Quelle destinée épique et improbable que la nôtre ! À l’aube du 14 septembre 1759, jamais notre avenir collectif ne fut aussi incertain ! Montcalm vient de décéder, l’armée française est en déroute, Québec n’est plus que ruines et quelque 1 400 fermes ont été pillées et incendiées sur les deux rives du fleuve Saint-Laurent, de Kamouraska à Saint-Nicolas sur la rive sud, du Cap tourmente à l’embouchure est de la rivière Montmorency sur la rive nord. Thomas Chapais (1858-1946), historien, journaliste et homme politique, y va de ces accents pathétiques dans son œuvre maîtresse Le marquis de Montcalm :
« Vaincus, écrasés, ruinés, abandonnés, qu’allait-on devenir ? Y aurait-il un lendemain pour la Nouvelle-France ? Et les funérailles du grand soldat dont on suivait le corps inanimé n’annonçaient-elles pas sûrement le cataclysme définitif et l’effondrement national? Ô mon pays ! Quelles heures de détresse et d’agonie tu as vécues ! Et de quel abîme Dieu t’a fait surgir ! »
Oui, quels seraient les « lendemains de la Nouvelle France » après cette catastrophe ? La Nouvelle-France n’aura aucun avenir. Le cadavre de Montcalm était à peine refroidi et inhumé que le coup de grâce vint de la mère patrie. L’arrêt du Conseil d’État de France, le 15 octobre 1759, supprimait le paiement des lettres de change, dont l’encours s’élevait alors à 100-120 millions de livres. Le crédit et la monnaie fiduciaire de la colonie française, cartes, ordonnances et billets, reposaient entièrement sur ces lettres de change à tirer sur la trésorerie de France ; leur non paiement signifiait la ruine de la colonie. La déclaration du duc de Choiseul annexée au traité de Paris, signé le 10 février 1763, reconnaissait le solde de la dette due, mais en 1771, la France décida de ne pas l’honorer.
La colonisation française fut une catastrophe pour nos ancêtres venus ici dans l’espoir d’échapper à la folie des guerres de religion et de succession européennes et de refaire leur vie dans un pays offrant a priori toutes les possibilités espérées. Où trouver la paix, la liberté la justice, si ce n’est dans des territoires nouveaux ? Mais ils ne trouvèrent pas le paradis et les conflits européens les rattrapèrent :
« Nous avons mis du temps à comprendre le véritable caractère du conflit qui entraîna, voici bientôt deux siècles, l’écroulement [de la Nouvelle France]. Ce retard tient à deux causes principales. En premier lieu, nous nous sommes fait une image à la fois merveilleuse, édifiante et sommaire du régime français. En second lieu, nous avons été lents à mesurer les répercussions de la défaite parce que, sans nous interdire de nous raconter les épisodes de la guerre qui l’amena, nous ne fûmes pas curieux d’en dégager les causes, de la replacer dans les cadres du conflit mondial où elle se déroula et, moins encore de connaître les mobiles de ceux à qui le sort des armes donna la victoire. » Guy Frégault (1918-1977), La guerre de la conquête (1754-1760).
Avec la défaite, vint l’humiliant serment d’allégeance imposé aux vaincus :
« Je promets et jure devant Dieu solennellement, que je serai fidèle à sa majesté britannique le Roy George second, que je ne prendrai pas les armes contre lui, et que je ne donnerai aucun avertissement à ses ennemis, qui lui puisse en aucune manière nuire. »
C’est probablement en vertu de ce serment, lourd de sens historique, que l’un de mes lointains ancêtres, Augustin Roy-Desjardins, milicien à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, prit les armes en 1775 contre les envahisseurs des colonies britanniques d’Amérique du Nord révoltés contre Londres, leur métropole coloniale. Au cours de ce conflit (1775-1783) qui se solda par l’indépendance des États unis d’Amérique, Augustin et son fils aîné Augustin furent brièvement faits prisonniers. Il serait hasardeux de chercher ici un contenu idéologique à l’action de mes ancêtres qui avaient avant tout le souci de défendre leurs terres contre les envahisseurs venus du sud et qui étaient leurs ennemis avant la conquête britannique.
