Le Plan pour un Québec souverain

Le syllogisme de Pauline

Chronique de Louis Lapointe

Même si je n’ai rien contre la vertu, le Plan pour un Québec souverain que Pauline Marois a présenté aux instances du Parti Québécois la fin de semaine dernière me cause un certain malaise, pour ne pas dire un malaise certain.
Que Madame Marois veuille gouverner le Québec ne me pose aucun problème. Qu’elle veuille récupérer les pouvoirs du Québec que le gouvernement fédéral s’est approprié au fil des ans non plus. Mais qu’elle déclare que cette gouvernance conduira à la souveraineté comme elle le fait présentement est un dangereux syllogisme.
Tous les gouvernements qui se sont succédé à Québec, indépendantistes comme fédéralistes, ont toujours réclamé plus pour le Québec. Il s’agissait alors des revendications dites traditionnelles du Québec. Que Jean Charest s’offusque de la stratégie mise de l’avant par le Parti Québécois dans le Plan pour un Québec souverain et qu’il affirme que Pauline Marois cherche à provoquer des crises en en faisant la promotion est une farce monumentale.
Il sait fort bien que revendiquer plus pour le Québec ne conduit pas à l’indépendance. Cela peut conduire au fédéralisme asymétrique ou au statut particulier, mais certainement pas à l’indépendance.
En dénonçant la stratégie de Pauline Marois sur un ton mesquin comme il le fait depuis plus d’une semaine, Jean Charest fait de la petite politique et se dédouane tout simplement de son obligation de défendre les intérêts du Québec, s’autorisant à continuer de ne rien faire pour que le Québec progresse au sein de la fédération canadienne, puisque selon la logique proposé par ses adversaires du Parti Québécois, le contraire conduirait à l’indépendance. Logique qu’il n’a aucune difficulté à suivre, puisqu’elle concorde avec son plan pour le Québec fédéraliste où ne pas faire avancer le Québec contribue inéluctablement à le maintenir dans le statu quo canadien. Le syllogisme que porte le discours de Pauline Marois est une véritable aubaine pour Jean Charest qui se complait dans l'immobilisme. Voilà pourquoi je suis mal à l’aise.
Je suis d'accord avec le fait que tout parti démocratiquement élu puisse faire progresser le Québec, qu'il soit fédéraliste ou autonomiste, mais j’attends plus du Parti Québécois. J’attends qu’il fédère tous les partis et les regroupements indépendantistes. J’attends de lui qu’il nous dise pourquoi et comment faire l’indépendance. J’attends qu’il en fasse la promotion et le principal enjeu de chacune des élections où il se présentera devant l’électorat pour être plébiscité.
Qu’un gouvernement du Parti Québécois gouverne ne me cause donc aucune difficulté. Je n'ai rien contre le Plan pour un Québec souverain. Ce qui me pose problème, c’est que Pauline Marois prétende que revendiquer plus pour le Québec conduira automatiquement à l’indépendance, alors que nous savons tous que c’est faux, que c'est un syllogisme. L’expérience des quatre mandats du PQ nous a prouvé tout à fait le contraire.
Ce n’est pas parce que le gouvernement libéral de Jean Charest ne gouverne pas pour faire avancer le Québec, qu’à l’inverse, gouverner le Québec avec dynamisme, comme le propose Pauline Marois, le conduira nécessairement à l’indépendance.
On peut conduire mieux et plus vite sans que cela affecte forcément l’itinéraire. Pauline Marois et Jean Charest le savent. Or, ce qui intéresse les indépendantistes, c’est d’abord la destination.
Le Plan pour un Québec souverain que nous propose Pauline Marois n’a rien à voir avec l’indépendance, il s’agit de gouvernance. Si l’un n’empêche pas l’autre, soutenir que l’un conduit à l’autre est certainement un syllogisme.

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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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10 commentaires

