Le maire d'Outremont nie avoir capitulé au sujet de la synagogue

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Hassidiques : une communauté qui ne peut s'empêcher de briser les lois québécoises et de provoquer le rejet


Au lendemain de l’assemblée tumultueuse du conseil d’arrondissement, le maire d’Outremont dit comprendre que des citoyens soient frustrés pas la décision des élus d’autoriser une synagogue sur l’avenue Bernard. Mais Philipe Tomlinson se défend d’avoir cédé trop vite devant les procédures judiciaires engagées par le propriétaire de l’immeuble.


« Je comprends ceux qui disent qu’on ne devrait pas lâcher et aller jusqu’au bout. Mais il faut qu’on écoute les experts », a-t-il dit lors d’un entretien téléphonique mardi. « Le contentieux est justement là pour protéger les citoyens. On a pleinement confiance dans leur capacité de nous guider. »


C’est sur la recommandation des avocats de la Ville que l’arrondissement a entériné une entente à l’amiable qui permettra au propriétaire de Place Bernard, Michael Rosenberg, d’aménager une synagogue au 1250-1270, avenue Bernard, et ce, malgré le règlement interdisant les lieux de culte sur cette artère adopté en 2016 et approuvé par les citoyens par voie de référendum.


Selon Philipe Tomlinson, la décision d’autoriser cette synagogue n’a rien à voir avec le référendum, puisque la demande de permis d’agrandissement de Michael Rosenberg a été déposée quelques heures avant le dépôt d’un avis de motion pour modifier le règlement de zonage.


Deux avis juridiques sur la conformité du dossier se sont toutefois avérés contradictoires, mais M. Tomlinson croit que c’est celui du contentieux de la Ville — qui jugeait un procès risqué — dont il faut tenir compte. L’avocat externe ayant rédigé l’autre avis n’a pas eu accès à tous les documents, soutient-il.


Tensions


Reste que cet épisode n’a rien pour calmer les tensions entre les juifs hassidiques et leurs voisins. « Dans les dernières années, il y a eu de la méfiance qui a mené à des conflits et à des gestes non réglementaires », explique Philipe Tomlinson. « On est dans cette roue depuis plusieurs années, à Outremont. C’est ça qu’il faut absolument briser. Il faut partir sur de nouvelles bases, mais ça ne se fera pas du jour au lendemain. »


Lors de l’assemblée lundi soir, des citoyens ont laissé entendre qu’ils pourraient contester l’entente devant les tribunaux. « C’est leur droit », a reconnu Philipe Tomlinson.


« Quand on dit que l’arrondissement va à l’encontre du référendum, c’est un exemple de ce qu’on appelle des fake news à la Trump. Ce n’est pas vrai », affirme pour sa part Abraham Ekstein, porte-parole de la communauté juive hassidique d’Outremont. « La demande de permis a été déposée avant l’entrée en vigueur du règlement. »


Selon lui, l’entente à l’amiable est un modèle de négociation qui a permis de régler une situation délicate et qui est profitable à tout le monde : « Je déplore que des gens fassent de cette entente de bonne foi un outil pour continuer la polarisation de notre voisinage. »


Abraham Ekstein signale que la communauté juive remet toujours en question le référendum mené en 2016 pour avaliser l’interdiction des lieux de culte sur les artères commerciales. « Nous n’avons jamais accepté le résultat du référendum. Pour nous, la loi majoritaire, c’est la loi de la jungle », a-t-il expliqué. « Nous sommes dans une société démocratique. Ça ne doit pas être une gouvernance par majorité seulement. C’est une gouvernance par majorité, mais avec des protections importantes pour toutes les minorités. »


Philipe Tomlinson s’étonne de cette déclaration. « C’est bizarre. Il semble n’y avoir rien à contester. Le résultat [du référendum] était assez clair et tout le monde doit le respecter », a-t-il commenté.




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