessaire de pardonner,..ce sentiment qu'ils ne peuvent partager, mais que les députés anglais de cette Chambre éprouvent un sentiment d'orgueil qu'inspire l'histoire de l'empire britannique; ce sentiment qui leur fait éprouver du plaisir à contempler le résultat de la bataille des plaines d'Abraham; sentiment qui les porte à se réjouir des résultats des batailles du Nil et de Trafalgar, ainsi que du résultat de la bataille de waterloo; sentiment qui leur fait voir avec orgueil les progrès de l'empire britannique, et qui leur inspire la croyance que les institutions anglaises sont les plus propres à donner au genre humain la prospérité et le bien-être. J'espère, monsieur l'orateur, qu'ils nous pardonneront d'avoir pour but avoué de faire de ce pays un pays saxon. Le but avoué de l'Anglo-Saxon est de faire de sa race la plus grande race de la terre, et l'espoir de l'Anglo-Saxon est que le jour viendra, et il viendra avant que plusieurs décennies ne s'écoulent où la langue anglaise sera le seul moyen ordinaire de communication entre toutes les races de la terre, et que la race anglaise sera la race dominante du monde, de manière que l'Anglo-Saxon accomplira la destinée que Dieu lui a évidemment assignée sur cette terre." Sacré Ti-Coune, véritable précurseur d'Hitler et de ses émules,... qui en oublie jusqu'aux défaites anglaises, dont la magistrale de Fontenoy."
    Fait à signaler, plusieurs des officiers des 2 camps qui combattirent en Amérique durant la guerre de 7 ans, appelée par les Américains "The French and indian war" ont également combattu en même temps en europe dans 2 importantes batailles, savoir celle Dettingen(en 1743, défaite française aux mains des Anglais) et de Fontenoy(11 mai 1745, victoire française sur les Anglais). Je cite à ce propos ce qu'a écrit raymond V.M. Bulion dans " Charles de rohan(1715-1787), prince de Soubise, Seigneur du Biez à wiers":
    "J'ai retrouvé dans la prise de québec en septembre 1759 les mêmes combattants qu'à Fontenoy: Jeffrey Amherst, Cornwallis(fondateur d'Halifax), john Forbes,Thomas Gage,robert MoncKton, John parr, Charles Hay, Charles Lawrence, Charles Townshend, Miclel le Courtois de Surlaville, Jean Armand Dieskau. John Ligonier également qui avait succédé au duc de Cumberland en 1757 comme commandant en chef de l'armée britannique. J'ai également découvert que le seigneur de Biez, robert Monckton, Jeffrey Amherst, Charles Hay, Jean Louis Ligonnier, Georges Townshend, James wolfe et François Gaston de Lévis avaient combattu ensemble à la bataille de Dettingen en 1743"

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2010

    Le 250e anniversaire de la Victoire Française à Sainte-Foy, le 28 avril 1760.
    Je me souviens!
    La seconde bataille des plaines d’Abraham!
    Citation du chevalier de Lévis :
    « Nos espoirs sont élevés.
    Notre foi dans les gens est grande.
    Notre courage est fort.
    Et nos rêves pour ce magnifique pays ne mourront jamais. »
    En espérant que cette citation saura vous inspirez pour commémorer la Victoire Française de Ste-Foy le 28 avril 2010.
    Rappelons-nous cette Victoire des troupes de terre Française, des compagnies franches de la marine, des miliciens, avec le support des amérindiens, remportée à Ste-Foy, sous le commandement du chevalier de Lévis. Pour leur bravoure et leur attachement pour leur nation, qui était notre en 1760.
    Rendons hommage aux combattants de 1760, qui ont combattus pour leur nation, leur langue et leur culture française et perpétuons leurs mémoires.
    Il faut se souvenir de notre histoire nationale qui marque et marquera encore notre société distincte en Amérique.
    Pour rendre hommage aux braves de 1760, récupérons notre patrimoine, rapatrions les armoiries royales de France, les armoiries de Québec, sur le sol du berceau de la Nouvelle-France.
    Honneur aux braves de 1760 sous les ordres du chevalier de Lévis, vainqueurs de la seconde bataille des plaines d’Abraham, à Ste-Foy, le 28 avril 1760.
    Soldat Sanspareil
    2ème bataillon du régiment de la Sarre
    Vive le Roy!
    http://www.regimentdelasarre.ca
    http://www.tagtele.com/videos/voir/46581
    http://www.ameriquebec.net/actualites/2009/08/03-rapatriement-des-armoiries-royales-de-france.qc
    Un peuple qui n'enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité.