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    10 mai 2011

    Excellent raisonnements Monsieur Lapointe.
    Enfin quelqu'un qui sait comment raisonner ici !
    Madame Marois - que je respecte au demeurant - pratique la politique du pire.
    Je reviens sur mes propos au début de mon dernier article mis en ligne sur Vigile:
    «La leader du Parti Québécois, Pauline Marois, celle-là même qui entrevoit des avenues référendaires autour de 2020, nous prévient qu’un gouvernement majoritaire à la Chambre des communes et au Sénat risque « d’imposer unilatéralement ses idées aux Québécois ».
    La principale intéressée soulignait dans son entretien avec la Presse canadienne, le 4 mai dernier, qu’une éventuelle partie de bras de fer entre le gouvernement fédéral et le Québec pourrait renforcer le mouvement indépendantiste. Cette logique de la confrontation ne tient plus la route.»
    Ce ne sont que des syllogismes trompeur et des amalgames douteux.
    Le mépris d'une certaine faction des électeurs canadiens ne va pas forcément nous pousser à nous prendre en main, il aura pour première conséquence de nous affaiblir.
    Ensuite, une aile majoritaire du caucus NPD au Québec ne va pas relayer les doléances autonomistes du Québec. Au contraire, on va prendre en compte les besoins à la carte (dans un sens électoraliste et canadien) de certaines régions du Québec et les mettre sur la table à Ottawa, en attendant que le gouvernement Harper daigne s'y pencher.
    Nos médias dominants (La Presse et consort) envoient un message particulièrement trouble et perfide en ce moment :
    (1) les québécois ont bien voté, ils savaient ce qu'ils faisaient et ont fait le pari de s'engager dans une aire nouvelle;
    (2) la majorité des citoyens canadiens ne veut plus rien savoir du Québec.
    Quelle pourrait être la conclusion de ces deux syllogisme (faux) ?
    Nous devrions profiter de notre vote orange pour contribuer au débat canadien et mousser la cause d'une hypothétique gauche en délaissant le dossier (pourtant central) de la cause nationale.
    Il faut cesser de tomber dans le panneaux des pétitions de principes, des hypothèses galvaudées et des syllogismes trompeurs.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2009

    «Un magnifique contingent de 3000 indépendantistes, portant un potentiel inestimable de mobilisation pour la cause nationale, devrait sacrifier sa parole libre et son action d’éducation politique pour le simple « plaisir » de voter pour une gouvernance souverainiste en se bouchant le nez.» Comme vous y allez, monsieur Verrier ! Il est aussi mentionné qu’«il n’est pas interdit de rêver». L’action peut et doit être entreprise, quel qu’en soit le résultat à court terme ; il n’est pas question de sacrifier la parole libre et l’action d’éducation politique ! Reste que si elles ne réussissent pas à renverser la vapeur avant les élections, qui auront lieu de toute manière, il faudra tout de même se résigner à choisir un gouvernement ; dans cette éventualité, et dans cette éventualité seulement, pourquoi donner aux Libéraux l’occasion de rempiler pour un quatrième mandat ? À devoir absolument choisir entre une mauvaise grippe et la peste, je n’hésiterais pas une nano-seconde. On peut agir sans se conter d’histoires, ce qui évite parfois d’abandonner au premier coup dur. Question de tempérament.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2009

    LEAVE OUR PQ MAROIS ALONE !
    http://www.montrealgazette.com/opinion/will+take+toll+Marois/1703310/story.html
    Quand c'est rendu que les anglos défendent le PQ Marois...

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2009

    L'histoire se répète inlassablement au Québec. C'est reparti pour un autre cycle d'usure et de déception nationales. Les 3000 indépendantistes du Québec sont priés de se mettre à la remorque des 68 000 autonomistes du PQ, porteur d'un plan qui «n'a rien d'indépendantiste». Les yeux rivés sur un court terme magnifié, une énième échéance électorale qui devrait, grâce à la pugnacité appréhendée d'un provincialisme revendicateur, nous conduire (idéalement dans le premier mandat), à une crise génératrice d'émotion et d'indignation nationalistes. Crise, à l'issue de laquelle... chacun rentrera chez soi, comme au lendemain de notre dernier sursaut avorté, le référendum de 1995. De toute évidence, tel que les choses se profilent présentement, le prochain épisode en sera encore un où la nation sera de nouveau dépourvue d'un leadership indépendantiste clairvoyant et aguerri.
    Un magnifique contingent de 3000 indépendantistes, portant un potentiel inestimable de mobilisation pour la cause nationale, devrait sacrifier sa parole libre et son action d'éducation politique pour le simple «plaisir» de voter pour une gouvernance souverainiste en se bouchant le nez.
    Merci de vos précieux conseils.
    Gilles Verrier

  • Archives de Vigile Répondre

    18 juin 2009

    Le problème avec ce choix du PQ de vouloir faire la job du Bloc à Ottawa, c'est que le Bloc ne peut parcontre venir faire la job du PQ au Québec !