Ce serment que les vaincus de 1759-1763 ont dû prêter n’est pas tellement différent, par l’esprit et par la lettre, de celui que les immigrants reçus doivent prêter aujourd’hui :
« Je jure (ou j’affirme solennellement) que je serai fidèle et porterai sincère allégeance à sa Majesté la reine Élizabeth deux, reine du Canada, à ses héritiers et successeurs, que j’observerai fidèlement les lois du Canada et que je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien. »
Il faut encore rappeler que pour avoir accès aux documents secrets concernant les prisonniers afghans, le député bloquiste Luc Desnoyers et son substitut Richard Nadeau ont dû signer (juin 2010) un engagement de confidentialité dont les termes rappellent les obligations des deux serments précités :
« Moi..., je jure (ou j'affirme solennellement) que je ferai preuve de loyauté envers le Canada et son peuple, dont je partage les convictions démocratiques, respecte les droits et libertés et observe les lois…»
Nous sommes donc liés, l’honneur et la loyauté le commandent, par les mêmes serments et cette obligation à la fois légale et morale découle de la dure, de la terrible réalité de l’échec de l’aventure coloniale française en Amérique du Nord. Guy Frégault, déjà cité, a ces mots terribles :
« En fait, un monde anglais s’est refermé sur les Canadiens, sans pourtant qu’ils se fondent en lui, car il s’est créé contre eux… Fatalement étrangères, les armatures sociales qui se forgent autour d’eux et au-dessus d’eux. Et leur propre armature sociale ayant été tronquée en même temps que secouée sur ses bases, ils ne forment plus qu’un résidu humain…»
La résilience
Frégault se trompe cependant sur la nature du résidu humain ! Il est indéniable que la conquête britannique fut un choc terrible. Mais le « résidu » n’a pas tardé à prendre sa destinée en main, d’abord en occupant tout l’espace disponible dans les campagnes, en y fondant des paroisses, des villages, des villes, et en défendant avec acharnement sa spécificité culturelle, sa langue et sa foi catholique, au moyen de nombreuses pétitions et pèlerinages à Londres.
Puis, le dynamisme de nos ancêtres après la conquête fut tel que Jacques Lacoursière, dans son excellente Histoire populaire du Québec (cinq volumes publiés), rapporte ces propos étonnants du gouverneur (1807-1811) James Henry Craig :
« Le fond du problème auquel il va falloir trouver des solutions consiste en ce que les Canadiens se considèrent comme une nation. Leurs habitudes, leur langue et leur religion, écrit toujours Craig le 1er mai 1810, sont restées aussi différentes des nôtres qu’avant la conquête. En vérité, il semble que ce soit leur désir d’être considérés comme formant une nation séparée. »
Les inquiétudes du gouverneur découlaient vraisemblablement du fait qu’entre 1766 et 1822, la population canadienne du Bas-Canada aura plus que quintuplé, passant de 90 000 habitants à 500 000, majoritairement francophones, contre 120 000 habitants, essentiellement anglophones, dans le Haut-Canada. À ce rythme-là, les conquérants pouvaient craindre d’être submergés et que le Bas-Canada, créé par l’Acte constitutionnel de 1791, ne devienne indépendant.
En 1922, la réalité démographique sera déjà toute autre. Au moment où le chanoine Lionel-Adolphe Groulx (1878-1967) titillera la fibre nationaliste des canadiens français, en se préoccupant autant de celle-ci que de l’indépendance du Canada face à l’Angleterre, la population de la province de Québec, le cœur de l’ancien Bas-Canada, ne représente plus que 26,87 % de la population canadienne. En 2006, les québécois de langue maternelle française comptaient pour 79,6 % de la population du Québec, comparativement à 82,0 % en 1991. Cette érosion intra muros relativement rapide limite singulièrement les prétentions des nationalistes. Sachant que l’adhésion au projet souverainiste oscille entre 40 % et 60 % d’adhésion, 60 % étant la limite supérieure atteinte lors du référendum de 1995, gagner un référendum sur la souveraineté du Québec est devenue très problématique au fil du temps : (0,796 x 0,600 = 0,478 %). Un taux de 47,8 % est déjà loin de la majorité requise pour réaliser un tel projet.
