Le dernier coup porté à l’idéal d’un projet indépendantiste libérateur

Seuls, donc, s’étonneront les naïfs, de la mise à la porte du SPQL par Pauline Marois, la plus inconditionnelle capitaliste de tous les chefs du PQ

PQ et SPQ-Libre

Fondé pour tuer dans l’œuf le mouvement indépendantiste qui luttait pour l’avènement d’un État québécois pleinement souverain et libérateur de l’exploitation économique anglo-saxonne qui dominait alors tous les secteurs du développement politico-socio-économique du Québec, le Parti québécois a réduit ce projet de libération nationale à une proposition de souveraineté-association.

Glissement aliénant, s’il en est, d’une revendication de liberté qui impliquait que le peuple québécois se reconnaissait d’emblée comme nation égale de la nation canadienne, à une revendication d’égalité qui le confirmait dans son sentiment d’impuissance à assumer l’intégralité des pouvoirs d’autodétermination comme attribut normal de son identité et de son existence nationales.

Pourtant, cette dilution du projet indépendantiste n’est jamais apparue suffisante aux yeux du PQ. Si bien qu’il n’a jamais cessé de se dissocier des revendications et des actions des associations et groupes indépendantistes qui naissent, beau temps mauvais temps, depuis 1968, et qui meurent les uns après les autres sous les coups directs ou sournois assénés par le PQ, animé par une volonté aussi farouche que destructrice d’exercer une absolue hégémonie sur les porteurs – individus et mouvements- de la lutte indépendantiste.

POURQUOI?

Parce que son objectif n’a jamais été de réaliser l’indépendance nationale, mais celui d’exercer le pouvoir provincial. Avant-hier et hier, dans une véritable intention d’améliorer le sort du peuple québécois. Aujourd’hui, dans le seul but de prendre le pouvoir et, à l’instar du Parti libéral, de l’exercer au profit de la classe dominante.

Seuls, donc, s’étonneront les naïfs, de la mise à la porte du SPQL par Pauline Marois, la plus inconditionnelle capitaliste de tous les chefs du PQ, avec ce que tout cela signifie de désintérêt pour les intérêts fondamentaux de la nation québécoise, dans tous les domaines de l’activité humaine.

Andrée Ferretti.

Brigham,

Le 14 mars 2010.

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Andrée Ferretti124 articles

  • 119 702

"Rien de plus farouche en moi que le désir du pays perdu, rien de plus déterminé que ma vocation à le reconquérir. "

Andrée Ferretti née Bertrand (Montréal, 1935 - ) est une femme politique et
une écrivaine québécoise. Née à Montréal dans une famille modeste, elle fut
l'une des premières femmes à adhérer au mouvement souverainiste québécois
en 1958.Vice-présidente du Rassemblement pour l'indépendance nationale, elle
représente la tendance la plus radicale du parti, privilégiant l'agitation sociale
au-dessus de la voie électorale. Démissionnaire du parti suite à une crise
interne, elle fonde le Front de libération populaire (FLP) en mars 1968.Pendant
les années 1970, elle publie plusieurs textes en faveur de l'indépendance dans
Le Devoir et Parti pris tout en poursuivant des études philosophiques. En 1979,
la Société Saint-Jean-Baptiste la désigne patriote de l'année.
Avec Gaston Miron, elle a notamment a écrit un recueil de textes sur
l'indépendance. Elle a aussi publié plusieurs romans chez VLB éditeur et la
maison d'édition Typo.





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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mars 2010


    Je vous comprends m.Julien. Pour moi l’affaire André Boisclair a été la goutte qui fait débordé le vase. Le pq s’est déshonoré et il en a payé le prix. Ce parti est une vaste supercherie, et mme Ferretti, à cet égard, vu sa précieuse expérience du RIN, nous aide à mieux comprendre, l’imposture d’un parti qui se prétend être, alors qu’il n’est que paraître.

  • Georges Paquet Répondre

    16 mars 2010

    Combien de fois faudra-t-il entendre des péquises, des souverainistes, des indépendantistes, des souverainistes-associationistes déclarer que les leaders en qui ils avaient mis toute leur confiance n'avaient pas les convictions qu'ils croyaient qu'ils avaient... Je crois que nous sommes rendus à 7.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2010

    Monsieur Desgagné!
    J'ai justement démissionné du PQ parce que je sentais autour de moi ce déni de la réalité de la part des militants autour de moi dans Lotbinière. J'ai réalisé cela lors d'une assemblée d'organisation électorale tenue au Moulin- du- Portage. André Boisclair venait d'être élu et selon les organisateurs de cette réunion, nous nous dirigions vers des élections gagnantes. Je suis sorti de là complètement ahuri. J'ai compris à ce moment qu'il n'y avait plus rien à faire. Que tout le monde vivait dans une sorte de bubulle, complètement déconnectée. À partir de là; j'ai compris que Boisclair se ferait lavé.
    Vous avez raison monsieur Desgagné: '' Tout va très bien madame la marquise!''