  • Louis Lapointe Répondre

    18 juin 2009

    Bonjour MM. Pérez, Bousquet, Poulin et MichelG
    Peut-on concilier combat pour l'indépendance et gouvernance? Voilà la question que nous nous posons tous. À ce sujet, on parle volontiers de quadrature du cercle.
    J'ai tenté tant bien que mal de répondre à cette question dans un billet du 12 novembre 2008, De vrais gestes de souveraineté:
    (...) Même si plusieurs Québécois refusent de l’admettre, en pays conquis, il n’y a qu’un seul véritable enjeu qui s’impose à la population, la libération. Tant que la question nationale ne sera pas réglée au Québec, même latente, elle occupera toujours la plus grande partie de l’arène politique. Nous en sommes tous conscients, et à défaut de pouvoir régler cette question maintenant, si nous voulons que les générations montantes comprennent bien cet enjeu, nous n’aurons d’autres choix que de développer un discours cohérent démontrant clairement l’impossibilité pour le Québec de demeurer dans le cadre canadien. Nous devrons expliquer sans relâche à nos compatriotes que la saine gouvernance provinciale est un leurre et que, quoi que l’on fasse, le Québec sera toujours à la merci d’un éventuel front commun du Canada et des provinces canadiennes qui pourront toujours compter sur l’appui de la Cour Suprême du Canada lorsqu’il s’agira d’imposer de nouvelles règles du jeu au Québec. L’Histoire du Canada s’est toujours écrite sur le dos du Québec !
    {Cependant, une stratégie s’appuyant uniquement sur le discours comporte le risque de voir nos troupes s’essouffler un jour ou l’autre. Il faudra rapidement passer à l’action si nous ne voulons pas que nos forces vives s’effritent. Mais, il faudra tout d’abord cesser de diluer le discours souverainiste sous prétexte qu’il n’est plus à la mode comme nous le faisons présentement. Cela ne nous aide tout simplement pas.

    Dans une conjoncture où nous ne pouvons pas compter sur l’appui d’une majorité absolue de Québécois pour sortir le Québec du cadre canadien, nous pouvons toutefois encore compter sur un gouvernement souverainiste élu par une pluralité de Québécois pour faire avancer la cause du Québec en attendant que la souveraineté advienne. Dans cette perspective, y a-t-il une réconciliation possible entre les souverainistes qui refusent ou s’abstiennent de voter pour la gouverne provinciale et ceux qui s’en accommodent à défaut de conditions gagnantes ? (...)
    ***
    Rien n'empêche le PQ de développer un discours et un plan d'action cohérents sur l'accession à l'indépendance. C'est ce qui manque au Plan Marois et c'est justement sur ce genre de sujet que les membres réunis en congrès doivent travailler. Si les questions d'intendance relèvent du gouvernement, celles d'avenir, relèvent d'abord des instances démocratiques.
    À moins de vouloir traîner ce boulet longtemps encore, le congrès qui se réunira dans deux ans devra clairement distinguer les questions de gouvernance et celles d'indépendance et proposer un plan d'action clair, sinon nous continuerons à nager dans la confusion.
    Il faut les idées claires pour construire un pays et inspirer confiance à nos compatriotes, sinon nous risquons de demeurer longtemps dans les limbes de la gouvernance.
    L.L.

  • Michel Guay Répondre

    17 juin 2009

    Ce que le Parti Québecois de Pauline Marois veut faire n'aurait pas été possible il y a 10 ans 20 ans 30 ans ou 40 ans
    Il faut savoir que le Parti Québecois à fait passé la population du Québec indépendantiste de 7% il y a 40ans à 22% puis à 40% en 1980 et près de 50% en 1995
    Et l'offensive éducative prévue fera passer les indépendantistes très vite à 60% car c'est évident que les fédéralistes refuseronr que le québec récoltent tous ses impôts , qu'une nouvelle loi 101 francise toutes les entreprises, etc...
    Et même si le Parti Québecois réussissait à récupérer tous les pouvoirs spolier par Ottawa il restera toujours à récupérer tous les pouvoirs internationaux car la nation Québecoise en marche ne cessera plus jamais de vouloir fonder un pays normal francophone et à vouloir être représenté dans toutes les instances internationales
    Vive le Québec libre , francophone et ouvert sur le monde