Les souverainistes n’ont pas d’autre choix que de s’ouvrir aux autres communautés québécoises pour les convaincre du bien-fondé de leur thèse, mais la partie, on en conviendra, n’est pas gagnée d’avance, parce que notamment les immigrants reçus, qui ont prêté le serment d’allégeance d’usage au Canada et de façon générale, les communautés d’une ascendance autre que française, ne partagent pas nécessairement les mêmes aspirations ou visions des choses que celles des descendants des colons français.
Le Québec d’aujourd’hui
En quelques chiffres, le Québec d’aujourd’hui représente 23,5 % de la population canadienne, a une moyenne d’âge de 41 ans et un taux de fécondité par femme de 1,7 enfant. Le dynamisme de notre population vieillissante provient de l’immigration qui fait du Québec une mosaïque culturelle complexe, ouverte sur le monde, qu’il n’est plus possible de faire défiler en procession bien disciplinée derrière une quelconque bannière.
On peut s’en désoler. Mais, il faut se souvenir d’où l’on vient pour apprécier le chemin parcouru et ce, à l’intérieur du cadre politique canadien. Lorsque l’équipe libérale de Jean Lesage prend le pouvoir à Québec le 22 juin 1960, la province de Québec compte 42 % des sans-travail au Canada et parmi ces chômeurs, 77 % n’ont pas dépassé la 8ème année ; d’ailleurs, 50 % des enfants québécois quittent l’école à 15 ans, soit la plus basse fréquentation scolaire au Canada. La création du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ), en 1964, permettra de redresser cette situation catastrophique. Les gains seront tout aussi importants en santé avec l’implantation en 1970 du régime public d’assurance-maladie, de même que dans tous les aspects de la vie économique caractérisée alors par un nationalisme économique affirmatif et volontaire. On ne peut qu’être frappé par la cohérence et la pertinence des politiques sociales et économiques adoptées au cours des décennies 60 et 70, lesquelles ont enfin permis au Québec de sortir des ornières du sous-développement.
Les orientations économiques et financières prises ultérieurement par les différents gouvernements québécois, tant péquistes que libéraux, iront toutes dans le sens d’une ouverture et d’une intégration des marchés économiques et financiers de l’Amérique du Nord et bientôt avec ceux de l’Europe.
Paradoxalement, certains politiques québécois préconisent encore de se lancer dans des négociations sans fin avec Ottawa, soit pour doter le Québec d’un nouveau statut politique au sein du Canada, soit pour sortir de la fédération canadienne en ceinturant la province d’une nouvelle frontière, sans doute pour simplifier les échanges avec nos partenaires canadiens !?! Il nous faudrait donc pratiquer l’ouverture d’un coté et la fermeture de l’autre ?
Permettez-moi d’être irrémédiablement sceptique sur le bien-fondé d’une telle politique.
Le Québec n’a pas besoin de divisions anachroniques ou factices. Au contraire, de par sa position privilégiée en Amérique du Nord, la force et la vigueur du Québec résident dans la recherche d’associations stratégiques avec le plus de partenaires possibles. Et justement, le fédéralisme canadien, si imparfait soit-il, est l’une de ces opportunités, l’une de ces associations stratégiques aussi essentielle pour le Québec qu’elle peut l’être pour le Canada.
***
Yvonnick Roy
Québec
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12 commentaires
Archives de Vigile Répondre
5 février 2011J'ai trouvé ce texte très intéressant et je crois que c'est une bonne lecture de l'histoire de nos débuts et d'une bonne partie de la suite .On voit une recherche bien documentée et une opinion bien réfléchie.
C'est encore plus fascinant de voir la réaction des lecteurs en réponse à ce texte. Il semble bien que l'idée d'indépendance à tout prix implique d'anesthésier une grande partie du cerveau. On pense entre autre à la partie qui permet de faire le simple calcul mathématique qu'une majorité au OUI deviendra de plus en plus infaisable en raison de ce qu'un certain Monsieur a appelé le vote ethnique ...
Je crois personnellement que c'est la qualité des hommes politiques quel que soit le régime ( Fédéraliste ou Indépendantiste ) qui fait la différence. Tant qu'on met l'énergie sur les structures politiques et non sur le concret de la vie courante on continuera à se faire exploiter dans tous les domaines de la société .
