75 millions $ de fonds publics... pour ça ?

Le Grand Prix de F1 est une honte

Quand les valets libéraux obéissent à un de leurs maîtres

Tribune libre

Cette fin de semaine était celle de la Formule 1 à Montréal. Cela faisait des semaines que la bourgeoisie locale (et le gouvernement libéral qui la représente) se plaignait du fait que les manifestations « nuisent à l’image de Montréal et à son économie ». Cela pose une question : la Formule 1 est-elle vraiment « bonne » pour l’image et l’économie de Montréal ?
Parlons d’abord de l’image que F1 représente aujourd’hui : dirigée d’une main de fer par le milliardaire Bernie Ecclestone, ouvertement élitiste et anti-démocratie*, la F1 n’est aujourd’hui rien d’autre qu’un spectacle de voitures pilotées par des millionnaires qui tournent en rond pendant une heure. Bref, c’est un grand « show de boucane » pour les riches et les puissants de ce monde. Ajoutons à cela une image dégradante de la femme, la vénération de la vitesse automobile et des autorités policières devenues carrément paranoïaques pour l’occasion et nous avons là un hideux cocktail de l’élite capitaliste et colonialiste dans toute sa bassesse.
*En juillet 2009, il a déclaré au journal Times : « C’est terrible à dire je suppose, mais ...] Hitler était en mesure de commander beaucoup de gens capables de faire le boulot », « À la fin il s’est perdu, donc il n’était pas un très bon dictateur » et « Si vous regardez la démocratie, elle n’a pas fait beaucoup de bien à de nombreux pays, y compris celui-ci (la Grande Bretagne) » -[Source
On sait que certains touristes aiment venir fêter à Montréal de manière pas très saine, pendant la fin de semaine du Grand Prix de F1. Ils se saoulent, ils vont dans les bars de danseuses et ils ont la plus grande facilité du monde à trouver des prostituées. Ces touristes là, n’importe quelle ville peut s’en passer. Qu’ils se saoulent dans les bars toute la soirée, ça passe encore, « ça fait rouler l’économie » diront certains, mais les prostituées, on sait qu’au Québec c’est surtout entre les mains des motards et de la mafia, sans parler des abus contre ces femmes, dont certaines sont des esclaves issues du trafic d’humains. Je ne parlerai même pas de la drogue pour ces jeunes gosses de riches. On ne rigole pas avec ça. C’est une image dégueulasse de la ville de Montréal et aucun citoyen honnête ne fait d’argent avec ça.
Il était facile de les reconnaître, samedi soir, à la télévision comme dans les rues de Montréal, ces riches et ces gosses de riches, paradant au volant de leurs voitures de luxe hors de prix pour le commun des mortels, n’ayant rien à cirer des manifestants et de la répression policière autour d’eux. Ils sont riches et sont donc au-dessus des problèmes de la plèbe, de ces va-nu-pieds qui ne sont pas nés dans de bonnes familles comme eux. Au mieux, c’est un spectacle pour eux. Au pire, c’est un tracas temporaire, en attendant que leurs larbins policiers matraquent les manifestants hors de la route.
Plus tôt cette année, a eu lieu le Grand Prix de Bahreïn, une monarchie absolue où l’opulence indécente côtoie la pauvreté la plus abjecte. Dans ce petit royaume du Golfe persique, une révolte populaire pacifique est écrasée depuis plusieurs mois par le gouvernement du Bahreïn, qui a été aidé en cela par l’armée de l’Arabie-Saoudite et d’autres monarchies totalitaires voisines, sans que nos grands médias moralisateurs n’y trouvent quelque chose à critiquer. Dans ce climat de répression sanglante d’un soulèvement populaire pacifique, Bernie Ecclestone a insisté pour que se tienne quand même son satané Grand Prix, devant des estrades presque vides, uniquement occupées par quelques riches et des membres de la famille royale bahreïnie.
Les habitants de cette région du monde sont trop pauvres pour aller voir le Grand Prix et franchement, ils n’en ont rien à cirer de ce minable show de boucane. Même dans des conditions où l’éthique de son « sport » était compromise, Ecclestone est allé de l’avant contre vents et marées pour y tenir son Grand Prix, peut-être parce qu’il s’entend bien avec les monarques totalitaires arabes, ayant lui-même peu d’affection pour la démocratie.
