Les "canadianisateurs"

Les québécois travaillent s’il y a des emplois. Et cela comprend les nouveaux québécois que sont les nouveaux arrivants.

Tribune libre

Données sur l'emploi pour le mois d'octobre 2009 - «C'EST LA PREMIERE FOIS DEPUIS 1966 QUE LE TAUX DE CHOMAGE QUÉBECOIS EST INFERIEUR AU TAUX DE CHOMAGE CANADIEN» - SAM HAMAD…cnw Telbec 6 Nov.2009.
Les québécois travaillent s’il y a des emplois. Et cela comprend les nouveaux québécois que sont les nouveaux arrivants.
Mais quelques chiffres révélateurs…sur lesquels le ministre concerné, M. Hamad, reste discret.
Parmi toute la clientèle à l’Aide Sociale, il y avait au Québec, en Août 2009, 66,253 prestataires adultes « nés hors Canada ».
Sur ces 66,253 citoyens prestataires adultes, 64% d’entre eux étaient et sont au Canada depuis plus de trois ans. Les autres 36% d’entre eux constituent la catégorie moins de trois ans et la catégorie des revendicateurs du statut de réfugié. (Ces chiffres varient peu de mois en mois)
Il y avait aussi, en plus, 11,378 citoyens prestataires adultes, « nés hors Canada », à la solidarité sociale, dont il est très facile de penser que, vu l’état de leurs contraintes à l’emploi, reconnues sévères, ils seront à la charge de la communauté pour une très longue période.
C’est donc une quantité importante (si en plus on ajoutait les enfants, qui ne sont pas inclus ci-haut) de citoyens prestataires qui augmentera, au fil des nouvelles arrivées d’immigrants, puisque, malgré la meilleure tenue du marché du travail au Québec, historique selon M. Hamad, beaucoup des anciens « nouveaux arrivants » ne s’y sont pas encore intégrés.
Qu’en serait-il si le marché du travail déclinait ?
Faut être capable ici, en contrepartie, de reconnaître que les nouveaux arrivants, n’étant pas tous à la sécurité du revenu, que ceux qui y sont, n’y demeurent pas toujours. D’une certaine manière, cela a l’apparence d’égaliser les choses. Mais l’apparence seulement.
Quand même, cependant et malgré tout…
Quand même, cependant et malgré tout, le « trois ans et plus » de présence au Canada, jouxtée, pour cette catégorie, une clientèle, à une présence au programme d’aide sociale, vient contredire toute la propagande libérale et canadienne : tout performant qu’il puisse être, le marché du travail québécois n’arrive pas à intégrer toute la force de travail des nouveaux arrivants. Certainement pas, en tous cas, à la hauteur des prétentions de Sam Hamad. C’est sans doute la raison pour laquelle les candidats, à l’étranger, intéressés à s’établir au Québec, sont avertis par le ministère de Mme James, le M.I.C.C., que leur intégration au Québec, dans le domaine de leurs compétences, pourrait prendre 5 ans.
Ce phénomène, la difficulté d’intégrer économiquement, n’est pas unique au Québec. À des degrés divers, les échos qui nous parviennent d’Europe concordent souvent avec ce que nous connaissons ici. Cependant, il s’agit de pays souverains, capables de contrôler chacun en partie son immigration par la citoyenneté. Surtout, des pays possédant toute la « boîte à outils » nécessaires à la réussite d’une intégration économique, mais plus largement culturelle.
Ici, les revendicateurs au statut de réfugié, par exemple, relèvent d’Ottawa, pour l’établissement du statut, mais, (nombreux à l’aide sociale) relèvent de l’état québécois pour leurs besoins. Ces distinctions et ces chevauchements de l’aide fournie ne servent finalement qu’à masquer que c’est Nous qui sommes, en définitive, le peuple souverain concerné. Mais il s’agit d’un souverain qu’on distrait souverainement, quand on ne le trahit pas.
S’agit donc pas de « bûcher » ici sur des vulnérables, comme on l’a fait sur Nous pendant longtemps*. Simplement, relativiser un peu toute la propagande libérale quant à la nécessité de l’immigration, présentée comme seulement bénéfique, et incontournable. Comme seule capable de prévenir « le choc » (démographique) du Québec, le «choc de l’an remis », d’année en année, tant appréhendé par les jeunes libéraux, qui voudraient tant que « le choc » survienne enfin du temps de leur jeunesse.
Cela défrise un peu les prétentions M. Hamad, et sans doute aussi celles de Mme James, cachée derrière. Tant mieux. Ces deux là ont toujours les réponses, sans s’être jamais posé les questions.
L’immigration est le fer de lance du multiculturalisme canadien, une doctrine de l’état. Une doctrine qui fonctionne à plein régime, qui s’est même emballée (60,000 dossiers, minimum, de revendicateurs au statut de réfugié en attente au Canada). L’immigration est au cœur de la stratégie des libéraux. Celle-ci est portée au cœur même des institutions québécoises. Privées et publiques. Pour les adeptes et dénonciateurs de la « canadianisation » tous azimuts, faut pas chercher les « canadianisateurs » si loin qu’à Ottawa. Les« canadianisateurs »sont très souvent et simplement des multiculturalistes. Beaucoup sont même souverainistes. C’est ben pour dire !
• Le Québec a longtemps traîné au Canada la réputation d’être un repaire de b.s. Comme maintenant à propos de la corruption. De la même façon que la péréquation, célébrée à genoux par les libéraux, sert AUSSI à montrer de la part des autres provinces, combien elles peuvent être généreuses, et le Québec, bénéficiaire, veule et ingrat; tout cela participe de l’annexion de notre état.
Rapport statistique sur la clientèle des programmes d’assistance sociale. Août 2009.


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