Notre système politique local a compris qu'on doit détourner l'attention du "peuple" tout en lui laissant assez de qualité de vie ( même emprunté) pour éviter tout style de "révolution" .
Il serait temps que nous mettions nos priorités sur des objectifs concrets qui permettront un vrai contrôle de notre société pour les générations à venir.
Archives de Vigile Répondre
1 février 2011Les situations merdiques que vous identifiez (CDPQ, Chum, etc.) sont le fait d'un gouvernement fédéraliste dirigé par un politicien estampillé «made in Canada», qui justement s'est donné comme mandat de vaporiser l'héritage de la «révolution tranquille». Et d'intégrer l'économie québécoise à l'ensemble canadien.
La plupart des Québécois commencent à voir où cela va les mener, mais à vous lire, il y a à l'évidence des exceptions.
Archives de Vigile Répondre
31 janvier 2011Il est vrai que la France eut peu de talents de colonisateur. Cependant, après 150 ans de labeur, le pire était fait. À son habitude, l'Empire britannique eut vite fait de perpétrer le rapt de cette colonie débutante, pour faire de sa population ses serviteurs, ses bras sous-payés dans ses entreprises de trappage, de logging, de mines, de chemins de fer, d'aciérie de bateau, de débardage dans les ports... Le Canada s'en est inspiré, côté mépris de la nation issue de Nouvelle-France (assimilation: Lord Durham, McDonald, et les dénationalisés Laurier, Trudeau, Chrétien, Martin, Harper...)
Le rapt de la caisse de dépôt ne serait pas téléguidé d'Ottawa comme celui de la bourse et des valeurs...??
Archives de Vigile Répondre
31 janvier 2011Bonsoir,
J'ai lu vos commentaires à mon texte; et de fait, il ne me reste plus aucune dent dans la bouche. Permettez-moi tout de même quelques commentaires additionnels. Fort plaisamment, certains m'ont pris pour une madame, ce qui me flatte, puisque l'avenir appartient aux femmes. Mais malheureusement non, je ne suis qu'un monsieur, enfin il me semble...Mon prénom, Yvonnick, est d'origine bretonne et se décompose ainsi : Yvon-Nick.
Quant à la colonie française en Amérique du Nord, je me répète, elle a été une catastrophe, un modèle d'incompétence et d'incurie innommables. En 150 ans, 1608-1759, la population française a atteint un gros 55 000 habitants, contre plus d'un million en Nouvelle-Angleterre. La même population, après la conquête, est passée de 60 000 à près de 500 000 habitants de 1760 à 1820, à peine 60 ans. Ces données suggèrent que nos ancêtres, une fois débarrassée des crottés de la Cour de France, ont prospéré, que cela plaise ou non.
Enfin et je termine là-dessus quitte à y revenir plus tard, c'est une tendance bien humaine de faire porter par d'autres, en l'occurrence le fédéral, nos faiblessse et nos manquements. Mais entre nous, le coulage de 40 milliards $ d'épargne public à la Caisse de dépôt et de placement du Québec est-elle imputable au fédéral ? La gérance plus que loufoque du futur CHUM l'est-elle aussi ? La privatisation hypocrite du système public de santé au Québec, en dépit des interdits de la Loi canadiienne sur la santé est-elle le fait du fédéral ?
Bonne réflexion.
Yvonnick Roy
Archives de Vigile Répondre
31 janvier 2011Je m'étais toujours ce qu'un Elvis Gratton avec un diplôme universitaire aurait donné. J'ai ma réponse maintenant.
Bon, le Québec pourrait devenir un pays sans pour autant fermer les frontières.
L'union européenne n'est pas un état fédéré, mais plutôt une confédération.
Le Canada est fédéré, malgré le fait que l'on dit que c'est une confédération.