  • Gaston Boivin Répondre

    27 avril 2010

    Je vous remercie madame Morot-Sir pour vos dernières informations et remarques et il me fait plaisir d'y répondre:
    D'abord l'autre explication du mot "picpus", que j'avais trouvé quelque part sur internet et que je n'avais pas reproduit dans mon texte, parce qu'elle m'apparaissait invraisemblable, je n'ai malheureusement pu retrouver ce site; par contre j'ai réussi à découvrir, ailleurs, cette explication étymologique, mais formulée de façon plus convaincante, de sorte qu'elle a maintenant gagné mon adhésion, et ce grâce à une intervention d'une Marsellaise sur le forum du site "ABC de la langue française/picpus: Cette personne nous donne d'abord sensiblement votre explication de ce mot en nous reférant à la page 539 du "Dictionnaire des rues de paris et de ses monuments", en nous précisant que cette façon de voir, qu'on a longtemps crue la bonne, ne serait pas fondée puisqu'une autre serait plus probable, savoir la suivante: ""pic"désignait une montagne, un côteau pointu, et "puce" serait une altération de "pod", "pud", nom celtique désignant un côteau, nous refèrant à ce sujet à la page 484 "du volume 48 de la Bibliothèque des Sciences et des beaux-arts""(volume qui semble dater puisqu'il est écrit dans une sorte de vieux français (par exemple les "S" ressemblant à des "f") et que je vais, pour cette raison, essayer de reproduire de mon mieux:
    " "pac", "pec", "pic" définit une montagne, un côteau pointu, une colline; de là "pacy", mot-à-mot, le côteau de la rivière; le "pec" au bas de la montagne de St-Germain; le "plestis-piquet près de Sceaux fut un côteau pointu; "pique-puce" près de paris.(*Le mot) "puce", (*lui), est une altération de "pud", "pod", autre terme celtique des côteaux, qui forme la famille latine "por-est", il est puissant, il peut......." (*)= (Non inclus dans le texte cité)
    D'autre part, concernant votre façon d'apprécier la révolution, à l'évidence, nous différons d'opinion. Même si comme vous, je crois à l'égalité des êtres humains, je crois également à leur droit au respect( ce qui inclus le respect de leur intégrité physique et de leur droit égal pour tous à vivre et à être traité justement. À ce que je sache, la fraternité et la liberté s'accommodent mal avec le pouvoir que l'on peut prendre de couper la tête de ses frères et soeurs ou voisins. Comme vous, je crois que le peuple français était, à cette époque victime de bien des exactions et que l'on faisait très peu de cas des malheurs qu'on lui imposait pour satisfaire certains caprices et excès, mais il me semble qu'il est possible de corriger des injustices et des malheurs sans en créer des pires, comme, par exemple, au nom du salut du petit peuple , couper majoritairement les têtes de gens du petit peuple: Ainsi, au seul cimetière de "picpus", sur les 1306 guillotinés de la révolution y inhumés, 702 , savoir plus de la moitiée étaient des gens du petit peuple, lesquels n'ont gagné , par la révolution, que le malheur et la malchance d'être guillotinés et enterrés en même temps et au même endroit que leurs prétendus oppresseurs: pas certain, s'ils pourraient parler aujourd'hui, qu'ils désigneraient comme leurs oppresseurs ceux que vous pensez être. Voici le détail, à ce propos, des dites exécutions:A) 1109 hommes, savoir 108 nobles, 108 ecclésiastiques, 136 moines, 178 militaires et 579 roturiers; B)197 femmes, savoir 51 nobles, 23 nonnes et 123 roturières.
    Mon regard sur la révolution française est plus proche du contenu du prospectus qui est remis aux visiteurs du cimetière de "picpus", lequel mentionne ce qui suit:
    "Comme l'ont voulu les fondateurs, l'on prie ici(...) non seulement pour les victimes mais aussi pour leurs bourreaux, victimes eux aussi des premières manifestations du totalitarisme opposé à toute dignité humaine. "picpus" est également un lieu de méditation et de pardon pour l'excès des hommes égarés par les idéologies matérialistes, et, avec la participation de la Congrégation des Soeurs, un lieu d'amour des hommes et de confiance dans l'avenir."
    Ceci sans intention malveillante et en tout respect pour la personne remarquable que vous êtes, pour laquelle j'ai beaucop d'estime et de considération.

