Consterné par le tollé soulevé par la déclaration papale défavorable au préservatif comme arme de première ligne contre le sida.
Je suis africain, et j'ai des proches parents décédés et d'autres souffrant du sida.
Je trouve dégueulasses les protestations soulevées par la déclaration du pape Benoît XIV rejetant le condom comme moyen de lutte contre le sida, en Afrique. Les préservatifs n'ont pas stoppé la progression du sida. Au contraire, on observe l'aggravation de la pandémie dans les pays «occidentalisés» d'Afrique, où une délinquance sexuelle s'installe à la faveur d'une promotion démesurée de la liberté sexuelle, et du commerce quasi-religieux de solutions simplistes et infantilisantes.
Tous ceux qui se scandalisent de la déclaration du pape en voyage au continent africain, qui ne sont même pas africains et qui n'ont daigné attendre la réaction des concernés, ne sont pas préoccupés par le sort des Africains ni des sidéens. Plutôt n'ont-ils de soucis que ce que l'industrie du sida leur rapporte, d’une part en revenus de vente des produits ou des services, en expient de consciences d’autre part.
Si on veut vraiment que l'Afrique gagne la guerre contre le sida, il y a deux solutions indissociables et indispensables:
1- Il faut favoriser et promouvoir la responsabilisation des africains.
Dans une ville où la criminalité augmente, on ne prône pas le port et la distribution de gilets pare-balles ! La vraie affaire, c'est que les gens refusent de laisser l'Afrique combattre la prostitution, parce que l'Afrique «bordel» leur convient ... Quand les africains sauront dire non à la délinquance sexuelle importée dans la valise du «progrès», le sida pourra alors être vaincu.
2- Il faut transférer à l'Afrique l'industrie de la prévention et de la médication. L'Afrique produit du latex naturel, l'Afrique peut être équipée pour produire elle-même les préservatifs dont elle a besoin. L'Afrique sert de laboratoire à la recherche des médicaments et des vaccins, elle doit pouvoir fabriquer ces médicaments et ne pas dépendre de vendeurs de «générosités» réflexives, publicitaires, perverses et nauséabondes.
Ce transfert de compétences et de capacités doit être exempt de tout appât de gains. Il faut que des organisations caritatives, financées à même les fonds publics panafricains et de l'ONU, en soient mandataires.
J'ajouterais que les médias sensibles aux propos pimentés n'aident pas à la lutte contre le sida, pas non plus qu'ils ne savent dépister les marchands d'allumettes qui se présentent à eux comme étant de généreux et brillants sapeurs pompiers. Ces faux bourdons bénéficient des faveurs médiatiques à longueur de journées, et détournent obstinément les concernés des axes de vraies solutions, pour les retenir hélas dans le giratoire de la dépendance et la pitié. Il sied alors de souligner que les médias font partie et du problème, et de la solution.
Morale d'une lutte difficile contre le sida en Afrique
Le Pape parle de conscientisation et de compassion
... les médias lui font avaler des préservatifs
Tribune libre
François Munyabagisha79 articles
Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,
depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.
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7 commentaires
Michel Guay Répondre
22 mars 2009Les charlatans sont plutôt ceux qui mentent en laissant croire qu'un condom permet de retenir des virus . Vous tuez en mentant comme cela
Gaëtan Dostie Répondre
22 mars 2009Les propos de ce pape au sujet du condom tiennent du charlatanisme. Je doute tout autant de sa compassion, d'une quelconque «conscience» que de sa vérité.
J'ai vécu le sida de trop près, mon compagnon en est décédé en 1992, pour ne pas être profondément blessé par cette vision tronquée et rétrograde.
Que la fidélité dans le mariage puisse être une solution pour la minorité qui vit réellement en couple, cela aussi est une vision utopique. D'autant plus en Afrique où cette notion d'exclusivité est presque illusoire.