« La Confédération sera la tombe de la race française
et la ruine du Bas-Canada. »
Wilfrid Laurier (1867)
La Confédération canadienne naît de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (AANB), imposé par le Parlement britannique en 1867. C’est dans un contexte empreint de tensions politiques qu’elle prendra forme. Entre 1840 et 1864, le Canada-Uni sera soumis à une instabilité politique déterminée par différents événements, dont les nombreux déménagements du Parlement, la reconnaissance par Londres du principe de gouvernement responsable (1848), l’incendie du Parlement de Montréal (1849) par la classe marchande anglophone en réaction à une décision du Parlement d’indemniser les victimes de la Rébellion de 1837-38 et, enfin, la succession de dizaine de ministères de 1854à 1864. Un changement constitutionnel s’avèrera nécessaire en vue d’améliorer la démocratie parlementaire au Canada-Uni. Source
Alors! Ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre que si le Canada ne va pas bien politiquement et socialement aujourd’hui, c’est en grande partie parce que sa création fût faite sur un mensonge. De un, le Canada n’est pas une confédération, mais une fédération.
Wilfrid Laurier fût le premier Premier ministre « Québécois » du Canada. On peut lire qu’il est:
« Souvent considéré comme l’un des grands hommes d’État canadiens, Laurier est bien connu pour ses politiques de réconciliation, de bâtisseur du pays, et de compromis entre francophones et anglophones du Canada. Il défend un partenariat entre gens de ces deux cultures au Canada. »
Une fois le fait accompli de l’AANB, pour lequel Laurier était évidemment contre, ce dernier fît son possible pour empêcher que la « tombe » se creuse pour le Québec.
Donc, comme il était contre l’idée d’un Bas-Canada dans une pseudo « confédération », on peut dire que Wilfrid Laurier fût le premier « bloquiste ». Il est faux de voir Wilfrid Laurier comme un défenseur de la confédération, de l’unité canadienne.
Tout ça pour dire qu’en 2011, le Québec n’est pas encore ruiné, dans sa tombe, bien sûr grâce aux politiciens intègres qui, depuis 1867, ont protégé le Québec.
Les rats comme Trudeau, Charest, Chrétien, pour ne nommer que ceux-là, sont des traîtres à la « nation québécoise », qui existait bien avant 1867, bien avant que Stephen Harper ose la déclarer de façon non-officiellement.
Une preuve que le territoire du Québec d’aujourd’hui était déjà une nation à ce moment:
JohnA. MacDonald et George Étienne Cartier furent co-premier ministre du Canada de 1857 à 1858 et de 1858 à 1862, Cartier représentant le Canada-Est au sein du Parti bleu, réformateur modéré et conservateur, et MacDonald, le Canada-Ouest, avecle Parti conservateur-libéral. Source
Enfin, les Canadiens-français n’ont jamais voulu faire partie du Canada. Pas plus aujourd’hui. Les Québécois aujourd’hui qui veulent faire partie du Canada sont simplement des « elvisgrattons », des profiteurs, des crosseurs, des suceux de bites…
Ces rats de French-canadians qui vendraient leurs âmes, ce sont des putes.
Jean-Pierre Bélisle Répondre
30 janvier 2011« L’imperfection du fédéralisme canadien » tient au fait qu’il ne fait pas disparaitre assez rapidement la nation québécoise et les leviers de ses institutions. Il suffit de suivre tant soit peu la jurisprudence de la Cour suprême du Canada (partage des pouvoirs et Charte) ou les exemples d’immobilisme complaisant du gouvernement Charest pour en être convaincu.
C’est votre droit d’être dépressif.
De votre texte, je retiens tout de même: «Le Québec n’a pas besoin de divisions anachroniques ou factices ».
J.P.B.
Archives de Vigile Répondre
30 janvier 2011Madame,
Il n'est pas question de rester assujetti au roc, d'être une province avec un peuple francophone qui s'amenuise sous une majorité anglophone qui se fout "royalement" de nous.¸
Lise Pelletier (pour l'indépendance nationale)
Raymond Poulin Répondre
30 janvier 2011Merci à l'auteur de m'avoir fait rire avant d'aller me coucher.
Archives de Vigile Répondre
30 janvier 2011C'est vraiment la version historique des génocidaires à la Wolfe, Durham et Elliot
Que de mépris envers nos héros fondateurs de la Nouvelle France et des résistants Québecois depuis 1763
C'est vraiment l'idéologie des perdants et cocus contents des colonisés dans le faux système fédéraliste canadians
Tout est faux dans ce textes remplis de raccourcis propagandistes de révisionismes historiques ne servant que l'acceptation béate de la fin de nos 450 ans d'histoires héroïques et la fin de notre Nation Francophone.