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    27 avril 2010

    Cher Monsieur Boivin, en effet la ville de Lévis a bien comme armoiries celles du chevalier de Lévis ( trois chevrons de sable) puisqu'elle a été baptisée en l'honneur du vainqueur de de Sainte Foy de 1760 ..
    Cette famille Lévis originaire du Languedoc est une maison ancienne et illustre, les seigneurs de Lévis sont dès le XI ème siècle " en grande considération" et c'est Gui de Lévis qui recoit les terres de Mirepoix lorsqu'il revient de la croisade car il "s'était croisé" avec Simon de Montford
    Par la suite cette famille se divise en de nombreuses branches, tant ils avaient d'enfants, beaucoup il est vrai devenait à cette époque-là, religieux religieuses ou prêtre et même archevêque..du fait du droit d'aînesse, qui ne faisait hériter que l'aîné de la famille de tout le patrimoine familial.
    Henri de Lévis, dont le nom avait été donné par Samuel de Champlain à la pointe en face de Québec, était un des douze enfants d'Anne de Lévis, qui avait effectivement ces trois chevrons de sable sur ses armoiries en plus de celles du Ventadour et d'Anduze.. Ce qui signifie sans doute que ces trois chevrons semblent appartenir à tous les descendants..
    "Notre" François Gaston était né également en languedoc, pays d'origine des Lévis, et cette branche de Lévis Léran dont descendait son père jean, marquis d'Ajac, était des cousins d'Henry de Lévis..
    Quant aux "beautés du monde" que vous évoquez,c'est en effet une bien triste affaire d'avoir été guillotinées, nul ne peut approuver cela .. pourtant nous pouvons essayer de comprendre en revenant à cette époque, afin de mettre en balance la vie dure du peuple, et celle si facile de ces jeunes femmes, essentiellement occupées à leurs toilettes robe, rubans à la mode.. et bien entendu entièrement servies par leurs soubrettes ou autres domestiques payés "à la va comme je te pousse" ! Dans ces conditions de vie extraordinairement protégées, il est donc facile d'avoir tout son temps pour apprécier l'art, la peinture, la musique la lecture .. tout en prenant soin de la douceur et de la blancheur de son teint...afin d'être ainsi, absolument belle et charmante ...Qui ne le serait ainsi ?
    Les jeunes femmes du peuple tout aussi belles voient vite se faner leur beauté par les durs travaux exécutés et le manque de soins évidemment qu'elles ne peuvent s'offrir .. ni non plus les belles robes, les bijoux et l'élémentaire hygiène etc.. .. cette différence de traitement entre la classe aisée et la classe populaire, autant pour les hommes évidemment, cette énorme différence entre les uns et les autres, a au bout du compte rendu insupportable ces écarts et a fini par emporter la colère du peuple .. Pourquoi les uns bénéficieraient-ils de tous les avantages, sur le dos des autres, traités en plus avec mépris par les premiers? Les êtres humains ne sont-ils pas nés égaux en droit ? il n'y a aucune raison à ce qu'il y en aient de "plus égaux que d'autres" comme dirait Coluche, et on peut admettre que cela en arrive juqu'à déclencher une révolution pour remettre les choses à leur juste place, alors forcément c'est affreusement regrettable, mais il y a de la casse !.. Bien évidemment, c'est mon sentiment personnel! ...
    Quant au nom de Picpus pour la rue et le cimetière nulle recherche n'est nécessaire, tous les parisiens connaissent cette origine que je vous ai décrite.. même si je ne sais pas si elle est vérifiable, à moins d'aller rechercher s'il y a bien eu à cette époque là tant de malades venus se faire soigner dans cette rue .. Par contre, je ne savais pas qu'il existait une autre explication, mais je suis intéressée de savoir celle que vous aviez trouvée dans vos recherches ..et si elle est vérifiable .. C'est enthousiasmant, Monsieur Boivin de voir des personnes se passionner comme vous, pour le passé... merci .

