Le tiers-monde au Québec

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Et nos gouvernements dépensent à tour de bras pour les immigrants et les réfugiés ?





C’est à lever le cœur. C’est même à se demander dans quelle brousse déshumanisée les autorités publiques et politiques laissent croupir chez-nous certains de nos compatriotes parmi les plus vulnérables des plus vulnérables.


Le Journal rapporte en effet une véritable histoire d’horreur – et l’expression n’est pas trop forte.


Des plaintes de résidents et de proches au Protecteur du citoyen font état d’un problème généralisé d’insalubrité et de négligence dans  une «résidence privée» pour personnes âgées à Sherbrooke.


Oui, à Sherbrooke, «au centre-ville de Sherbrooke, sur le territoire du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie – Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (ci-après le CIUSSS)», et non pas au tiers-monde officiel...


Infestation importante et récurrente de punaises de lit depuis plus d’un an. Formation déficiente du personnel. Administration directe des biens et avoirs de certains résidents par les «responsables» et propriétaires de la résidence. Erreurs de médication. Une «rampe d’escalier mal fixée, des fils électriques qui pendaient du plafond et une chaudière au milieu des escaliers pour recueillir l’eau». Négligence des besoins de résidents les moins autonome. «Traces de selles sur le lit et la chaise berçante d’une résidente, qui portait aussi des vêtements souillés, une selle séchée près du mur de sa chambre», etc., etc., etc.


Pour lire le rapport complet du Protecteur du citoyen, c’est ici. Je l'ai fait et c'est tout simplement révoltant. Attention aux cœurs sensibles...


Dans ce même rapport, on apprend aussi que cette «résidence» «dispose d’un certificat de conformité de résidence privée pour aînés délivré le 9 octobre 2016» et «comporte 45 unités locatives, incluant 39 chambres simples et 6 chambres doubles, pour une capacité d’accueil totale de 51 personnes. Au moment de la visite (des inspecteurs du Protecteur du citoyen), 42 personnes y habitaient» et que «la plupart des résidents et résidentes disposent de revenus restreints et plusieurs sont en situation d’isolement social et familial».


Comme si la cour n’était pas encore assez pleine d'une indignité sans nom, le rapporte souligne aussi ceci – et lisez bien ce passage :


«l’enquête a permis d’établir qu’à moins d’une situation particulière, les résidents et les résidentes ayant un gestionnaire de cas du CIUSSS ne sont généralement visités qu’une fois par année à des fins de réévaluation de leurs besoins. L’enquête incite à conclure que cette fréquence de suivi de la part du CIUSSS ne s’avère pas suffisante, compte tenu du manque de transparence, de collaboration et de rigueur de la Résidence dans le suivi de l’évolution des besoins de sa clientèle.»


Une seule visite annuelle de la part des «gestionnaires de cas du CIUSSS» pour des personnes aussi vulnérables et confinées à une résidence privée aux problèmes multiples de négligence?


Si ce n’est pas de la négligence des pouvoirs publics eux-mêmes, on se demande bien ce que ça peut être.


Attendez, ce n’est pas tout.


Toujours selon le rapport du Protecteur du citoyen, cette résidence privée a «obtenu son certificat de conformité en date du 9 octobre 2016. Toutefois, de l’aveu même du Service de la certification du CIUSSS, la Résidence a été certifiée de justesse. Le CIUSSS a également indiqué que le maintien de la conformité de la Résidence s’avérait fragile. Ainsi, le Service de la certification du CIUSSS estime que la Résidence est « sous surveillance ». Cependant, le Protecteur du citoyen constate qu’après avoir certifié la Résidence, le 9 octobre 2016, le Service de la certification n’a effectué aucune visite de suivi et de vérification de la conformité de la Résidence. Une telle visite n’a été effectuée que le 6 avril 2017, soit près de six (6) mois plus tard, et uniquement après que le CIUSSS ait été questionné sur la Résidence par le Protecteur du citoyen


Aucune visite de suivi du Service de la certification du CIUSSS avant que le Protecteur du citoyen ne s'en mêle lui-même.


En d’autres termes, ces aînés, nos aînés particulièrement vulnérables qui, toute leur vie, ont contribué à bâtir la société québécoise, sont exploités par une résidence privée, négligés de manière scandaleuse et privés d’un suivi serré des autorités publiques de santé et de services sociaux. De l’hommerie et de l’incompétence béate dans leur plus dégradante splendeur. D'où leur dernier recours : le Protecteur du citoyen.


Et combien y en-a-t-il d’autres situations de négligence, petite, moyenne ou grande, au Québec, dans des résidences privées pour personnes âgées? Ou dans des ressources intermédiaires privées subventionnées pour aînés ou personnes handicapées intellectuelles?


Pendant que le gouvernement Couillard a créé de véritables monstres bureaucratiques, technocratiques et hyper centralisés à la soviétique - on parle ici des CIUSSS et des CISSS, comme je l’ai noté souvent, les «chefs» de ces monstres ne savent plus ce qui se passe sur le terrain, soit pour les besoins réels du vrai monde. Qui plus est, l’impression est qu’ils ne veulent pas trop le savoir non plus.


À travers l’Occident, la tendance en santé et en services sociaux est pourtant à la décentralisation.


Justement parce que cela rapproche les «décideurs» du système et les services des besoins véritables de la population. Y compris, comme dans ce cas-ci, pour les personnes vulnérables.


Cela dit, toutes mes excuses au vrai tiers-monde pour mon analogie. Dans le vrai tiers-monde, on est peut-être pauvres financièrement, mais on traite pas mal mieux les aînés quand ils sont aussi fragiles.


 


 


 




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