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2010


    @M. Tremblay
    Votre intervention me rappelle une anecdote. Alors que j’étais président d’un exécutif de comté pour le pq (je ne suis plus membre de ce parti), j’avais rencontré Pauline Marois, lors de la dernière course à la chefferie et je lui avais demandé ce qu’elle pensait de la réalisation du CHU Anglais, et de son influence sur le français à Montréal. À ma stupéfaction, elle me répondit, qu’il y avait là aucun problème, et que tous les Québecois pourraient se faire soigner en français dans ce CHU.
    Pas besoin de vous dire, que vu l’état du français à Montréal, avec une immigration massive anglicisante, un choix de la langue dans les cégeps, tout ça accepté par les péquistes, il y a quelque choses qui cloche dans le royaume de Pauline Marois.
    Cette anecdote correspond assez bien à ce que vous qualifiez, d’ailleurs très justement, de glissement aliénant du Pq, et du tout va bien mme la marquise.
    @mme Ferretti
    Merci, de nous faire partager votre opinion.
    Pierre Desgagné
    Rivière-du-Loup

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2010

    Le glissement aliénant du PQ, Marois le résume dans la première minute de son discours au colloque de cette fin de semaine en évoquant la création collective, coopérative, solidaire, des caisses Desjardins à Lévis. Ce projet non-gouvernemental, entièrement civil, créé uniquement pour les Canadiens français afin de leur donner l'indépendance économique face à l'Anglais qui contrôle (toujours) tout dans cette fédération, est devenu aujourd'hui la plus grande institution financière au Québec et la 6e au Canada.
    Une institution pour les Québécois. Pas pour la minorité puissante anglophone de Westmount, pas pour McGill. Pour les Québécois de souche.
    Oui, cette institution comme tant d'autres, avant et pendant la Révolution Tranquille, nous ont enrichi et rendu plus indépendants.
    Avec raison, Mme Marois souligne la futilité de tenter d'identifier le phénomène Desjardins en tant que projet de gauche ou de droite, mais parcontre elle évite complètement de l'identifier pour ce qu'il fut vraiment au départ, un projet nationaliste pour un peuple bien déterminé. Ce n'était pas un projet pour tous les habitants du Québec, mais pour son peuple de souche colonisé.
    C' est à ce moment que Marois nous parle de virage en faisant une distinction entre notre identité, notre culture, notre langue, et l'économie ! Contrairement à Desjardins qui associait les deux pour nous émanciper en tant que nation, Marois les distingue et nous propose des projets d'enrichissement individuels et collectifs sans considération particulière envers le peuple de souche.
    Si Desjardins avait procédé ainsi, nous serions aujourd'hui en ligne aux TheGardens Caisses.
    Puis, Marois reviens une fois de plus à la Révolution Tranquille pour dire que NOUS avons par c'elle-ci repris NOS leviers économiques, son NOUS maintenant dissocié de son identité, culture et langue. C'est à dire tous les habitants de la PROVINCE de Québec sans distinction. Elle enchaîne par "il ne sagit plus de rattraper les AUTRES" , les AUTRES qui furent à l'époque la minorité anglaise au Québec (habitants du Québec dont nous sommes toujours en dessous du niveau de vie et auxquels nous perdons Montréal) mais qu'elle n'ose identifier aujourd'hui et qu'elle esquivera en nous proposant de "se dépasser SOI-MÊME", suggérant ainsi que nous aurions atteint un plafond économique égalitaire avec notre colonisateur.
    À écouter Marois, on se demande bien pourquoi diable on aurait besoin d'une déclaration d'indépendance nationale !
    Tout va bien, madame la marquise !

  • Marcel Haché Répondre

    15 mars 2010

    Si le SPQ Libre a plus d’affinités avec Québec Solidaire, qu’il aille chez Québec Solidaire.
    Et si Québec Solidaire était intéressé au SPQ Libre, si ce parti supposément progressiste était intéressé à ce club politique progressiste, où serait alors le maudit problème ?
    Qui aurait-il de si extravagant que la gauche ou l’extrême-gauche s’assume et se regroupe ?
    Depuis quand le P.Q. devrait-il demander la permission de se mettre un pied devant l’autre, à ceux-là même qui tiennent l’indépendance et la souveraineté en otage de la social-démocratie du tout à l’état ?
    Trois élections perdues ne suffisent donc pas ? Par ailleurs, Mme Marois continue de déclarer que le P.Q. est social-démocrate. Cela non plus n’est pas suffisant ?
    Formidable ! La chef du P.Q. se dit souverainiste, on ne la croit pas. Elle se dit social-démocrate et on ne la croit pas.
    À ce régime, on finira bientôt par croire Charest : les oreilles bouchées et les yeux fermés ben durs !