  • Gaston Boivin Répondre

    26 avril 2010

    Je vous remercie madame Morot-Sir pour vos précisions et commentaires.
    Concernant le cimetière "picpus", dans mes recherches, il était fait mention, quelque part, d'une autre explication que la vôtre sur le motif de cette appellation, dont je n'ai pas fait état dans mon article puisque je la trouvais invraisemblable, mais soyez assuré, que si j'avais connu la vôtre, je me serais empressé de l'y inclure: Vous avez fait la preuve par votre recherche que, lorsqu'on est persistant, l'on finit toujours par trouver le pourquoi des mots ou des choses.
    L'on dit qu'il y a plusieurs branches à "La famille de Lévis", notre héros de La Nouvelle-France étant de celle des Lévis-Léran. L'on mentionne également qu'il avait eu l'appui d'un parent puissant et influent, son cousin Gaston Charles pierre de Lévis de Mirepoix(1699-1757), marquis et duc de Mirepoix, fait maréchal de France en 1751: À votre avis, ce maréchal est-il de la même branche que celle de cet Henri Lévy, duc de Ventadour, descendant de ce philippe de Lévis, seigneur de Mirepoix, dont vous nous entretenez à propos de l'appellation de "pointe de Lévis" qui fut donnée à cette pointe pertinente du fleuve Saint-Laurent..
    Je connaissas déjà ce proverbe du Languedoc "Les Hunaud, les Lévis et les rigaud ont chassé les Visigoths; les Lévis, les rigaud et les Voisins ont chassé les Sarrazins." Je me permets d'ajouter aussi cette devise des Lévis "Dieu aide au second chrétien Lévis", laquelle repose sur la légende suivante: Au baptême de Clovis, après le roi, avait été baptisé un Lévis.
    Concernant la ville de Lévis, ses armoiries s'inspirent fortement de celles de François Gaston de Lévis puisque l'écu d'or à 3 chevrons de sable en est le principal élément.
    Je m'en voudrais de ne pas référer, en ce qui concerne ceux et celles qui pourraient être intéressé(e)s à en connaître plus sur l'épouse du chevalier de Lévis et sa soeur, les dames Michel( Gabrielle Augustine et Henriette Françoise), au site:
    http://www.follet.org./bdm/site2.htm
    Sur ce site, allez au sujet et lien 14, intitulé "Souvenirs", vous y verrez une description et des commentaires sur chacune de ces dames, ainsi qu'un portrait(un dessein) de chacune d'elles. Vous y constaterez qu'elles étaient toutes deux fort jolies , élégantes et charmantes: Je ne sais lequel chansonnier ou poète a écrit qu'il ne fallait pas tuer la beauté du monde, mais cela n'a pu être écrit qu'après la révolution française, car il est inconcevable que l'on ait pu couper la tête à 2 si belles créatures, ...de toute façon les révolutionnaires avaient tant été indignés et perturbés par les misères du peuple qu'ils en avaient perdu leur grandeur d'âme, qui a soudainement fait place aux plus vils des instincts de vengeance dont est capable le genre humain sans aucune forme de discernement et de jstice,... cela loin de toute beauté, poésie et, évidemment, de toute justice. L'on vous y apprendra également que madame de Lévis était musicienne (de qualité), qu'on lui connaît au moins une oeuvre pour piano, intitulé "La Hart" (Le nom du ruisseau parcourant les terres du château de Noisiel), dont la partition est reproduite sur ce site ( Avis aux musiciens québécois nationalistes!).