  • Raymond Poulin Répondre

    17 juin 2009

    Sur le site de Vigile, nous sommes apparemment plusieurs à voir les choses comme vous. Malheureusement, dans l’ensemble des Québécois qui veulent ou croient vouloir un pays, nous représentons, semble-t-il, une petite minorité, en tout cas ceux qui le font savoir. Les présidents des ass. de comté du Parti québécois ont voté sans aucun murmure ce programme de gouvernance. On n’a entendu jusqu’à mainteant aucune voix dissidente chez les membres (plus de 68000); même le SPQ libre accepte en négociant le droit au referendum d’initiative populaire. Il est clair qu’en nombre d’appuis populaires, le PQ ratisse large : même le sondage (non scientifique) fait dans Vigile donne environ 75% de satisfaits, ici même, à ce plan. Il reste quoi? Environ le quart des lecteurs de Vigile, les membres de QS (moins de 7000) et du PI (moins de 700). Autrement dit, nous sommes condamnés, à première vue, à vivre avec le plan Marois, qui n’a rien à voir avec un programme indépendantiste. Nous aurons beau nous agiter, nous sommes une poignée : probablement même pas 10000, et encore, les membres de QS sont d’abord de gauche et accessoirement indépendantistes. Il reste quoi, environ 3000 personnes pour s’opposer à ce plan qui n’en est pas un? Et nous avons cru qu’en favorisant l’union de tous les indépendantistes, nous arriverions à faire changer le cap? Il n’est nullement interdit d’essayer et de rêver, mais il me semble clair que nous sommes, en tout cas maintenant, une chiure de mouche dans une mer de m... Nous aurons donc le choix, aux prochaines élections québécoises, de voter pour ce en quoi nous ne croyons pas (ou très peu), au cas où un miracle se produirait dans la conjoncture et pour tenter de déloger la peste qui gouverne actuellement, ou d’aller à la pêche, comme l’écrit Ouhgo ailleurs. Et comme on ne peut se permettre d'abandonner le terrain à la peste, sans doute irons-nous voter (même Ouhgo) en nous pinçant le nez et en nous fermant les yeux. Le lendemain, nous recommencerons nos philippiques furibardes, en nous disant que la prochaine fois...

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juin 2009

    D'accord avec M. Lapointe sur ce qu'il écrit plus haut : «Ce qui me pose problème, c’est que Pauline Marois prétende que revendiquer plus pour le Québec conduira automatiquement à l’indépendance, alors que nous savons tous que c’est faux, que c’est un syllogisme.»
    M. Gilles Duceppe appelle ça : «La politique du pire est la pire des politiques» pour défendre le fait qu'en réussissant à améliorer la place du Québec dans le Canada à Ottawa, le Bloc aide à son indépendance future.
    C'est bien certain que, plus le Québec va être confortable dans la fédération canadienne, moins il va être tenté de s'en séparé. C'est même une lapalissade.
    Fait que...on ne peut quand même pas encourager l'élection des pires gouvernements pour aider à l'avènement de l'indépendance du Québec, me semble.
    On est pris au peu au piège dans notre situation sauf que la moins pire des solutions est d'élire quand même le PQ qui va tenter d'améliorer la place du Québec dans le Canada en allant chercher assez de pouvoirs pour renforcir le Québec qu'on ne peut pas laisser rapetisser avec M. Charest, quand même.
    Le fond de l'affaire est assez simple : 60 % de Québécois ne se sentent pas très aliénés ou colonisés ou menacés ou discriminés dans le Canada. Ils ont encore le goût de dire NON à l'indépendance pure du Québec.
    La seule solution pour se sortir de la situation est une vraie confédération.
    Tout le reste est amusant pour passer le temps mais pas gagnant.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juin 2009

    Le syllogisme vs le pragmatisme
    « Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d'accepter ce que je ne puis changer, le courage de changer ce que je peux et la sagesse d'en connaître la différence. » Marc Aurèle, Pensées
    « Qu’un gouvernement du Parti Québécois gouverne ne me cause donc aucune difficulté. Je n’ai rien contre le Plan pour un Québec souverain. Ce qui me pose problème, c’est que Pauline Marois prétende que revendiquer plus pour le Québec conduira automatiquement à l’indépendance, alors que nous savons tous que c’est faux, que c’est un syllogisme. L’expérience des quatre mandats du PQ nous a prouvé tout à fait le contraire. » Louis Lapointe (passage extrait de son article Le syllogisme de Pauline. Le Plan pour un Québec souverain , publié á Vigile.net).
    ***
    « (…), l'un des aspects les plus révélateurs dans l'exercice démocratique au Québec depuis l'événement de la prise du Pouvoir par le PQ en 1976, est qu'à chaque fois que le nationalisme politique et économique perd ce même pouvoir, les pro-fédéralistes se renforcent exponentiellement par l'action de gouverner et de contrôler l'administration publique en conquérant plus d'espace politico-économique soustrait à ce même nationalisme québécois, espace d'autorité qui sera employé sans égards contre les intérêts généraux des Canadiens français, puisque ce sont eux, en majorité, qui ont fait de ce nationalisme fondamental et anti-centraliste fédéral, depuis les années soixante, l'instrument politique indispensable à leur survie collective. » Jean-Louis Pérez (extrait de Lettre ouverte aux irréductibles souverainistes québécois , publiè à Vigile.net).
    JLP