L’électorat du grand Montréal est sous l’emprise de l’électorat anglo et allo, qui est l’électorat le plus braillard de tout le Canada. C’est cet électorat qui fut naguère le tremplin de l’ascension de Pierre Trudeau au Canada. C’est devant cet électorat que Lucien Bouchard s’est incliné et qu’il s’incline encore.
C’est à cet électorat de braillards* que fut destiné véritablement le grand rassemblement Love-in : le message, très subtil, au plus fort de la campagne référendaire de 95, consistait à dire à tous les francos ( c’est Nous çà) qu’ils Nous aimaient, en même temps qu’ils envoyaient un message de très basse fréquence à cet électorat anglo, que même si le oui référendaire gagnait, même si les french ( c’est Nous çà) gagnaient, tout le Canada(anglais) n’allait pas les oublier ni les abandonner. Témoignaient de cela les nombreux canadiens, hors Québec, mobilisés profondément pour l’événement, apeurés même, qui s’étaient déplacés aux frais de …à nos frais.
Le multiculturalisme canadien peut Nous fournir encore et encore, et n’importe quand, une armée de pareils sympathisants, tout autant mobilisés, tout autant profondément, tout autant apeurés, et tout autant fanatisés. De façon soft, c’est tout le Canada qui est mobilisé en permanence contre le Québec, contre Nous.
Pierre Trudeau a usé et abusé de cette mobilisation. Lucien Bouchard a gardé le silence, puis a retourné ses canons contre Nous.
C’est encore un non très soft et très canadien qui a été répondu à Québec et son maire sur l’affaire qui fait pourtant consensus à Québec même : la toute simple construction d’un aréna dédié à notre supposé sport national.
Il n’y a pas un « mystère Québec ». Il y a À QUÉBEC un « mystère Montréal », qui a mystifié longtemps tout le Canada, qui mystifie encore le Québec en entier, parce que les indépendantistes et les Québécois n’appellent pas toujours les choses de façon adéquate.
Il y a dans le grand Montréal un vote ANTI-QUÉBEC. Ce n’est pas du tout, mais pas du tout, un vote « Canada d’abord ».C’est un vote ANTI. C’est un vote dont la filiation est celle d’une minorité dominant historiquement, outrageusement, la majorité. C’est un vote récurrent et persistant, qui fausse notre démocratie. Il fausserait d’ailleurs n’importe laquelle démocratie. Mais c’est un vote rouge, libéral, au fédéral et au provincial. C’est ce dernier point qui explique l’astucieuse nomination de Larry Smith par le P.C.
Larry Smith est un estimé représentant de cette communauté, qui n’encouragera pas sa communauté à revendiquer très haut.(Larry Smith est un braillard soft). Les conservateurs de l’Ontario n’ont surtout pas besoin qu’une jonction se fasse entre cet électorat de braillards et celui de l’Ontario. Cette manière de faire relève de la stratégie ancienne des libéraux. Harper est très conscient que sa base électorale est dans l’Ouest, et qu’il doit se gagner l’Ontario, ce qui était l’exacte situation, mais inversée, impartie naguère à P.E.T. dont la base électorale se situait au Québec, ce qui le plaçait dans la situation de devoir se gagner lui aussi l’Ontario… mais contre Nous.
Les conservateurs d’Harper ont compris le vieux manège du P.L.C., manège qui a toujours consisté à énerver et ameuter l’électorat ontarien par l’entremise de notre électorat de braillards, victimes « canadiens » par excellence et autoproclamés de la loi 101.
Si les souverainistes furent naguère des alliés objectifs (instrumentalisés serait le mot plus approprié) de P.E.T.dans ses manœuvres pour se gagner l’Ontario, par l’effet repoussoir de « l’indépendance » auprès de l’électorat de braillards du West Island, l’inverse est maintenant possible avec Harper : pour se gagner l’Ontario, il n’est pas nécessaire à Harper le westerner—cela pourrait même être contre-productif, ce serait fournir du fuel aux libéraux-- de venir au secours de l’électorat angla « menacé », cet électorat reste en très grande partie fidèle au P.L.C. Dans ces conditions, le Bloc et le P.C deviennent des alliés objectifs très circonstanciels à l’encontre du P.L.C.
Il y a un vote ANTI-QUÉBEC qui ne favorise plus maintenant que le seul P.L.Q. de Jean Charest, contre tout bon sens d’ailleurs, après avoir longtemps et grandement favorisé le P.L.C. contre nous d’abord, les indépendantistes, et plus largement contre Nous.
C’est le vote ontarien que les conservateurs recherchent pour leur majorité. Et ils vont le trouver. Good. Et ils vont gagner. Good !
Les braillards ne l’avoueront pas, mais ils espèrent quand même un gouvernement fédéral majoritaire, quel qu’il soit, comme ils avaient si ardemment espéré que tout Montréal soit dé-fusionné, quitte à être saccagé. Saccagé plutôt que de risquer d’être francisé… Toujours la même gang… Et je reprends ici pour eux le mot un jour utilisé par un éminent citoyen de cette communauté pour décrire les séparatistes: toujours la même gang de « bâtards ».