Pourtant, à Montréal, il faut toujours en faire plus pour qu’il y maintienne l’un des Grand Prix les plus populaires du monde. En pleine période d’austérité, alors que le peuple est toujours appelé à se serrer la ceinture et que nos étudiants sont dans les rues pour revendiquer une éducation universelle et accessible pour tous, pendant que le gouvernement libéral ne peut plus s’arrêter d’insulter les victimes réelles d’intimidation en disant qu’il ne cèdera pas devant « l’intimidation » imaginaire des étudiants à son endroit, ce même gouvernement libéral a cédé au chantage de Bernie Ecclestone et a subventionné son show de boucane à hauteur de 75 millions de dollars. « Pas d’argent » pour les démunis, les programmes sociaux et la gratuité scolaire, mais les coffres sont pleins pour faire plaisir au milliardaire anglais patron du show de boucane de la F1, sans parler des 200 millions de dollars pour l’amphithéâtre du maire Redbull de Québec. Une vraie honte.
Le ministre des finances du Québec, le déshonorable traître Raymond Bachand, est encore sorti lors du Grand Prix pour proclamer devant les caméra qu’il « ne cèdera pas devant l’intimidation, parce que le jour où on cède devant l’intimidation, c’est la mort de la démocratie ». Est-ce qu’il s’entend parler des fois ? Les libéraux vont-ils bientôt cesser d’insulter les victimes réelles de l’intimidation avec leurs déclarations stupides ? Jacques Villeneuve qui reçoit des réponses hostiles parce qu’il s’est permis, sans avoir la moindre connaissance du conflit en cours, d’insulter les étudiants en grève en les qualifiant de « fainéants » alors que le seul « travail » que ce petit millionnaires de Monaco a jamais eu à effectuer de toute sa vie, c’est tourner en rond dans une voiture pendant une heure (et il était vraiment pas si bon que ça selon ce que j’entends), c’est ça « de l’intimidation » selon les libéraux ?
En tout cas, de la vraie intimidation, on pouvait en observer toute la journée à l’entrée du site du Grand Prix et même un peu partout dans le métro de Montréal, où des légions de policiers faisaient du profilage contre des citoyens en fonction de leur âge, de leur manière de s’habiller et même de la grosseur de leurs sac à dos. Si par exemple, quelqu’un refusait de retirer son carré rouge dans les environs du site du Grand Prix, il était arrêté et conduit dans un autobus policier où il séchait au soleil pendant des heures avant de se faire finalement interroger et remettre une amende… pour avoir porté le carré rouge ? ÇA, c’est de l’intimidation, de la vraie. Que les riches moralisateurs libéraux en prennent note, eux qui n’ont visiblement jamais subi d’intimidation de leurs vies. C’est même de l’intimidation politique, en fonction du port d’un morceau de tissu symbolique représentant une idée politique d’un mouvement d’opposition pacifique important. Ce n’est même plus de l’intimidation, mais bien du terrorisme d’État. C’est rendu grave.
Au final, le Grand Prix n’est encore qu’un autre exemple démontrant que les libéraux ne sont que les vulgaires valets de la haute bourgeoisie, le 1%, l’aristocratie moderne. Pendant la fin de semaine du sacro-saint Grand Prix de Formule 1, l’égalité hommes-femmes en prend un coup, la sensibilisation contre la vitesse excessive au volant en prend un coup, l’environnement en prend un coup et notre honneur national en prend un sacré coup quand notre gouvernement s’écrase devant l’intimidation faite par Bernie Ecclestone. « Ça mérite 75 millions $ ça. » Du grand gaspillage de fonds publics pour le plaisir des riches et des puissants, pendant que le peuple a désespérément besoin d’air, étouffé par une ceinture plusieurs fois trop serrée, jusqu'à l'asphyxie.
Monsieur le ministre Bachand, la démocratie véritable est déjà morte, justement à cause de gens comme vous. Quand c’est rendu que la police québécoise fait ouvertement du profilage politique « à la demande du Grand Prix », où monsieur Ecclestone peut transformer un lieu publique en propriété privée simplement en sifflant ses larbins libéraux, alors c’est que nous avons déjà un pied enfoncé bien profondément dans la merde qu’est la logique d’un État policier. Il revient au peuple de résister à votre intimidation libérale et de ressusciter sa démocratie, en commençant par battre votre parti corrompu de valets bourgeois aux prochaines élections.
Vive le Québec libre et socialiste ! Nous vaincrons !
-Gabriel Proulx, co-porte parole du Parti communiste du Québec (PCQ)
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5 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    12 juin 2012

