Le ramadan préoccupe les employeurs

Les employeurs se questionnent encore beaucoup sur les accommodements religieux

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La religion n'a pas sa place sur les lieux de travail. Tout ACCOMMODEMENT revêt donc dès lors un caractère DÉRAISONNABLE !






Danger pour les employés, fatigue extrême et congé pour des prières, les employeurs qui demandent conseil à la Commission des droits de la personne pour des accommodements raisonnables doivent composer avec des situations délicates pendant le ramadan.




Parmi les 39 demandes de conseils en accommodement religieux qui ont été adressées à la Commission des droits de la personne lors de l’exercice financier 2014-1015, près de 70 % concernaient des employés de confession musulmane. Si le nombre de demandes reste stable depuis quelques années, les employeurs doivent agir avec doigté pour respecter rites religieux, sécurité et égalité des employeurs.




Ramadan




Par exemple, des soudeurs musulmans travaillant en hauteur représentent un danger pour eux-mêmes et leurs collègues pendant le ramadan, selon des employeurs. Refusant de se nourrir ou de boire de l’eau, ils sont grandement affaiblis lors des chaleurs et les employeurs ne veulent pas «se retrouver avec des accidents».




D’autres musulmans travaillant près d’un four dans une cimenterie doivent boire toutes les 15 minutes, ce qu’ils refusent pendant le ramadan. Craignant un risque pour «la santé» du travailleur, l’employeur souhaite le muter à un autre poste, mais craint que ses collègues «crient à l’injustice».




Trop faible




Dans un camp de jour, une accompagnatrice musulmane s’occupant seule d’une jeune autiste «était trop faible pour s’occuper adéquatement de l’adolescente». Pendant le ramadan, l’employée était même «incapable de l’amener à la toilette». Une «contrainte excessive» pour la directrice qui manque de personnel.




L’inquiétude a aussi incité des entraîneurs de soccer de jeunes de 9 à 13 ans à demander conseil à la commission. Un garçon avait vomi après un match, alors que d’autres «titubent» lors des pratiques pourtant allégées. «Les parents sont sur place, mais ils considèrent que tout est correct», indique la notice.




Les demandes de congé pour les prières sont aussi nombreuses et les employeurs sont souvent hésitants lorsque l’employé les «met devant le fait accompli» et s’absente. «Alors qu’il devait entrer au travail à 10 h. il est arrivé à 14 h 30», indique la demande.




Dans une demande similaire, un «gestionnaire craint de se faire taxer de racisme», s’il questionne son employé sur son rendement.




D’autres demandes de conseils d’accommodement religieux concernent aussi des employés de confession juive, Jehova et même raëlienne. Deux demandes s’apparentent aussi à de l’abus de système. Une employée catholique qui a vu son horaire changer a soudainement dit qu’elle ne pouvait pas travailler le dimanche «en raison de sa pratique religieuse». Un homme de Gatineau a prétexté une religion afin de pouvoir entrer dans une discothèque avec un bandeau.





Des exemples




À la discothèque



  • Le demandeur souhaite entrer dans un bar de Gatineau avec un bandeau

  • Il affirme que sa religion lui impose le port d’un chapeau ou d’un bandeau

  • Le bar ne sait pas de quelle religion il s’agit et refuse



Prière de deux heures





  • Trois vendeurs dans les télécommunications veulent avoir deux heures le midi pour prier

  • La pause du midi est de 30 minutes

  • L’employeur veut savoir comment gérer la situation



Barbe





  • Un employé musulman porte la barbe

  • La CSST exige que les employés se rasent la barbe pour porter un masque de protection

  • L’employeur veut accommoder son employé, mais il est à court de solutions



Jour du sabbat





  • Un employé forestier de confession juive refuse de travailler le samedi

  • Les employés vivent sur des campements et l’employeur assume les coûts

  • Employé depuis plusieurs saisons, il a soudainement annoncé qu’il ne travaillait plus les samedis

  • L’employeur trouve la situation injuste pour ses autres employés



Halal





  • Une garderie subventionnée n’offre pas de porc par respect pour les enfants musulmans.

  • Un père exige toutefois que la viande servie soit «obligatoirement de la viande égorgée» (halal)

  • La garderie se questionne sur son obligation de respecter cette demande



Chambre d’hôtel



  • Une juive fait de la vente par téléphone

  • Le vendredi, l’employée doit partir avant le coucher du soleil

  • Lorsque l’employée est à l’extérieur, «est-ce que l’employeur doit payer une chambre d’hôtel vu que la salariée n’a pas le temps de revenir à la maison avant le coucher du soleil?»


Avis d’experts




«La notion de contrainte excessive est beaucoup en fonction du contexte de l’entreprise. Est-ce que ça remet en question sa viabilité ou entraîne des coûts excessifs? Une grosse entreprise doit faire plus d’accommodements qu’un dépanneur, par exemple.»




– Marie McAndrew, professeure spécialisée en éducation des minorités à l’Université de Montréal




«Si un employé est trop faible en raison d’un jeûne lié au ramadan, l’employeur ne peut pas deviner son état de fatigue. L’employé devient donc imputable en fin de compte s’il fait quelque chose qui met sa santé en danger, mais il faut le prouver.»



– Michèle Langlais, spécialiste en santé et sécurité au travail










 




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