À l’époque où il était P.M., plutôt que d’affronter ces braillards de Montréal, Lucien Bouchard s’était frileusement défilé, avait préféré la diversion au combat, et, comme pour se dédouaner auprès de cet électorat qui ne fut jamais le sien, qui ne l’aurait jamais été, il avait en guise de parade imposé des fusions municipales sur tout le territoire du Québec. Stratégie de colonisé. C’était pourtant à Montréal, et uniquement à Montréal, que des maires angla et leurs électorats avaient réclamé l’intervention de l’O.N.U. contre Nous. Aujourd’hui encore le P.Q. paie le prix pour ces fusions. Ce sont les seuls Tremblay d’Amérique qui furent divisés.
Les indépendantistes ne se l’avouent pas tous pas non plus, qu’il y a un vote ANTI-QUÉBEC, mais eux, qu’est-ce qu’ils peuvent désespérer devant cette minorité si longtemps triomphante, qu’ils refusent simplement encore de nommer.
Tout cela s’achève maintenant. Une nouvelle génération d’indépendantistes s’amène, bien décidés ceux-là à finir un vieux Combat. L’équipée elle-même de Jean Charest, faite de mensonges et de mystères, s’abîme dans un naufrage provincial sans précédent.
Une fenêtre s’ouvre pour la première fois. L’indépendance est à l’horizon.
Wake up P.Q.
• Se sont plaints de Nous jusqu’à l’O.N.U.
Il n'y a pas de mystère Québec
Le vote anti Québec
Explication simple d'un mystère canadien-français
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2 commentaires
Marcel Haché Répondre
29 janvier 2011@ François A. Lachapelle
Le Québec auquel Lucien Bouchard reste fidèle est un vieux Québec, l’ancrage du Canada français.
Mais ce vieux Québec est un Québec effondré. Le Canada français aussi. C’est d’un effondrement moral et politique dont il est question ici. Les canadiens français et les québécois continuent de vivre dans des institutions amplement capables de leur assurer argent et confort, sans aucun doute, mais le rapatriement de 82 a dévitalisé politiquement et moralement le Québec, de façon radicale : tout un peuple s’est soudainement aperçu qu’il n’était pas bienvenue chez lui. Le cynisme ambiant est la suite logique de l’avènement d’une conscience malheureuse.
Notre société continue son chemin sur un ancien élan. Et même si cette société continue d’être de plus en plus performante, assurant toujours plus de richesses et de conforts, son élan s’achève. L’énergie vitale, la passion, le dévouement ou l’espoir, appelez ça comme vous voudrez, ce qui est généralement porté au cœur des institutions, ce qui assure la force et la continuité d’une société, sa drive, pour parler autrement, cela est mort. L’élan de la révolution tranquille s’est éteint, au mieux il s’achève.
C’est pourquoi la souveraineté et l’indépendance sont devenues si urgentes. Bien entendu, bien d’autres voies politiques sont proposées et proposables. Le long silence de Lucien Bouchard, puis maintenant sa dernière prise de parole indiquent peut-être qu’il n’a plus rien à proposer. En ce cas, il ne serait pas seul. Oh que non !
Archives de Vigile Répondre
29 janvier 2011Merci Marcel Haché pour votre démonstration magistrale des manipulations dont fait l'objet l'électorat du Québec au service du "canadian nation building".
Pourquoi y aurait-il un vote anti-Québec? On est un peuple si pacifique, si accommodant, si peu dérangeant, si poli "stie" qu'on ne peut pas nous en vouloir. C'est rendu que nos adversaires internes peuvent paralyser le peuple du Québec avec le seul mot "chicane" dans l'expression "pas de chicane". Il est urgent de trouver un substitut au mot "chicane" par le mot "négociation". On ne se chicane pas, on négocie et on le fait pour se faire respecter. Il n'y a pas que les anglais qui peuvent négocier.
Selon un discours corollaire, le peuple du Québec n'est pas équipé pour faire son indépendance parce qu'il y a trop de bois mort, des citoyens dépendants qui carburent à la consommation, du pain et des jeux. Rien ne se passe au-dessus de la lèvre supérieure. C'est le néant de la réflexion, de l'analyse et de l'action conséquente. Je le mentionne, il y a des exceptions et le dossier des gaz de schiste le démontre. Question: la flamme de la solidarité sociale brillera-t-elle même après l'arrivée de Lucien Bouchard. Le cas Bouchard est révélateur des velléités du Québec.
Vous me permettez: cet homme ne mérite pas d'avoir "la chance au coureur" parce qu'il se range du côté des gazières qui profitent encore et encore de "la chance aux voleurs" prodiguée par une loi archaïque et obsolète. Dans ce dossier, la première chose à faire est de refaire la loi sur les mines pour l'actualiser en assurant la majorité (55% et plus) des bénéfices pour garnir les coffres de l'État du Québec.
Souvenons-nous du dicton populaire "celui qui paie les musiciens choisit la musique". Avec un "AVOCAT" sous mandat et grassement rémunéré, il est illusoire de penser qu'il travaillera contre ses clients. Monsieur Bouchard AVAIT le choix de se mettre au service du bien public en faisant une démarche "à titre gratuit" pour former un comité consultatif comme il l'a fait pour produire le mémoire "Pour un Québec lucide".
Avec l'affaire Michaud face à laquelle Monsieur Bouchard s'est comporté en paria, manque d'honneur, face au déficit zéro où Monsieur Bouchard a laissé au peuple du Québec un héritage enfoncé de force dans la gorge et pour lequel nous en payons encore le prix, tout cela pour faire plaisir à des forces occultes qu'il connait, la preuve est faite et l'évidence nous rappelle que 'dans sa peau mourra le crapaud". Nihil novi sub soli comme disent les romains.