Les liens entre un chef de parti et les médias doivent être clarifiés, soutient Couillard

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Cause toujours, mon lapin, tu ne perds rien pour attendre !

(Dakar, Sénégal) La candidature de Pierre Karl Péladeau à la succession de Pauline Marois «était un secret de polichinelle». Désormais officielles, ses intentions rendent plus nécessaires encore qu'on clarifie les rapports qu'un chef de parti peut entretenir avec un empire médiatique, estime Philippe Couillard.
«Si un jour il devient chef, on le dit depuis le début, il y a un enjeu réel à résoudre», a prévenu hier soir M. Couillard à son arrivée à Dakar, pour le 15e Sommet de la Francophonie, qui débute demain.
Actuellement, «des discussions sont en cours entre les partis politiques pour que cette situation soit discutée de façon correcte. Pendant ce temps, la course à la direction va se faire», a analysé M. Couillard.
À Québec, depuis quelques semaines, les discussions progressaient à pas de tortue entre le gouvernement et l'opposition péquiste quant au mandat d'une telle commission. Le PQ souhaitait qu'on discute de façon très large de la propriété des grands groupes de presse comme Québecor, mais aussi Gesca et Cogeco. Le gouvernement libéral envisageait plutôt une démarche uniquement centrée sur la situation du député péquiste de Saint-Jérôme, actionnaire de contrôle de Québecor.
Des règles différentes pour les ministres
Rien n'interdit à un simple député d'avoir le contrôle d'entreprises. Les ministres et le premier ministre sont soumis à des règles plus étroites.
Publiquement, M. Péladeau a fait savoir qu'il comptait mettre ses actions de Québécor dans une fiducie sans droit de regard s'il devient chef du PQ, mais il a précisé qu'il donnerait instruction à son mandataire de ne pas vendre ses actions, héritées de son père, Pierre, mort il y a près de 20 ans.
Les députés ne sont pas visés par les règles qui leur interdisent de gérer eux-mêmes leurs avoirs, mais «quand on devient chef de parti, éventuellement chef de l'opposition, c'est autre chose, a souligné M. Couillard. Il y a cinq ou six mois de campagne devant nous, on va le laisser faire sa campagne, je n'entends pas intervenir dans la campagne à la direction du PQ», a-t-il prévenu.
Son annonce, hier, à l'Université de Montréal, n'est pas une surprise, insiste M. Couillard au sortir d'un entretien de près d'une heure avec le premier ministre sénégalais, Mahammed Boun Abdallah Dionne. Pour lui, il faut se garder de l'impression que M. Péladeau l'emportera quoi qu'il advienne. «J'ai appris à me méfier de l'évidence. Cinq ou six mois en politique c'est long, les candidats sont là, ils sont plusieurs, je n'ai pas l'intention de m'en mêler.»
Le gouvernement «va écouter avec attention ce que diront les candidats», mais pas question pour Philippe Couillard de commenter au jour le jour les différentes prises de position. «On prend des notes et quand le chef sera désigné, on aura une différente façon de réagir.»
Pour lui pas question d'ajuster le plan de match du gouvernement pour contrecarrer un candidat issu du monde économique. «Je ne pense pas aux adversaires, je travaille sur notre plan de quatre ans, les nouvelles sont bonnes, y compris sur le plan budgétaire», observe-t-il à quelques jours de la déclaration économique de son ministre des Finances Carlos Leitao.
Bien sûr, M. Péladeau jouit d'une grande notoriété, «cela est un fait, mais une course, ça se gagne également. On a vu des candidats peu connus le devenir davantage; on verra», a conclu M. Couillard.


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