L'indépendance grippée

Malgré que le Québec est maintenant bloqué, l’opinion publique, elle, n’est jamais complètement statique ni asphyxiée.

Tribune libre

Le temps s’accélère. L’information est devenue frénétique, mais l’opinion reste statique, bassinée par les experts et les gourous.

La crise du A H1N1 est symptomatique : cela a pris du temps à l’opinion publique de se faire (faire) une autre idée. Mais elle bouge, maintenant, l’opinion publique. Et radicalement.
On parle de panique. Mais c’est bien davantage de la panique des autorités gestionnaires, incompétentes, dont il est question, que de celle des longues filées d’attente. La population, elle, se montre obéissante. Patiente et mesurée. Mais son opinion bouge assez radicalement.
La cause très « politique »de l’indépendance, son côté très « ensemble-le-peuple », peut évoluer, lui aussi, bien plus rapidement que par le passé. Le passé récent même.
Le temps accélère le pas. L’information et la désinformation tourbillonnent. Les gourous prennent la pose, mais l’information triomphe.
Et toute la population, indifférente en apparence, pourrait subitement devenir très réceptive à elle-même, à son indépendance. C’est cela que nous montre H1N1.C’est ce que montre aussi son indignation quant à la corruption. Il y a encore un peuple qui existe.
Simplement, les indépendantistes ici pourraient se convaincre que le temps, accéléré, leur est aussi compté, et qu’il est surtout compté à tout un peuple bien plus sûrement encore qu’une grippe ou un vaccin. Un peuple ? Plutôt que toute l’hu-ma-ni-té ? Oui, Nous, qui sommes le peuple humain ici, au Québec, qui existe encore, et qui, pour reprendre l’expression de C. Bergeron, n’est pas un « cheptel » aux mains des gourous et des spécialistes.
Des conclusions s’imposent. La variété des moyens est grande, et les partis souverainistes, nombreux et légitimes.
Malgré que le Québec est maintenant bloqué, l’opinion publique, elle, n’est jamais complètement statique ni asphyxiée. C’est elle qui fait la part aujourd’hui entre les gourous et les médecins. C’est elle qui débloquera assurément, inévitablement, tous les remparts de la distraction et de la rigolade construits pour la contenir. C’est l’histoire même.
Est-ce que ce sera l’indépendance ? Mon cœur répond. Mais c’est aux indépendantistes d’y voir. Et à eux seuls, puisqu’ils sont actuellement les seuls légitimes.
Chaque peuple sa maison.
À chacun de choisir, s’il en a le cœur, la maison Québec.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    5 novembre 2009

    Beau texte Monsieur Haché! Parfois, il m'arrive de désespérer de notre avenir collectif
    surtout depuis que ce gouvernement mafieux et malhonnête est en poste pour détruire,
    c'est assez évident, tous nos acquis de la révolution tranquille dans le but de rendre
    l'indépendance du Québec impossible à réaliser. Mais comme vous le disiez si bien dans votre commentaire suite à l'article de M.Lapointe, ça prend une nouvelle génération de politiciens au PQ afin d'insuffler un regain nouveau à ce parti. À partir de ça, tout pourrait changer drastiquement, j'en suis sûr. Il ne faut pas se décourager,
    le peuple québécois a une grande force de caractère et est capable de rebondir assez
    rapidement. Si nous pouvions faire comme les Anglos et les allophones et voter en
    bloc homogène pour toutes les questions vitales à notre survie et notre épanouissement, ce serait un grand pas en avant. Il m'a fait plaisir d'émettre ces quelques propos avec vous.
    André Gignac le 5-11-09