C'est triste de lire un texte aussi malhonnête
Archives de Vigile Répondre
30 janvier 2011Faut-il toujours et encore préciser? Association, oui, mais d'égal à égal.
Et pour l'heure, le fédéralisme canadian se définit par un pouvoir central (dans lequel se reconnaissent les citoyens du ROC), pouvoir dont la dynamique unitariste est de subordonner toujours davantage le gouvernement du Québec, dans lequel se reconnaissent les Québécois. Et la Cour suprême est ponctuellement là pour rappeler aux Québécois qu'ils le sont dans la mesure où le gouvernement central le veut bien.
A ce soit-disant fédéralisme, je dis non, comme la majorité des Québécois d'ailleurs. Dans ce contexte, plutôt l'indépendance!
L'engagé Répondre
30 janvier 2011Et comment on profite cette alliance stratégique sachant que nous sommes subordonnés?
Vous écrivez : « Les orientations économiques et financières prises ultérieurement par les différents gouvernements québécois, tant péquistes que libéraux, iront toutes dans le sens d’une ouverture et d’une intégration des marchés économiques et financiers de l’Amérique du Nord et bientôt avec ceux de l’Europe. Paradoxalement, certains politiques québécois préconisent encore de se lancer dans des négociations sans fin avec Ottawa, soit pour doter le Québec d’un nouveau statut politique au sein du Canada, soit pour sortir de la fédération canadienne en ceinturant la province d’une nouvelle frontière, sans doute pour simplifier les échanges avec nos partenaires canadiens !?! »
Les états deviennent donc les provinces d'entités économiques plus vastes, c'est donc dire qu'être une province dans une province, c'est avoir manifestement peu de pouvoir. Ne voyez vous pas un problème à ce que le Canada décide d'abord et avant de se battre dans la nouvelle arène pour que sa population jouisse de certains avantages? Mais sa population, c'est avant tout celle de sa majorité, mais les besoins de la nation québécoise ne sont pas nécessairement solubles dans la volonté de la nation canadienne.
Je vous invite à lire des fragments d'un texte exemplaire paru sur Vigile
« La nationalité québécoise est minoritaire à 24 % contre 76 % des députés au niveau « national ». Elle subit ainsi une subordination sur place et une superposition : c’est la majorité du Canada-Anglais qui maîtrise comme majorité cet État souverain qui a nom Canada – d’où la superposition du CANADA sur le QUÉBEC.
La minorité québécoise, elle, ne maîtrise pas comme majorité un État souverain, mais contrôle comme majorité un État provincial, donc subordonné, annexé. Elle subit, au niveau local, une subordination sur place et une superposition se retrouvant à 1 contre 9 provinces et 3 territoires contrôlés par le Canada-Anglais, comme majorité.
Dans cette situation, c’est le Québec – et de facto les Québécois-Français – qui sont provincialisés. En n’y allant pas par quatre chemins, même si c’est difficile à concevoir, on peut voir grâce à ces résultats électoraux que la province de Québec, au sien du Canada-Anglais, est une nation minoritaire, une nation minoritaire, subordonnée, annexée et vassalisée. De plus, la présence du Canada-Anglais à l’intérieur du Québec est évidente, légitime et démocratique par la présence [des sièges] du Parti progressif conservateur, du Parti libéral [et du Nouveau parti démocratique]» . [...] En revanche, cela ne signifie pas que les autres députés québécois ne sont pas des représentants dans le régime fédéral canadian avec leur plein consentement ou à leur corps défendant.
La majorité, le Canada-Anglais, (les Canadiens-Anglais, les Canadiennes-Anglaises), à l’intérieur du Canada, décide de toutes les questions « nationales » et il n’y a pas d’égalité possible entre la nationalité majoritaire et la nationalité minoritaire, quelle que soit cette union fédérale, c’est-à-dire qu’elle soit très centralisée ou qu’elle soit peu décentralisée. Par conséquent, ce n’est pas une question de centralisation ou de décentralisation et encore moins de fédéralisme d’ouverture ou tout le reste du même acabit. Ce sont tous des discours creux.
