«Le Devoir» et les films en anglais

Tribune libre 2009


Vous en conviendrez, il serait aberrant de retrouver dans le cahier culturel du journal «Le Devoir» des critiques de livres non encore traduits en français. C’est pourtant ce qui se passe avec les films.

En effet, les critiques cinématographiques du «Devoir» écrivent régulièrement sur des films dont il n’existe pas encore de version française. Par exemple, les films «(500) Days of Summer», «Adam», «The Cove», «Departures» (sous-titré), «Humpday», «In the Loop», «The Queen and I», «Tetro», «Tokyo Sonata» (sous-titré) et «Whatever Works» ont été vus et commentés par l’équipe du «Devoir», mais ne sont toujours présentés qu’en anglais sur les écrans. Est-ce normal?

Quand un critique du «Devoir» parle avantageusement d’un film présenté en anglais seulement, des lecteurs impatients n’attendront peut-être pas la sortie de la vf avant d’aller le voir, même s’ils ne maîtrisent pas bien la langue de Shakespeare. Cela va-t-il inciter les cinémas à sortir rapidement des copies de film en version française?

J’estime que «Le Devoir» devrait établir comme politique que la critique d’un film n’est envisageable que dans la mesure où une vf (originale, doublée ou sous-titrée) existe, à moins qu’il s’agisse d’un festival. Cela par respect pour les francophones de ce pays en devenir.

Dans notre fragile Québec, un journal comme «Le Devoir» doit être un phare au chapitre de la langue. À l’approche du 100e anniversaire de sa fondation, c’est le temps de mettre les pendules à l’heure, rayon cinéma.

Ceux qui aiment voir les films en anglais n’ont qu’à lire «The Gazette» ou «La Presse».


Sylvio Le Blanc

Montréal (Québec)


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4 commentaires

  • Jacques Dubreuil Répondre

    26 août 2009

    monsieur Le Blanc
    je partage votre point de vue à 100 %. Si une compagnie n'a pas assez de respect pour les Québécois pour leur offrir un film dans notre langue officielle, ce que je considère comme une insulte, eh bien, qu'on la boycotte. Et nos journalistes et critiques devraient se montrer plus dignes de la confiance de notre peuple au lieu de jouer aux snobs pour paraître plus fins que les autres. Autrement dit, ils devraient nous prouver qu'ils font partie de l'élite, et non des éteignoirs.
    Jacques Dubreuil, Sherbrooke, Estrie

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    24 août 2009

    Les répliques sur Vigile.net ne tombent pas dans l'oreille de sourds...
    L'anecdote de la coiffeuse indépendantiste que j'orientais l'autre mois sur notre site s'y est précipitée, l'a aimé, et l'a recommandé à plusieurs amis. Qui plus est, elle croyait plaire à une cliente célèbre, la députée Nicole Léger... mais celle-ci l'a (comme)réprimandée en ces termes: "Ouais... ces gens-là nous rentrent dedans plus qu'on voudrait..."
    Parlons-leur sans crainte: ils sont à l'écoute!

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2009

    En effet, il faut dénoncer tout ce que nous pouvons. Nous vivons présentement une attaque des plus dévastatrices pour notre langue et notre culture fançaises.
    Les nouilles qui nous gouvernent, et ceux qui les adorent, tel Le Devoir, finiront bien par comprendre. Comme dit Vigile : la colère gronde...
    Faisons aussi du boycott individuellement; c'est ce que je fais méthodiquement.
    Marie Mance V

  • Michel Guay Répondre

    24 août 2009

    De tels propagandes anglicisantes existent de plus en plus dans tous nos médias coloniaux angliciseurs .
    Les commentateurs chaque jour utilisent des expressions anglaises non traduites pour bien paraître en ne faisant aucun cas de leurs auditeurs ou lecteurs qui à 80% ne lisent pas cette langues des colonisateurs .
    Un autre truc qu'ils utilisent c'est de traduire les unilingues anglais en bas de page se permettant ainsi des émissions audibles en anglais sur nos postes francophones
    L'anglicisation du Québec avance à grand pas et la langue la moins utile disparaîtra dans une seule génération et cette génération semble celle qui existe déjà actuellement . Charest savait l'importance d'angliciser les enfants dès la première année en passant sa première loi