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    25 avril 2010

    Bonjour Monsieur Boivin, c'est toujours infiniment passionnant ces retours historiques, c'est pourquoi je me permets de rajouter à votre excellent article, deux ou trois petites choses .
    Je voulais faire aussi une toute petite rectification au sujet du nom du cimetière parisien, il faut lire "Picpus" et non Pictus .. Ce nom curieux avait été donné à une rue en 1575, à cause d'une épidémie transmise par des insectes, et les religieuses habitant-là y soignèrent les malades, c'est ainsi que la rue se vit appeler Pique Puce qui les ans passant se transforma en Picpus ! assez drôle, comme d'ailleurs souvent de nombreux odonymes, lorsqu'ils ne sont ni des hagiotoponymes et ni bien sûr des anthroponymes..
    Effectivement le chevalier Gilbert du Motier, marquis de la Fayette, repose au cimetière de Picpus. Son cerceuil avait été recouvert de la terre de la Brandyvine et le drapeau américain y flotte en permanence, il y est renouvelé chaque année le 4 juillet fête de l'indépendance des états unis d'Amérique, par l'ambassadeur des états Unis et des représentants français.
    Lors de la guerre de 1914,aprés le fameux télégramme secret de Zimmerman qui a servi de déclencheur pour pousser le peuple américain, jusque-là réfractaire, à entrer dans la guerre, craignant soudain d'être lui-même envahi.. ainsi donc, le 4 juillet suivant dès son arrivée à Paris, le lieutenant colonel Stanton se rend au cimetière de Picpus, devant la tombe de Lafayette et d'un ton émouvant il s'exclame " la Fayette we're here !"
    En 1625 Samuel de Champlain avait donné le nom de Lévis ou Lévy en vieux français, à une pointe rocheuse sur la rive sud du saint Laurent, en face de Québec, en hommage au vice roi de la Nouvelle France, Henri de Lévy, duc de ventadour, de 1625 à 1627. Cette famille de Lévy/Lévis descendait de Philippe de Lévis seigneur de Mirepoix.
    Il avait participé à la troisième croisade avec le roi Philippe Auguste .. un pamphlet circula à l'époque :

    "les Hunaud, les Lévis et les Rigaud ont chassé les Wisigoths,
    les Lévis les Rigauds et les Voisins ont chassé les Sarrasins "
    On retrouve cette appellation Pointe Lévis/Lévy écrit d'une façon ou d'une autre selon les textes.. Elle est notée sur des plans; établis par l'ingénieur jean Bourdon vers 1641, puis à partir de 1648 cette appellation s'étend sur toute la rive sud " pointe Lévy de la côte Lauzon " (seigneurie appartenant à jean de Lauzon)
    Aucun habitant n'avait encore osé venir s'installer sur cette Pointe, elle était infestée par les Odinossonis ( iroquois) c'était leur poste d'observation privilégiée, bien dissimulés dans cette partie boisée, pour surveiller les Français et pouvoir leur sauter dessus, dès qu'ils voyaient des canots partir de Québec.. Bien entendu tous les pêcheurs d'anguilles qui s'aventuraient sur cette côte, étaient systématiquement attaqués, de même que les chasseurs.. Seul le père Lejeune avait pu passer quelques mois d'hiver en 1634 afin d'apprendre les langues amérindiennes, parce qu'il était accueilli dans ces tribus.
    Il faudra attendre la venue de Guillaume Couture en 1647 lorsque Huault de Montmagny lui offre une terre sur cette pointe, en remerciement des services rendus à la Nouvelle France .. Ayant été non seulement adopté des Odinossonis, mais sachem honoré des Onnaontagués, il était respecté de toute l'Iroquoisie et c'est cela qui lui permit de pouvoir venir défricher cette terre en toute tranquillité .. En observant cela, François Bissot eut envie de venir à son tour s'y installer, protégé par l'aura de Guillaume .. toute une autre Histoire à lire dans " Au coeur de la Nouvelle France" ..
    Quant à la moderne ville de Lévis, elle a été baptisée en souvenir du chevalier de Lévis, François Gaston de Lévis, le vainqueur des batailles de Montmorency et de Sainte-Foy dont vous nous avez parlé.
    Merci aussi, Monsieur Boivin, de cette citation que vous nous donnez :"La plus commune des inconséquences est de ne pas vouloir les moyens de ce que l’on veut."(extrait de Maximes et politiques) Ne devrions-nous pas nous en souvenir dans les temps troublés que nous connaissons aujourd'hui ?