Nomination controversée chez Harper

Le Québec? Bof...

Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé



Une pierre s'ajoute au monument d'indifférence exprimée par le gouvernement Harper à l'endroit du Québec. On aura beau gratter dans l'espoir de trouver une touche de déférence pour cette parcelle francophone abritant 23 % de la population canadienne, la récolte est hélas bien mince. La nomination du chroniqueur Angelo Persichilli comme nouveau directeur des communications du premier ministre Stephen Harper s'ajoute à un tableau déjà sombre.
Sitôt nommé, le successeur de l'omnipotent Dimitri Soudas cause toute une commotion. Sa longue feuille de route comme chroniqueur politique procure une occasion inespérée: celle de fouiller dans ses pensées. Et M. Persichilli, 63 ans, n'a pas du Québec une vision rose bonbon. Ses écrits trahissent entre autres choses son agacement pour ces «geignards» québécois qui osent mordre la main de leurs créanciers (tous ces Canadiens qui «paient leurs factures») et son mépris du bilinguisme (un «gaspillage» d'argent selon l'anglophone, italien d'origine).
Sous ce portrait peu reluisant, une sous-question brûle: quel sera son rôle au juste? Le Québécois Dimitri Soudas, qui a fait ses premières armes politiques auprès du chef conservateur et lui vouait une loyauté indéfectible, conseillait le premier ministre dans ses relations avec le Québec. Il fut un bien piètre inspirateur, si l'on en juge seulement par la totale déconfiture des conservateurs au Québec lors du scrutin de mai.
Si M. Persichilli doit être le trait d'union entre le cabinet du premier ministre et la confrérie journalistique, le chroniqueur devra se rappeler qu'il porte la parole du chef du gouvernement plutôt que la sienne propre, laquelle était déjà bien associée à la droite. Les efforts déployés par M. Harper pour miner les relations avec les médias ont fini par être personnifiés par Dimitri Soudas, qui contrôlait le non-accès du premier ministre aux journalistes.
Victime de la plus totale indifférence de la part d'un gouvernement qui a obtenu une majorité sans son concours, le Québec n'a rien à voir avec le choix du nouveau directeur des communications — il est même à ce point absent des préoccupations que personne n'a décelé dans cette embauche matière à heurter les sensibilités ici-bas. C'est plutôt la stratégie de M. Harper pour percer les médias ethniques qui explique ce choix, le chroniqueur ayant dans cette sphère des entrées appréciées. À côté des habituelles pièces journalistiques pointilleuses qui attaquent son administration, le chef Stephen Harper trouve réconfort et publicité dans certaines de ces publications aux portraits complaisants agrémentés de photos officielles fournies par le bureau du premier ministre.
Avec cette nomination, désolons-nous surtout de constater, une énième fois, que le Québec fait bande à part, non seulement dans ce Parlement où il se retrouve sans Bloc défenseur de sa voix et avec une députation néodémocrate apprentie, mais au sein même de ce gouvernement qui s'embarrasse de la Belle Province plutôt que de s'en enorgueillir. Le Québec? Bof...


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