Nonobstant l’invitation du Conseil des juifs hassidiques du Québec envers certains membres de la communauté à respecter les directives de la Santé publique limitant à dix le nombre de personnes pouvant être présentes en même temps dans un même lieu de culte, il m’apparaît évident que ces rassemblements ont été tenus sciemment dans un contexte de désobéissance envers les consignes sanitaires.
Et, pour ajouter l’insolence à la désobéissance, un membre de la communauté religieuse a évoqué pour sa défense que les règles entourant les rassemblements religieux n’étaient «pas claires» alors qu’il croyait que le maximum de dix personnes rassemblées dans un lieu de culte pouvait s’appliquer pour chaque pièce munie d’une porte donnant sur l’extérieur.
Soyons sérieux! Comme plusieurs autres communautés installées au Québec, les juifs hassidiques revendiquent le droit d’être reconnus comme des citoyens québécois à part entière, intégrés solidement dans la société québécoise. Eh bien alors, comment expliquer le fait que, lorsqu’ils doivent se plier à des consignes sanitaires en temps de crise, ces mêmes communautés y dérogent sans coup férir?
En ce qui me concerne, les juifs hassidiques, qui se disent intégrés comme citoyens québécois, ne peuvent pas pratiquer leurs rites religieux s’ils contreviennent à la loi de l’État où ils ont élu résidence permanente…C’est une simple question de gros bon sens!
Coupables de s’aimer
Jonathan et Roseline se sont rencontrés il y environ un an, soit avant le début de la pandémie. Ils sont amoureux. Or, comme les deux tourtereaux vivent chacun chez leurs parents, il leur est interdit de se voir après 20h.
Le 22 janvier, ils se sont rencontrés chez Roseline pour souligner leur premier anniversaire de fréquentation jusqu’à ce que la police intervienne à 23h30 à la suite d’une plainte. Rappelons que, dans la forme actuelle du décret gouvernemental, il est interdit à quiconque de visiter une personne d'une autre adresse, encore moins de s'y retrouver après 20h. Quant à Jonathan et Rosalie, pour cette fois, ils s’en sont tirés avec un avertissement mais, pour ajouter l’insolence à l’incohérence, le policier les a avisés qu’ils recevront une contravention dans le cas de récidive.
Les deux « coupables » d’infraction à une mesure sanitaire ne participe à aucun party et ne voit plus leurs amis, le seul plaisir qu’il leur reste étant de pouvoir se rencontrer comme ils l’ont fait au cours de la dernière année. Difficile de leur faire comprendre la cohérence d’une telle mesure eu égard à leur situation de fait.
Aussi avaient-ils un message pour le premier ministre : « On aimerait avoir des clarifications sur cette zone grise. On aimerait arrêter d'être traités comme des criminels alors qu'on fait juste aimer quelqu'un d'autre »… À vous de répondre, M. Legault!
Henri Marineau, Québec
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