J’ai parfois la curieuse impression, malgré sa bonne foi, que notre premier ministre François Legault gère le Québec comme une entreprise privée, probablement un vestige de sa vie antérieure d’homme d’affaires. À preuve cette assertion eu égard à l’embauche de travailleurs ontariens à la construction de futurs barrages au Québec : « Je pense que ce serait, comme on dit en anglais, un “win-win”, si on arrivait à faire une entente avec l’Ontario pour qu’au lieu de rénover des centrales nucléaires, on construise des barrages au Québec, en partie avec des employés du Québec, en partie avec des employés de l’Ontario ».
Une proposition « d’affaires » on ne peut plus déconnectée de la réalité syndicale bien ancrée au Québec et qui a fait sursauter, à juste titre, la FTQ Construction. Et, de poursuivre le premier ministre du Québec : « Il y a deux possibilités: il n’y a pas de barrages, puis il n’y a pas d’emplois ni au Québec, ni en Ontario, ou il y a des nouveaux barrages, on sert l’Ontario, puis il y a des emplois au Québec, puis des emplois en Ontario. »
Eh bien, M. Legault, vous n’êtes pas sans savoir qu’il existe un critère fondamental en politique concernant les nouveaux projets, c’est celui de l’acceptabilité sociale… Je vous invite à y réfléchir sérieusement avant d’aller de l’avant avec votre « deal » proposé à votre homologue ontarien, Doug Ford.
Une acceptabilité sociale avec laquelle, soit dit en passant, vous allez devoir composer à coup sûr si vous mettez de l’avant vos projets de barrages hydroélectriques au Québec!
Henri Marineau, Québec
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