  • Sylvain Boucher Répondre

    15 mars 2010

    Chère Madame Ferretti,
    Je n'ai pas besoin de vous énumérer les centaines de coups de massue annuels (depuis 250 ans) percuttants le peuple québecois provenant d'Ottawa, des autres provinces, de certaines autres nations, de la majorité des médias, des anglo-ethno-québecois et surtout, de nos propres compatriotes. Mais il reste qu'il y a quelques millions de québecois qui ne sont toujours pas pour la création d'un nouveau pays. Je ne peux donc comprendre cette auto-destruction entre les souverainistes, laquelle profite continuellement aux fédéralistes et mercenaires de la nation québecoise. Je crois que la profondeur de conviction incluant les multiples arguments de chaque personne pour le nouveau pays, et les modalités d'accession politique à l'indépendance font partis des débats, mais ne devraient pas l'être au détriment de l'objectif commun à nous tous qu'est l'indépendance. Le PQ veut un pays et demeure le plus près du pouvoir, mois aussi.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2010

    Très chère madame,
    Vos mots expriment ce que tant de fois j'ai répété: le parti de René Lévesque n'a jamais voulu faire l'indépendance du Québec. Ce parti voulait et veut tojours remodeler la CONFÉDÉRATION CANADIENNE. (lire et relire le progamme du PQ, version 1970).
    Bon courage à ceux qui continuent la lutte. J'ai quitté le navire péquiste, il y a longtemps. Je savais qu'il nous menerait où il est: en rade, attendant de prendre le pouvoir et gouverner le Québec, pour une quatrième fois, d'une façon toute provinciale. Pauline Marois ne veut qu'une chose: devenir le Première Ministre du Québec. Il fait le vide autour d'elle parce qu'elle croit ses aparatchiks qui ne rêvent que d'une limousine. On ne fait pas un pays en agissant ainsi.
    NT

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2010

    Madame Ferretti
    Merci pour votre excellent texte qui corrobore ce que je m'évertue à dire sur Vigile depuis que j'écris des commentaires suite à différents textes publiés sur ce site. Je le redis: le PQ et le Bloc sont 2 aberrations politiques qui nuisent à l'indépendance du Québec. Les dirigeants du PQ, surtout, ne sont que des p'tits provincialistes, des p'tits bourgeois au service de la classe dominante, du néolibéralisme. Il y a longtemps que Marois est déconnectée de la réalité du peuple québécois. Il faut créer sans délai au Québec un vrai parti indépendantiste pour sortir de ce mirage, de ce piège à ours qu'est le PQ et qui retarde notre émancipation collective. Le temps presse!
    André Gignac le 15/3/10

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2010

    Madame Ferretti,
    Voici le message que j'ai écrit le 13 mars, suite à l'article d'André Vincent qui écrivait : "L’indépendance du Québec est au centre — forcément — et on départagera la gauche et la droite après."
    Mon commentaire : "C’est la phrase clé de votre article. C’est peut-être contre notre coeur et contre notre idéal mais c’est la voix de la raison. Attendre un parti qui répondra à toutes nos aspirations est du domaine de l’utopie. L’Indépendance doit se faire maintenant, car il se fait tard. On se chicanera après. Ce sera entre nous, bordel !
    Madame Marois m’a paru en possession d"elle-même, calme, déterminée...j’avoue qu’elle a aiguisé mon intérêt en même temps que la même vieille méfiance que je ressens envers elle. Je me suis dit, surprise :" Tiens, qui la conseille celle-là ? Que lui a t-on promis dans l’ombre ?" C’est toujours ainsi que se bâtissent les royaumes, les papautés et les gouvernements, non ? Pourquoi croire qu’il en sera autrement ? Marois est une femme qui veut le pouvoir...la gloire d’être la première Dame de la République du Québec. C’est quand même quelque chose. C’est Olympien. En est-elle digne ? C’est une autre paire de manche.
    Madame Marois si vous y allez pour la bataille de l’Indépendance, ne branlez plus dans le manche, vêtez-vous de notre FLEURDELISÉ et soyez notre Athéna ! "
    __________________
    Ce matin, je crois que Pauline Marois veut l'électorat de la masse : pour gagner le pouvoir c'est ce qu'elle doit faire. Après, lorsqu'elle sera la PREMIÈRE MINISTRE du Québec province, elle ira chercher (son petit panier sous son bras) l'Indépendance miettes par miettes à Ottawa. Est-ce possible que cette femme réussisse là - malgré toutes les mauvaises apparences - où des hommes ont échoué ? Ou va t-elle continuer l'oeuvre assassine de Charest ? Doit-on prendre le risque ? Élire Madame Marois et ensuite la décapiter (sens figuré) si elle trahit le Québec ? Il se fait tard et avant qu'un parti Indépendantiste soit prêt pour une lutte ouverte vers l'Indépendance, l'idée même de l'indépendance sera dans un coma prolongé. Ce qui me fait dire tout ça, c'est que je ne vois personne dans les rues demander des comptes...Le renvoi de Messieurs Laviolette et ...serait-il le début de la lutte ? Je vois courir Madame Marois vers la Colline et personne ne lui barre le chemin, personne dans la course...les mots dépassent les actions...
    Je vous salue chaleureusement.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2010

    Encore une fois, Mme Ferretti, en quelques mots, vous avez tout dit.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mars 2010

    Bonjour Madame Ferretti
    Journée triste sans aucun doute...
    Que nous suggérez vous , moi je crois encore que Facal est la solution mais si non ... aidez moi ... une idée svp.
    Bien à vous,
    Stéphane Bélanger
    Lévis