Sans prétendre ravir la vedette à ses grands voisins, c’est le président d’Uruguay (moins de 4 millions d’habitants) José Mujica qui a vraiment surpris à la tribune de l’ONU.
Suggestion de lecture :
Source : Le Monde ,25 septembre 2013 http://america-latina.blog.lemonde.fr/2013/09/25/les-doleances-des-latino-americains-a-lassemblee-generale-de-lonu/
Le président de l’Uruguay, José Mujica, parle d’amour et d’aventure à l’assemblée générale de l’ONU
Il y a ceux dont la prestation était attendue et puis il y a celui que personne n’a vu venir : le Latino-américain qui a créé la surprise à New York a été José Mujica, le président de l’Uruguay, avec un discours au souffle poétique et prophétique. Le Brésil a ouvert le bal, comme d’habitude, à l’assemblée générale des Nations unies, mardi 24 septembre. La présidente Dilma Rousseff avait annoncé la couleur : Brasilia ne digère pas l’espionnage de l’agence américaine de sécurité nationale (NSA).
Le président colombien, Juan Manuel Santos, a défendu les négociations en cours avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Bogota demande que les conventions internationales et la Cour pénale internationale ne soient pas des obstacles à la paix. Les Colombiens peuvent-ils mettre fin au conflit armé interne, sans vérité, justice et réparation pour les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis par les parties belligérantes ? C’est toute la difficulté.
La présidente argentine, Cristina Kirchner, a demandé au nouveau président iranien, Hassan Rohani, de ratifier l’accord signé par les deux pays en vue d’élucider les attentats antisémites commis à Buenos Aires en 1992 et 1994, attribués à des dignitaires de Téhéran. Cet accord avait provoqué un tollé en Argentine. Or, les pronostics ne sont pas bons pour la majorité présidentielle aux élections législatives d’octobre. Et sans une majorité introuvable des deux tiers, il n’y aura pas de troisième mandat pour Cristina Kirchner.
Le discours de Pepe Mujica évite la langue de bois onusienne
Tous ces propos étaient prévisibles.
Sans prétendre ravir la vedette à ses grands voisins, c’est le président uruguayen José Mujica qui a vraiment surpris à la tribune de l’ONU.
«Je viens du carrefour de l’Atlantique et du Rio de la Plata ».
Avec ces mots, il a entamé une évocation lyrique et ironique du petit Uruguay, jadis considéré la Suisse de l’Amérique latine : « La social-démocratie a été inventée en Uruguay, pourrions-nous dire ». Ensuite, « les Uruguayens ont passé cinquante ans sans croissance, à remémorer leur victoire au stade du Maracanã, lors de la Coupe du monde de football de 1950 ». Du haut de ses 78 ans, l’ancien guérillero Tupamaro mêle histoire personnelle et histoire nationale : « Mes erreurs étaient le produit de mon temps, je les assume. Mais il y a des fois où j’ai envie de crier : si seulement nous avions la force de l’époque où nous cultivions autant l’Utopie ! »
Les mots de « Pepe » Mujica, plus débonnaire que jamais, ont sans doute réveillé l’assemblée générale. Dans un même élan, le président uruguayen a lié la dette sociale et la survie de la planète : « Au lieu de faire la guerre, il faudrait mettre en œuvre une politique néo-keynésienne à l’échelle planétaire, pour abolir les problèmes les plus honteux. » Comment ? « Le monde requiert des règles globales qui respectent les avancées des sciences », ajoute Mujica. Hélas, « l’ONU languit et se bureaucratise faute de pouvoir et d’autonomie, et de reconnaissance démocratique du monde fragile qui constitue la majorité ».
Reprenant à son compte l’inquiétude des écologistes les plus visionnaires, si ce n’est apocalyptiques, Pepe Mujica dresse un réquisitoire contre une civilisation mensongère, qui a érigé un idéal illusoire, insupportable pour les ressources de la Terre : « Civilisation contre la simplicité, contre la sobriété, contre tous les cycles naturels, et ce qui est pire, civilisation contre la liberté que suppose d’avoir le temps pour vivre les relations humaines, l’amour, l’amitié, l’aventure, la solidarité, la famille… » Les murs du siège de l’ONU résonnent encore des paroles prophétiques du président uruguayen.
Michel Aubin
Cultivateur
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Un bel exemple pour le Québec
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
18 octobre 2013Bonjour M.Benech. Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre question. Pourriez-vous m'expliquer le but que vous visez par l'introduction de la langue Espéranto (langue auxiliaire) dans le système scolaire uruguayen ?
Michel Aubin
Archives de Vigile Répondre
17 octobre 2013Cher Président,
En 1907 Jean Jaurès proposa l'adoption de l'espéranto à l'Internationale socialiste à Stuttgart.
Les Chinois l'appellent la Langue Mondiale.
Dès 1912 la Chine introduisit l'espéranto dans son système scolaire.
Et en 1922 à la SDN, les délégués de l'Afrique du Sud, de la Belgique, du Brésil, du Chili, de la Chine, de la Colombie, d'Haïti, de l'Inde, de l'Italie, du Japon, de la Perse, de la Pologne, de la Roumanie et de la Tchécoslovaquie proposèrent l'espéranto comme langue des échanges diplomatiques, scientifiques et culturels.
Seriez-vous favorable à l'introduction de cette langue auxiliaire neutre dans le système scolaire uruguayen ?
Cordialement.
Eric BENECH (Vannes), citoyen du monde / keodedad ar bed / mondcivitano / world citizen