Le français décline, concède la ministre St-Pierre

Christine St-Pierre - la marionnette d'un gouvernement qui ne respecte pas la loi 101



Le français est clairement en perte de vitesse au Québec. Sans hésiter, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre, a confirmé le constat inquiétant fait par le démographe Marc Termote dans l'étude qu'il a remise il y a déjà près de deux ans à l'Office de la langue et qui n'a toujours pas été rendue publique.


«Le poids démographique des francophones est en diminution partout au Québec», a soutenu Mme St-Pierre dans les entrevues qu'elle donnait en matinée hier aux réseaux de nouvelles continues. Par la suite, les demandes d'entrevues furent écartées.
Appelée à commenter la controverse apparue entre l'Office québécois de la langue française et le démographe Marc Termote, la ministre St-Pierre a soutenu d'abord qu'elle n'avait rien à voir dans la décision de l'organisme de publier ou non les conclusions politiquement embarrassantes du chercheur de l'Université de Montréal.
«L'Office doit préparer un bilan important (sur la situation linguistique) pour le mois de mars. Ces études font partie des documents de travail de l'Office. L'organisme a décidé de publier tous ces documents de travail en complément au bilan», a expliqué Mme St-Pierre.
Elle rappelle que Statistique Canada, en décembre dernier, avait aussi dit, comme M. Termote un an plus tôt, «que le poids démographique des francophones qui est en diminution partout au Québec et à Montréal évidemment, dans l'île parce qu'il y a une concentration d'immigrants», a-t-elle laissé tomber.
Autre cause de cette diminution, a dit la ministre, «le taux de fécondité au Québec est très bas depuis plusieurs années, il est en diminution depuis 30 ans et est très très bas chez les francophones». Les statistiques plus récentes paraissent cependant plus encourageantes, «mais il faut voir s'il s'agit d'une tendance lourde», a poursuivi la ministre.
Curieusement, lors de la publication du recensement, en décembre dernier, Mme St-Pierre et sa collègue à l'Immigration Yolande James avaient soutenu ne voir que de bonnes nouvelles dans la photo présentée par l'organisme fédéral. Mme St-Pierre relevait «des statistiques très encourageantes» sur l'utilisation du français par les allophones.
À La Presse, M. Termote a expliqué mercredi qu'il a remis son texte à l'hiver 2006 à l'OLF, puis, après avoir rencontré un comité d'experts mandatés par l'Office, qu'il avait remis une version définitive de son texte en août 2006.
«L'Office est un organisme indépendant, je n'ai pas à lui dire quoi faire, quoi écrire. M. Termote est un chercheur important, un homme de calibre qui travaille bien consciencieusement», a dit la ministre St-Pierre. La présidente de l'Office, France Boucher, a quant à elle passé un coup de fil au domicile de M. Termote mercredi soir pour lui intimer l'ordre de se taire à l'avenir.
En mission économique à Davos, le premier ministre Jean Charest a nié que son gouvernement ait caché des études sur l'état du français à Montréal. «Il n'est pas question de cacher quoi que ce soit, et ce n'est pas une décision politique», a-t-il affirmé. Selon lui, «c'est l'Office de la langue française qui commande les études et c'est elle (sic) qui décide quand les rendre publiques. Elle le fera quand elle aura en main toutes les données.»
M. Charest prévient qu'il faut avoir en main «l'ensemble du portrait pour juger de la situation du français» à Montréal, et il assure que son gouvernement «va prendre toutes les mesures nécessaires pour qu'on protège notre langue». Pas question, a-t-il toutefois répété, d'imposer la fréquentation du collégial en français aux allophones.
AvecTommy Chouinard
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