Le vieux dilemme

La crise des derniers jours est moins une condamnation de son leadership qu'un révélateur de l'impasse dans laquelle se retrouve le Parti québécois en ce qui a trait à sa raison d'être, l'indépendance.

Pacte électoral - gauche et souverainiste


Depuis son arrivée à la tête du Parti québécois il y a quatre ans, Pauline Marois avait impressionné en apprivoisant habilement cette créature capricieuse, jusqu'à obtenir un vote de confiance de 93%. La crise des derniers jours est moins une condamnation de son leadership qu'un révélateur de l'impasse dans laquelle se retrouve le Parti québécois en ce qui a trait à sa raison d'être, l'indépendance.
Parmi les raisons invoquées par les démissionnaires, on retrouve un dilemme qui hante le PQ depuis presque 40 ans. En novembre 1974, lors d'un congrès tenu au Petit Colisée de Québec (!), le camp des pragmatiques, dirigé par René Lévesque (inspiré par Claude Morin), l'avait emporté sur le camp des volontaristes, mené par Jacques Parizeau. Désormais, le PQ promettait qu'avant de déclarer l'indépendance, il consulterait la population par référendum. Depuis cette date, les deux camps, les pragmatiques et les volontaristes, n'ont cessé de s'affronter.
La timidité de la «gouvernance souverainiste» de Mme Marois est le principal motif de la décision de Lisette Lapointe et de Jean-Martin Aussant. «Je suis contre cette mentalité qu'il peut parfois être stratégique de ne pas parler de souveraineté pour rejoindre un électorat plus large», a dit M. Aussant, dont le départ fait particulièrement mal parce qu'il était un des jeunes les plus prometteurs de la députation péquiste.
Le problème du PQ de 2011, c'est que chaque camp a eu l'occasion de mettre sa stratégie en pratique, les pragmatiques en 1980 et les volontaristes en 1995. Dans ce dernier cas, la défaite s'annonçait cuisante jusqu'à ce que M. Parizeau fasse appel, en désespoir de cause, au charismatique mais aussi très pragmatique Lucien Bouchard. Malgré les multiples ajustements tactiques et sept chefs, l'appui à la souveraineté est toujours resté à 40%, sauf pour quelques sursauts suscités par la conjoncture. Le sur-place génère l'impatience, l'impatience provoque les coups de tête. D'où cette impression de déjà vu, de «vieux film». Crise au PQ? Le PQ n'a-t-il pas toujours été en crise?
Le sondage CROP que nous publions ce matin montre à quel point les Québécois ne considèrent plus prioritaire le débat sur l'indépendance: 82% des personnes interrogées affirment que le PQ devrait avoir pour priorité de prendre le pouvoir et d'offrir un bon gouvernement aux Québécois, contre seulement 18% pensant que les péquistes devraient «mettre tout en oeuvre pour faire la souveraineté du Québec». Le fossé entre les péquistes volontaristes et la majorité des électeurs est immense.
Pour survivre, le Parti québécois devra continuer de nourrir l'espoir des premiers tout en parlant d'autre chose aux seconds. Cela exige des contorsions dignes du Cirque du Soleil. Dans ce contexte, diriger le PQ est sans doute plus difficile que jamais. Quoi qu'en pense M. Aussant, il est loin d'être certain qu'un autre y parviendrait mieux que Mme Marois.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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