Le succès foudroyant de Zemmour sur CNews change la donne

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« La bombe audimatique Zemmour pose un problème de taille aux potentats de l’info. »


Avec Zemmour, CNews pensait peut-être obtenir l’effet d’un pétard de 14 Juillet. Quelques retombées médiatiques bonnes à prendre, un afflux de quelques milliers de spectateurs… Allez, on ne pourra que progresser. La direction pose le polémiste-écrivain dans le décor, un interlocuteur en face de lui, allume les projecteurs, démarre les caméras et… c’est une bombe atomique qui explose dans le ciel des chaînes d’info.


D’après PureMédias, au 27 novembre, la progression d’audience de la tranche horaire était de 261 %. Le 5 décembre, l’émission pulvérise son propre record. Atteint par les radiations, le CSA tente une manœuvre de diversion. Faire exploser des trucs pareils dans le ronron de la bien-pensance… Mais où vit-on ? Il y a des gens qui dorment ! Des journalistes qui se recueillent dans la sainte chapelle BFM TV !


À tout hasard, CNews est mise en demeure par le CSA pour on ne sait plus trop quoi. Un caillou devant un bulldozer. Plus de 300.000 téléspectateurs chaque jour devant « Face à l’info », l’émission dont le public n’a retenu que le nom de « l’animateur ». Au-delà du personnage Zemmour, le téléspectateur vient là pour prendre un bain de liberté d’expression. Enfin autre chose que ce déluge d’infos calibrées et d’opinions classées conformes en vigueur sur la concurrence.


L’émission a beau être diffusée avec un léger différé, rien n’y fait. C’est de trois journées que la police de la pensée aurait besoin pour réaliser un montage nettoyé des opinions (et des vérités) qui la dérangent. À l’arrivée, un spot de cinq minutes : Christine Kelly dit bonjour, puis présente le célèbre Éric Zemmour, prend des nouvelles de sa famille, discute avec lui du temps qu’il fait, un éventuel commentaires sur les résultats sportifs, et il est hélas déjà l’heure de dire au revoir à nos fidèles téléspectateurs… « Mon cher Éric, on ne voit pas le temps passer en votre compagnie. »


La bombe audimatique Zemmour pose un problème de taille aux potentats de l’info. Dilemme cornélien : continuer à instiller le doux sérum macronien et, à terme, perdre du terrain, ou donner la parole aux affreux Jojo qu’ils exècrent et ainsi assurer, voire renforcer, l’équilibre financier de l’entreprise ? Audience is money! L’étau se resserre sur la pensée unique.


Et les rédactions d’envelopper Christophe Barbier d’une deuxième écharpe rouge autour du cou.


Et même trois ! Quatre ! « Regardez comme il pense bien. Tenez, on en rajoute une cinquième ! Et hop, on ne le voit plus ! Ah zut. » La carte Jean-Michel Aphatie en tenue folklorique du Sud-Ouest peut séduire. Gros sabots, béret basque et plateau de charcuterie. « On charcute l’info. » Excellent titre. Quelques moutons en guise de public… L’audience peut remonter.


La lutte sera sans merci. Le déchirement entre idéologie et tiroir-caisse ne fait que commencer. Cas de conscience identique chez certains annonceurs. Le PDG de Nutella au bord de la crise de nerfs. Vendre aux douze admirateurs de Raphaël Glucksman ou aller dans le sens du vent qui – oh mon Dieu – est en train de tourner ? Et soudain Zemmour se vit offrir un pot géant de pâte à tartiner chocolat noisettes…. Hmmmm… Serait-ce la magie de Noël ?