    p.s. Pour la troisième année consécutive, faisions le tour cycliste la nuit à Montréal (22kms). C'est un vrai plaisir que ce circuit sans souci des feux de circulation. Toujours en beau temps. La tradition est établie au début de juin: les voitures: on ne passe pas! Double plaisir de voir gueuler les 4 roues stationnaires qui doivent nous admirer pendant des heures (17,000 cyclistes) !!!

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2012

    Je m'interroge si l'alcool coulait à flot à Bahreïn et si les poupounes devaient revêtir une burqa.
    Un mérite pour Hitler. Les Jeux Olympiques de Berlin se sont tenus dans l'allégresse et une réelle hospitalité. Un moment d'émerveillement pour Jesse Owens qu'il n'a jamais retrouvé dans "sa démocratie". L'insistance de Bernie Ecclestone à tenir son Grand Prix malgré les crises sociales, est une marque d'incivilité, voire d'imbécilité.
    Une citation de Mein Kampf que l'on retrouve souvent sur le Web :

    Quand un gouvernement conduit un peuple à sa ruine par tous les moyens, la rébellion de chaque membre de ce peuple devient non pas un droit, mais un devoir.

    Et si on regarde le contexte.

    Ce qui se passait tous les jours ne pouvait que confirmer les enseignements de l’histoire sur l’action des Hasbourg. Au nord et au sud, le poison étranger dévorait le corps de notre peuple et Vienne même devenait une ville toujours moins allemande. "L’auguste maison d’Autriche" faisait le jeu des Tchèques en toute occasion. Ce fut le poing de la déesse du droit éternel et de l’inexorable châtiment qui abattit l’ennemi le plus mortel de l’Allemagne autrichienne, le grand-duc Franz Ferdinand. Il fut percé de balles qu’il avait aidé à fondre. Ne patronnait-il pas cependant cette slavisation de l’Autriche qui se manifestait du haut vers le bas ?
    Les charges du peuple allemand étaient énormes, les sacrifices d’argent et de sang qu’on lui demandait étaient inouïs, et les plus aveugles en voyaient l’inutilité. Le plus douloureux pour nous était encore de constater que la politique des Hasbourg à notre égard était moralement couverte par leur alliance avec l’Allemagne : ainsi celle-ci sanctionnait en quelque sorte la lente extermination du germanisme dans la vieille monarchie. En cherchant hypocritement à donner à l’extérieur l’impression que l’Autriche demeurait un État allemand, la maison impériale entretenait contre elle des sentiments de révolte, de mépris et de haine.
    Surtout après que sa situation d’héritier du trône eût permis à l’archiduc François-Ferdinand d’exercer une influence certaine, la politique pro-tchèque, poursuivie depuis le haut vers le bas, devint réfléchie et coordonnée. Le futur souverain de la double monarchie s’efforça par tous les moyens possibles de favoriser la dégermanisation [..]
    L’idée maîtresse de ce nouveau représentant des Habsbourg [..] était la création graduelle d’un État slave dans l’Europe centrale, basé sur des principes strictement catholiques et devant servir d’appui contre la Russie orthodoxe. [..] La tentative d’extirper par tous les moyens le germanisme dans la vieille monarchie eut pour réplique la croissance du mouvement pangermaniste en Autriche.
    Pour la première fois, des hommes de tendances nationales et patriotiques devinrent des rebelles [..]
    L’autorité de l’État ne peut être un but en soi-même, car, dans ce cas, toute tyrannie serait inviolable et sacrée.
    Quand un gouvernement conduit un peuple à sa ruine par tous les moyens, la rébellion de chaque membre de ce peuple devient non pas un droit, mais un devoir.
    La question : Quand un tel cas se présente-t-il ? ne trouve pas de réponse par des dissertations de théorie ; elle se tranche par la force, et le succès en décide.
    Mais, en général, on ne doit pas oublier que le but suprême de l’existence des hommes n’est pas la conservation d’un État : c’est la conservation de leur race.
    Quand la race est en danger s’être opprimée ou même éliminée, la question de la légalité ne joue plus qu’un rôle secondaire. Dans ce cas, il importe peu que le pouvoir existant applique des moyens absolument légaux ; l’instinct de conservation des opprimés sera toujours la justification la plus élevée de leur lutte par tous les moyens [..]
    Le droit des hommes prime le droit de l’État.
    Et si un peuple succombe dans sa lutte pour les droits de l’homme, c’est qu’il a été pesé sur la balance du sort et a été trouvé trop léger pour avoir droit au bonheur de l’existence dans ce monde terrestre. Car celui qui n’est point prêt à lutter pour son existence, ou n’en est pas capable, est déjà prédestiné à sa perte par la Providence éternellement juste.

