Les leçons du déluge du Saguenay ont-elles été retenues?

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Et celles de la crise du verglas ?

Les leçons du déluge du Saguenay ont-elles été retenues? C'est la question avancée par l'historienne Russel Aurore Bouchard avec les inondations dans le sud de la province.
«Je revois le film qui se passe aujourd'hui en 2017. Je revois les mêmes discours. Je revois les mêmes causes,» a déclaré Mme Bouchard.
Selon elle, les inondations actuelles feront plus de dégâts que celles de 1996. « Le désastre est démesuré par rapport au Saguenay. C'est beaucoup plus important. »
L'historienne croit que les enseignements du Saguenay n'ont pas été retenus. «Les mêmes stratagèmes. Les mêmes faux fuyants gouvernementaux d'Hydro-Québec et du gouvernement. Les gouvernements ne veulent pas apprendre de leurs erreurs. Ils ne veulent pas apprendre de leur mauvaise gestion.»
Ses critiques sont dirigées surtout vers le gouvernement et les gestionnaires de barrages.
«Le gouvernement a péché par son incapacité de prendre des décisions. Ça n'aurait pas dû avoir lieu dans cette démesure-là. C'est Hydro-Québec qui devrait être prise à partie parce que, effectivement, la leçon de 96 n'a pas servi.»
Selon Russel-Aurore Bouchard, l'inondation était prévisible en faisant le calcul de la neige tombée et des précipitations à venir. Elle aurait été moins grave avec des leçons appliquées, 21 ans plus tard, estime Mme Bouchard.
«On pouvait soulager une partie du malheur qui est arrivé. Je ne dis pas qu'on aurait pu tout l'éviter.»
Son opinion est dirigée aussi vers les autorités municipales sur les zones inondables habitables. « On les savait toutes où étaient les zones inondables. Où sont les actions gouvernementales pour commencer à faire des déplacements humains, à indemniser des familles qui devront être délocalisées? Les municipalités qui ont donné des permis malgré qu'elles avaient des cartes. Ils n'ont pas eu de programmes de relocalisation. »
Mme Bouchard craint que d’autres leçons soient appliquées. «On va indemniser selon des grilles d'analyses qui vont être de plus en plus resserrées.»
Et que la conclusion de ce drame ne sera pas établie. «La première victime que nous avons eue en 96 et la première victime que nous avons en 2017 avec ce que l'on vit là, c'est la vérité.»
L'historienne est persuadée que la facture de 2017 sera plus salée que celle du Saguenay. En 96, les indemnités s'étaient élevées à 800 millions, les dégâts, à plus d'un milliard.


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