Secouée par une discussion sur les 100 jours de Trump chez Isabelle Maréchal, mercredi, j’ai ressenti le besoin de parler de vraies «vraies affaires». Ce que nourrir à répétition l’indigent corporatif qu’est Bombardier ou voter une loi contre les pitbulls ne sont pas.
Les vraies affaires se trouvent dans l’état des choses au Québec.
Qu’observe-t-on ?
Nos autoroutes, nos ponts et nos rues et même le plafond de la Grande bibliothèque s’effondrent.
Des écoles, CHSLD et hôpitaux sont en fin de vie utile.
Nous sommes champions du décrochage scolaire et de l’attente à l’urgence.
Nous arrivons derniers pour le revenu personnel au Canada.
Nous sommes les contribuables les plus imposés et taxés en Amérique du nord.
Notre ex-premier ministre est sous enquête pour corruption.
L’actuel PM trouve que tout va bien.
L’opposition converge vers un tiers parti d’extrême gauche pour augmenter l’appui à une option rejetée par deux Québécois sur trois.
Nous avons dit «non deux» fois au pays.
Nous voulons protéger notre langue, mais nous sommes fiers de la massacrer.
Nous croyons dur comme fer que c’est à l’État de s’occuper de nos enfants.
Notre économie dépend de ressources naturelles transformées ailleurs, comme au 19e siècle.
Au nord de Saint-Jérome, internet haute vitesse, oubliez-ça.
Nous voulons tout gratuit, mais nous crachons sur la richesse qui rendrait cela possible.
Que ferions-nous sans la péréquation et les centaines de programmes québécois d’aide à tout ce qui bouge ?
Nous n’avons pas de plan, pas de vision.
Que l’État s’acquitte correctement de la gestion à la petite semaine nous suffit.
L’immobilisme
Nous réclamons du changement, pourvu que rien ne change.
Et si le problème c’était nous? Toujours contents avec notre petit pain, désormais bio et sans gluten.
Nous avons tout pour être une Suisse grand format sauf la conviction que c’est possible et le courage d’agir.
Il y a 50 ans s’ouvrait Expo 67. Devant nous, que des matins qui chantent. Aujourd’hui, nous naviguons au pif dans le brouillard. Pourquoi?
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