La morale papale est tellement rétrograde, tellement fausse qu'elle attise les guerres, les exclusions, en identifiant des «barbares» et autres axes du mal. La similitude entre les faiseurs de guerre et les «excommunicateurs» est telle, que des autorités civiles tel le maire Labeaume de Québec, usent du même obscurantisme pour fanatiser la population.
Heureusement, maintenant les dictats religieux sont de plus en plus dénoncés comme des gestes «barbares» contre l'humanité.
Ce pape est l'incarnation même du charlatan. Il me donne la même nausée que tous les autres «porteurs de dieux».
Puissions-nous un jour être délivrés de ces faussaires tout aussi barbares que ceux qu'ils identifient ainsi!
Archives de Vigile Répondre
21 mars 2009En tant qu'Africaine, je suis d'acoord avec François sur un point: le rôle de médias occidentaux dans la destruction de l'Afrique...C'est en effet insultant de voir quelqu'un qui après un court séjour en Afrique s'impose comme spécialiste de l'Afrique comme si les Africains étaient assez imatures pour parler d'eux-mêmes.
Par contre sur le Sida et son évolution, je ne suis pas d'accord avec toi mon cher François. Car avant d'accuser le manque d'efficacité du condom dans la lutte contre le Sida, il faudrait d'abord prouver son utilisation.Et ça tu vois, ni toi ni moi ne pouvons en être certain.
Quant à ceux qui semblent encore ingorer les modes de transmission de ce virus, vous êtes encore plus dangéreux que ces médias de mensonges. Alors SVP lisez, lisez, pour repousser au plus loin les limites de votre ignorance.
Michel Guay Répondre
21 mars 2009Tout le monde sait que la salive ou les sueurs ou les divers écoulements et blessures sont souvent imprégnés de sang et que les sang est constitué de différent corps microsopiques qui transportent les virus . En plus les condoms sont loin d'être imperméables
Nicole Hébert Répondre
21 mars 2009Je me sens concernée par l'"africanité" et donc touchée et impressionnée par la justesse et la sensibilité de votre opinion. J'éprouvais un grand malaise diffus devant toutes ces condamnations sans nuances de la déclaration du pape qui, je crois, a dû faire preuve de courage pour l'émettre. Je crois moi aussi que la solution à ce drame de l'amour humain ne réside pas dans le lucratif caoutchouc... Mais je ne me sentais pas autorisée à réagir clairement. Votre avis me fait du bien. Que l'Afrique décide ce qui est bien pour elle. Merci!
Archives de Vigile Répondre
21 mars 2009Petite rectification ici, concernant le commentaire de MichelG.
La salive n'est pas un moyen de propager le sida.
Y'a 3 liquides qui transmettent le virus. Le sang, le sperme, et les secrétions vaginales, rien d'autre. Si un de ces liquides n'est pas impliqué, c'est sans risques.
Voici un peu d'information sur le sujet, car je peux constater que l'ignorance est encore bien présente:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27immunod%C3%A9ficience_acquise
Le condom est d'ailleur un moyen sur à pratiquement 100% d'empêcher la propagation du virus lors d'une relation sexuelle. La seule raison qui l'empêche d'être à 100% efficace, c'est la manipulation de celui-ci.
Si je peux vous donner un conseil, le pape est la dernière personne que vous devriez consulter sur cette planète, quand il est question de sexe ou d'ITS.
L'église catholique n'arrivera pas à empêcher les gens d'avoir des relations sexuelles, alors aussi bien leur conseiller de se protéger, ce qui est une solution (pas la seule) beaucoup plus réaliste, que le convaincre de s'abstenir.
Michel Guay Répondre
21 mars 2009Le condom n'est pas imperméable aux virus qui passent dans les moindre écoulement .
Le pape à raison de dénoncer les menteurs qui laissent croire qu'un préservatif sur le sexe protège des salives et des nombreux autres façons de propager le Sida .
Seule la chasteté et la fidèlité dans lemariage peuvent protéger de ce fléau
Ce n'est pas le pape qui est un tueur mais ceux qui mentent et sécurisent abusivement ces populations avec de faux moyens comme les condoms