Le patriotisme de pacotille d’Éric Duhaime

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Les Anglais fanatiques, libres chez le PCQ


La semaine dernière, Éric Duhaime a dévoilé son slogan de campagne, «Libres chez nous», une référence à la fameuse campagne nationaliste de 1962, menée par Jean Lesage et René Lévesque et dont le slogan était «Maîtres chez nous».  


Le chef conservateur aime se présenter ainsi, comme un patriote. Dans son programme, on peut lire qu’il est conscient de «la lourde responsabilité, qui est celle d’être à la tête du seul peuple français d’Amérique». Vraiment?


Au printemps dernier, il voulait participer à un débat en anglais durant la campagne électorale. C’est important pour les anglophones, avait-il dit. Le fait de débattre en anglais n’est pourtant pas banal et n’est pas une question de choix personnel ou de liberté, contrairement à ce que pense Duhaime. Le message qui est envoyé est que le Québec est bilingue. Les immigrants ou les Anglais n’ont donc pas à utiliser la langue commune. La nature humaine étant ce qu’elle est, si les gens n’ont pas d’incitatif à se servir du français, ils ne le feront pas.


Tel est le message qu’envoie Duhaime. Pour lui, c’est aux francophones de parler en anglais aux anglophones et aux immigrants plutôt que l’inverse, tout cela alors que le français connaît un recul historique.


Nettoyage ethnique


La décision de M. Duhaime s’ajoute au fait qu’il a recruté Roy Eappen comme candidat vedette. Dans le passé, sur son blogue que les conservateurs ont rendu inaccessible, ce médecin a accusé à de nombreuses reprises ceux qui défendent notre langue de pratiquer le nettoyage ethnique et d’être des xénophobes. Les partisans du français soufflent sur les braises de la division, selon lui. Mais Duhaime est à l’aise avec le fait d’avoir des ennemis de notre nation parmi ses troupes.


Il est aussi contre la loi 96. Celle-ci vise de façon timide à renforcer le français au Québec, ce qui est trop pour l’intéressé. Son problème vient notamment du fait qu’elle violerait les libertés fondamentales en vertu de la clause dérogatoire, utilisée par Québec pour la protéger d’une invalidation par les tribunaux fédéraux. Duhaime préfère laisser des juges biaisés nommés par Ottawa trucider la loi 96 comme ils l’ont fait dans le passé avec la loi 101. 


Il explique d’ailleurs accepter cette même loi 101 après l’avoir condamnée si souvent, sauf quand je militais avec lui au Parti Québécois (PQ) à Laval dans les années 1980-90. Mais c’était dans une autre vie... avant qu’il ne s’oppose à la défense du français avec la ferveur d’un nouveau converti.


Angliciser Montréal


Que dire au sujet de sa position sur la métropole? Alors que notre langue y recule à vitesse grand V et que de plus en plus d’immigrants apprennent l’anglais, Duhaime veut miser sur le bilinguisme et mettre à contribution la communauté anglophone. Autrement dit, il veut angliciser Montréal encore plus vite!


C’est ça, Éric Duhaime, un patriote de pacotille qui parle des deux côtés de la bouche. 











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Frédéric Bastien167 articles

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Titulaire d'un doctorat en relations internationales de l'Institut universitaire des hautes études internationales de Genève, Frédéric Bastien se spécialise dans l'histoire et la politique internationale. Chargé de cours au département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal, il est l'auteur de Relations particulières, la France face au Québec après de Gaulle et collabore avec plusieurs médias tels que l'Agence France Presse, L'actualité, Le Devoir et La Presse à titre de journaliste. Depuis 2004, il poursuit aussi des recherches sur le développement des relations internationales de la Ville de Montréal en plus d'être chercheur affilié à la Chaire Hector-Fabre en histoire du Québec.





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