    J'ai mis la citation d'intérêt en caractères gras tout en conservant son contexte. Remplacez le mot "race" par "nation" pour faire plus civilisé. Remplacez le mot "slavisation" par "anglicisation". L'enjeu décrit ici est linguistique et culturelle puisque l'Autriche-Hongrie était multiculturelle.
    Vous pouvez saisir l'idée. Je doute que monsieur Ecclestone ne l'aie saisi.
    Tandis que chez les Khadir :

    L'esprit de la citation y est.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2012

    En ce qui concerne les médias, il y a encore beaucoup à faire. La Presse, nous n’y pouvons rien car même si elle n’avait plus de commanditaires, Paul Desmarais a les moyens de faire tourner les rotatives et sortir son canard de désinformation. Tant qu’au Journal de Montréal, ce n’est qu’un pléthorique feuillet publicitaire dans lequel stagnent tous les scandales du moment en plus des torchons écrivassiers que sont Richard Martineau, Joseph Facal et les autres. Il n’y a qu’un moyen de faire cesser ces saletés. Menacer les commanditaires de ne plus acheter chez-eux s’ils continuent de s’annoncer dans ce torchon de plus en plus merdique. Pierre-Karl lui, ne connaît que le dieu dollar immédiat. N'oubliez pa non plus que ce Pierre-Karl fait une partie de son argent avec un journal Torontois qui crache régulièrement sur le Québec. TVA n’est guère mieux mais le même principe s’applique. Tant qu’à Radio-Can, c’est comme La Presse. De toutes manières, si nous suivons la pensée de Stephen Harper, je ne donnerais pas cher de ce diffuseur qui fut, avant l’arrivée de ces salauds, libéraux et maintenant conservateurs, une grande télé. Rappelons-nous que RDI a été créé pendant la campagne du référendum de 1995 pour, justement, servir d’organe de désinformation à ce sujet. C’est aussi à cette époque que Jean Chrétien avait menacé R-C s’il ne faisait pas la promotion du Canada, du NON au référendum. Il disait à l’époque que R-C était un nid de séparatisss! Ça été le début de la fin pour ce qui avait été une grande télé…elle n'est devenue qu’une courroie de transmission pour tous les fédéraleux de bas étage, et ça continue, et, avec les coupures, la qualité continuera de suivre le budget, vers le bas.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juin 2012

    Depuis plusieurs années, mon dégoût croît envers cette chose imbécile et dégueulasse qu'est la F1. Je m'illusionne, semble-t-il, à espérer qu'un jour les adultes vraisemblablement éduqués qui dirigent la ville de Montréal et le Québec vont se réveiller. Mais en plus d'être naïf, j'ignorais que le gvt. du Québec finançait cet événement à raison de 75 millions de dollars!!! Oui, je l'ignorais! C'est pas possible! J'ai réellement mal au coeur. J'ai envie de vomir. Mais tout-à-coup, je me dis que je dois mal comprendre. Le gvt. du Québec (mon gouvernement, quelque part!!!) ne peut quand même pas subventionner cela, DONNER 75 millions de dollars pour cela? Oui, je dois mal comprendre. Peut-être qu'il finance l'événement, au sens où il prête cet argent à très haut intérêt, pour se sortir du trou, parce qu'il ne trouve pas d'autre moyen. Le gvt. doit être malpris. Très malpris. Mais même si c'est cela, il faut absolument qu'il trouve une autre solution. C'est trop dégueulasse. C'est immoral. C'est inacceptable.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    11 juin 2012

    Oui, Nous vaincrons, peut-être, si nous savons lutter contre les médias aux mains des puissants.
    En effet, pour que 100,000 personnes accourent remplir ces estrades du "rien", il faut qu'on les ait convaincus que cet "évènement international" va les rendre plus intéressants. Ce sont les médias qui perpétuent la gloriole de ces marioles: ces gens qui vont rôtir ou se détremper pendant 3 jours devant "rien" n'ont jamais entendu parler de la fin du pétrole. Ils n'ont jamais entendu parler des concepts urbains densifiés autour des terminaux de transport en commun, en vue de réduire au minimum le brûlage de gaz. Ils rigolent encore des énergies vertes et renouvelables. Ce sont les médias qui les ont gelés au XXième siècle de la consommation irrationnelle. On les a dressés à exiger le maintien du Grand-Prix, qu'ils visitent au prix de mois de vacances de leurs familles.
    C'est par une publicité renversée que nous montrerons à ce peuple dominé, que l'avenir, c'est la destruction du circuit Gilles Villeneuve, pour redonner à la nature l'île Notre-Dame! Débarrassés de cette peste, nous trouverons bien une attraction qu'envieront les tourneurs en rond... Déjà qu'une plage s'ouvre au pied de la tour de l'horloge... Que la promenade Bellerive se développe dans l'Est...
    De plus, la même journée que les tondeuses tournaient en rond, le Parc national des Iles de Boucherville ouvrait ses portes gratuitement pour la journée des parcs: des espaces additionnels de stationnements d'autos porteuses de supports à vélo... sentiers ensoleillés et spectacles enfants: Pourtant, pas une caméra de la SRC! La population est plus prête qu'on le pense pour la nature!