Il n’y a pas d’égalité de droits (de permission), pas d’égalité de possibilités (de moyens) entre la nationalité majoritaire (le Canada-Anglais) et la nationalité minoritaire (le Québec), c’est là une impossibilité mathématique. De plus, c’est une question de fait, d’institutions et de structure. Les bons et les méchants n’ont rien à voir ici.
Il faut voir, même si c’est difficile à voir, à l’aide de la représentation à la Chambre des communes, que c’est la majorité (le Canada-Anglais) qui jouit de la souveraineté et qui agit collectivement et majoritairement par elle-même et pour elle-même à tous les paliers : au gouvernement central (233 contre 75) et au plan régional (9 provinces, (et trois territoires) contrôlées collectivement et majoritairement par le Canada-Anglais).
Il ne faut pas confondre entre « agir individuel » et « agir collectif ». Il ne faut pas confondre non plus nos bons rapports individuels et les rapports collectifs. Il y a des députés du Québec (agir individuel) qui agissent à la Chambre d’assemblée (agir collectif) du Canada-Anglais. Sur 308 députés, à la Chambre des communes, il y en a 233 du Canada-Anglais et 75 du Québec, c’est-à-dire, trois fois plus. Pouvez-vous croire que les 233 mènent les 75 ? Encore une fois, il ne faut pas confondre nos bons rapports individuels et les rapports collectifs. Les Québécois ne maîtrisent pas le gouvernement, ils n’y détiennent pas la prépondérance, ils sont placés en état d’infériorité. Même si le Bloc obtenait la balance du pouvoir, inutile de se gargariser de mots, il ne changerait rien à cette logique parlementaire.
[...]
Nous devons voir et nous rappeler que le provincialisme de ceux et celles qui croient qu’une « nation » (la nation québécoise) peut se contenter d’être une province est le résultat d’une vision tronquée et diminuée de nous-mêmes.
Or, dans la vie d’une société, d’une nation, la vie économique, la vie politique (les affaires d’État) et la vie culturelle sont interdépendants, sont en interaction constante et forment un tout, un réseau d’habitudes (expérience, initiative), de traditions, de capitaux, de techniques économiques, politiques, sociales et culturelles.
Nous devons voir et nous rappeler que vivre c’est agir (par soi), et que, si vivre c’est agir par soi-même, la vie politique, tout autant et même davantage que l’école, nourrit la culture (le savoir…) et la dynamise.
Être une province a pour conséquence une culture (un savoir…) diminuée, et nous a amène à croire que notre droit à la vie politique se résumerait à notre droit à l’autonomie provinciale, consacrant ainsi notre propre infériorité « politique ».
Nous ne soupçonnons malheureusement pas, du moins en ce moment, à quel point l’indépendance politique, la maîtrise de sa vie économique, politique et culturelle, la maîtrise de sa vie internationale et le fait d’agir (comme collectivité qui maîtrise comme majorité un État souverain) par soi-même, le fait d’établir (comme collectivité qui maîtrise comme majorité un État souverain) des relations d’égalité dans l’interdépendance avec les autres nations, avec les autres pays, dans la coopération, dans la coopération internationale et que tout ce renversement de conception change radicalement la dynamique intégrale de la société, et enrichit radicalement sa culture (le savoir…). »
Je n'arrive pas à trouver la source de ce texte, mais je pense que cela montre qu'il est résolument impossible de profiter du fédéralisme.
Il serait donc plus souhaitable de faire passer le pourcentage d'adhésion de la souveraineté de 60% à 70% ou 75% chez les francophones que de chercher à «profiter» sans l'ombre d'un rapport de force favorable.
Archives de Vigile Répondre
30 janvier 2011Madame Roy, à la lecture de votre texte je m'attendais presque à ce que vous nous invitiez à chanter le «Ô Canada» avant la fin de votre écrit.
Madame, la liberté et l'émancipation du Québec passe d'abord et avant tout par l'indépendance. Ce n'est pourtant pas bien malin à comprendre.
Jacques L. (Trois-Rivières)