Du moins, semble-t-il, selon Stephen Harper... dont les attaques de plus en plus virulentes du NPD et de Jack Layton, trahissent une peur. Une grande peur. Celle de se coucher lundi soir encore à la tête d'un gouvernement minoritaire... ou pis encore...
Voilà donc qu'à l'instar de Gilles Duceppe, M. Harper doit, lui aussi, changer de cible en toute fin de campagne.
Pas facile. Pas commode. Pas évident.
Mais considérant le penchant déjà naturel du premier ministre sortant pour les attaques ultrapartisanes et hautement négatives - où l'hyperbole domine souvent -, voilà qu'il en tartine passablement épais sur Jack Layton...
Parlant, comme il le fait d'habitude, du danger qu'un gouvernement minoritaire conservateur risque d'être défait rapidement par une coalition, cette fois-ci, par contre, il avance qu'elle serait dirigée par le NPD - et non plus par le Parti libéral (!).
De plus, M. Harper accuse Jack Layton d'avoir de sombres desseins de hausses scandaleuses de taxes et de pousser des propositions sur l'environnement aptes à faire grimper le prix de l'essence à la pompe de 10 cents le litre!
(Ce qui rappelle un tantinet les bonnes vieilles menaces d'antan des Libéraux sur la perte des «pensions de vieillesse» si le «Oui» avait gagné en 1980...).
Et ce n'est pas tout.
Selon lui, M. Layton serait un danger pour les bons rapports avec les États-Unis. Rien de moins.
Et d'avancer, sans rire, que «l'approche du NPD sur des questions comme les échanges commerciaux n'a pas changé depuis la Guerre froide. C'est un retour idéologique en arrière.»
La «Guerre froide»???
Sans compter qu'il est tout de même assez ironique d'entendre M. Harper parler d'un retour en arrière dans le domaine de l'idéologie...
Aux yeux de M. Harper, le «diable» porterait-il de l'orange?...
Et ce n'est pas tout.
En fait, c'est presque l'Apocalypse que promet M. Harper si, par malheur, il ne remportait pas une victoire majoritaire le 2 mai prochain: «Canadians need to understand how dramatically different the choices really are when you are looking at two Parliaments: one with a Conservative majority, the other a minority Parliament with a ramshackle coalition led by the NDP that will not last but will do a lot of destruction."
(«Les Canadiens doivent comprendre à quel point les choix sont dramatiquement différents lorsqu'on considère ces deux parlements: un, avec une majorité conservatrice, et l'autre, un parlement minoritaire avec une coalition délabrée dirigée par le NPD, qui ne durera pas, mais qui causera beaucoup de destruction.»)
À entendre des propos aussi outranciers, on serait presque tenté de croire que Stephen Harper a déjà fait son deuil de sa majorité rêvée... Ou, du moins, qu'il la sent s'éloigner dangereusement.
Car un peu plus et on croirait aussi que Jack Layton serait tout à coup devenu le grand Terminator de la politique canadienne...
Et pourtant, on sait à quel point la «diabolisation» en politique, non seulement, n'a pas sa place, mais en plus, elle insulte l'intelligence. Ce que Gérald Larose a également découvert hier...
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé