Lettre à Victor-Lévy Beaulieu

Tribune libre 2008


J’ai bien reçu votre message. J’ai été quelque peu étonné de la réaction
de certaines personnes. J’ai dit quelque peu car quelquefois, vous le savez
sans doute, les interprétations les plus farfelues ou carrément méchantes
circulent plus vite que la peste bubonique. Le 7 mai dernier, j’ai publié
dans Vigile un texte sur la « reine-nègre », Michaëlle Jean et sur son rôle
extrapolé qu’elle a exercé en France au lieu d’un représentant authentique
de la VILLE de Québec, car c’est bien de cela qu’il s’agit, la VILLE de
Québec.
Le terme « reine-nègre » m’est venu suite à une réflexion sur
l’expression bien connue « roi-nègre ». Je me suis dit pourquoi pas la
féminiser puisque c’est une femme qui joue ce rôle. Suite à cet article, je
n’ai pas eu beaucoup de critiques acerbes. Il m’a semblé que le sens de
reine-nègre avait été compris. Quand vous avez publié votre texte, que
j’approuve d’ailleurs, les réactions ne se sont pas fait attendre. Votre
notoriété, sur ce point, vous a nui. Haro sur le baudet!
Je suis dans la production vidéo mais je n’ai pas vraiment accès aux
médias comme tels. J’ai commencé hier mais j’ai été interrompu alors
aujourd’hui, maintenant, je vais faire un texte pour envoyer à Vigile. Je
vais vous en envoyer une copie pour que vous puissiez vous en servir si
vous en voyez l’utilité. Je vais le faire sous forme de lettre qui vous
sera adressée.
Je me souviens quand j’ai fait un texte sur la « taxe juive », les
produits cachères qu’on nous force à payer à l’épicerie; j’ai eu droit à des
interprétations totalement hors du sujet et là nettement racistes. On a
même dit que l’épouse de Lucien Bouchard avait du sang juif, vous voyez
d’ici les dérapages.
Bref, je fais maintenant ce que je vous ai dit plus haut et si je peux
vous être utile de quelque manière, faites-le moi savoir.

Ivan Parent

-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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Ivan Parent403 articles

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Pianiste pendant une trentaine d'années, j'ai commencé
à temps partiel d'abord à faire du film industriel, de la vidéo et j'ai
fondé ma compagnie "Les Productions du LOTUS" Les détails seront visibles sur mon site web.
Site web : prolotus.net





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6 commentaires

  • David Poulin-Litvak Répondre

    1 juin 2008

    Moi, je me dis, VLB savait ce qu'il faisait. Il n'est quand même pas con, il savait bien qu'il allait provoquer un scandale dans un verre d'eau. Je crois qu'il a réussi, les Haïtiens choqués, c'est du dommage collatéral. C'est vrai qu'il faut faire attention, mais il faut surtout faire attention à ne pas se laisser piler sur les pieds. Le but était de dénoncer Michaëlle Jean, que les médias bourgeois s'en indignent, personnellement, admettons-le, ça le fait bien rire dans sa barbe! Ce sont tous des médias-nègres ou de nègres-médias. Tiens un beau titre d'article... Divine muse de l'indépendance, inspire-nous! (S'cusez pour les athées, moi, je respecte ça, bien que je ne m'empêcherai pas de rire de vous! Hahaha!)
    Bien cordialement,
    DPL

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mai 2008

    A propos des commentaires de Louis Prud’homme
    M. Prud’homme, après vous avoir lu,
    1- Je pense toujours que d’un point de vue québécois et indépendantiste, le comportement politique de Michaëlle Jean mérite la critique la plus sévère et que la virulence de VLB telle que concentrée dans l’expression “reine-nègre” est justifiée.
    2- Ce même message critique à l’endroit de Mme Jean avait été exprimé auparavant d’une manière moins virulente entre autres par Yves Beauchemin mais n’avait pas eu la même répercussion.
    3- Vous soulevez la question de l’opportunité politique du style de cette intervention d’un point de vue stratégique. Vous le faites d’une manière telle qu’il est impossible d’ignorer votre point de vue et qu’on devrait en tenir compte à l’avenir et que VLB lui-même, dans ses interventions futures, devrait en tenir compte d’autant plus qu’il est candidat officiel du Parti indépendantiste dans Rivière-de-Loup
    Dans cette perspective, voici les phrases qui font réfléchir.
    a) Un peu de jugeotte pour une meilleure parlotte cher VLB.

    b) Tu fais reculer la cause du pays avec tes figures de style.
    c) Moi, je ne l’ai pas taxé de raciste mais je persiste à croire que l’expression de reine-nègre est mal choisie, anachronique et blessante pour l’électeur moyen d’origine haïtienne ou africaine.
    d) Il faut réfléchir avant d’insulter les gens qu’on veut gagner au pays du Québec. Ce n’est pas en brûlant sa Grande tribu (que j’ai lu) que la cause progressera mais en faisant des contacts et de l’éducation auprès des néoquébécois. Or au lieu de cela les membres du parti indépendantiste sèment le doute sur les péquistes disant qu’ils sont les seuls avec leur .6% du vote, à être indépendantistes.
    e) Un peu de bon sens merde ! Vlb pourrait écrire un livre sur le 50 milliards que le fédéral vient chercher dans nos poches, ce serait plus utile que de provoquer des débats, comme il le dit, de cette sorte c’est-à-dire en insultant les noirs et en les éloignant de nous. Les fédéralistes ne disent presque rien car ils triomphent et rient de lui. Ils utiliseront sûrement cela au moment opportun.
    Je serais bien curieux de savoir ce que pense vraiment VLB par-devers lui-même des conséquences politiques de son intervention. Pour lui, faire de l’action politique, c’est “brasser la cage” comme il me l’a dit pour justifier son appui à L’ADQ qui visait plus à désavouer le Parti québécois qu’à appuyer vraiment Mario Dumont. “Brasser la cage” d’accord mais avec quelle efficacité politique? La question se pose. La situation politique actuelle exacerbe VLB à un point tel qu’il sent que son devoir de patriote est d’intervenir pour nous réveiller. Je suis incapable de le blâmer en aucune façon. La méthode du politiquement correct qui craint de déplaire ou de faire de la peine est-elle plus efficace?
    Robert Barberis-Gervais, 29 mai 2008

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mai 2008

    Réponse à Robert Barneris-Gervais,
    Je suis outré, dépassé par les interprétations qu'on peut faire d'un texte. Je suis aussi très peiné de la réaction de la communauté haïtienne. Ils ne sont pas concerné, vraiment pas mais ils ont tiqué sur le mot nègre dont, bien sûr, le sens premier est insultant, dégradant. Il n'est pas ici aucunement question de racisme. Ce sont malheureusement les Haïtiens eux-même qui y ont vu du racisme, et ça je trouve cela désolant. C'est un retournement de sens et on passe totalement à côté du message. Si Jeanne Sauvé, à l'époque, avait fait ce qu'a fait Michaëlle Jean, on aurait aussi pu l'appekller reine-nègre. Mais elle avait trop de classe pour se permettre de tels écarts.
    Personnellement j'aime beaucoup les Haïtiens. L'été dernier, je suis allé filmer une noce haïtienne. J'ai dans le passé aussi filmé d'autres mariages mais croyez-moi, ces Haïtiens ont eu beaucoup plus de classe, de gentillesse et d'éducation que la plupart des autres mariages auxquels j'ai participé. Quand j'ai été opéré à coeur ouvert à l'Institut de Cardiologie, les infirmières étaient toutes compétentes mais les Haïtiennes avaient un p'tit quelque chose en plus, de bonté, d'humanité, de dévouement. Comment peut-on devenir insultant devant ces gens, c'est impensable.
    Le Québec a toujours été l'endroit en Amérique où il y eu le moins de racisme, autant les juifs que les africains y ont toujours été le mieux reçus. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de racisme, je dis qu'il y en a beaucoup moins.
    Emmanuel Dubourg, saute les plombs et ne peut que semer la zizanie. Il illustre pourtant un fait que les libéraux aimeraient bien pouvoir nous museler, limiter le droit de parole. C'est un concept dangereux. J'espère que des Haïtiens vont revenir à la raison et expliquer à leur communauté le vrai sens de l'expression et que Michaëlle Jean. au risque de les décevoir, a joué un rôle abject de reine-nègre et de trahison envers le peuple québécois. On ne peut pas non plus passer sous silence ce mépris de nous tous, haïtiens compris. Elle était quelqu'un de bien, talentueuse et jolie, ce qui ne nuit pas. Ell a accepté le röle de représentante de notre colonisation et en plus, elle en remet et usurpe le rôle en France de celui qui aurait dû être là.
    Malheureusement il y eut une co-incidence de sa peau noire et de l'expression reine-nègre. Une société qui évolue, généralement évacue le racisme. Il faut toutefois se rappeller que ce petit démon n'est jamais caché très loin, et qu'en brassant de la ....marmelade, il pourrait réapparaître. Le Québécois est tolérant, trop même, mais j'ai toujours appris qu'il faut se méfier de l'eau qui dort. Un vent d'incompréhension trop puissant pourrait soulever de la vague. Ce serait vraiment dommage.
    En passant, quand j'ai utilisé le terme reine-nàgre, je ne l'avais jamais entendu ailleurs. Je ne réclame pas ni paternité ni droit d'auteur (ha ha). Il faudrait que je repasse ce film de Pierre Falardeau et voir s'il utilise ce terme. Le temps des Bouffons est un bijou en son genre.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mai 2008

    À Robert Barberis-Gervais: toute vérité n'est pas bonne à dire. Quand on sait que ça va insulter les gens, affaiblir l'idée d'indépendance du Québec pour laquelle on milite, on se ferme la trappe ou on trouve ¨les mots pour le dire¨. Si vous étiez un noir et que vous lisiez des termes comme république de bananes, roi-nègre aimeriez-vous cela? L'émotion et les crisettes sont mauvaises conseillères. Il faut réfléchir avant d'insulter les gens qu'on veut gagner au pays du Québec. Ce n'est pas en brulant sa Grande tribu, que j'ai lu en passant, que la cause progressera mais en faisant des contacts et de l'éducation auprès dees néos. Or au lieu de cela les membres du parti indépendantiste sèment le doute sur les péquistes disant qu'ils sont les seuls avec leur .6% du vote, à être indépendantistes. Donc logiquement la cause est sans avenir et si j'étais un néo je rirais de cette étapisme qui mène aux calendes grecques. Les crises d'ado ne bâtissent rien, elles détruisent tout. Même quand on n'est pas raciste mais naïf. Un peu de bon sens merde! Vlb pourrait écrire un livre sur le 50 milliards que le fédéral vient chercher dans nos poches, ce serait plus utile que de provoquer des débats, comme il le dit, de cette sorte c'est-à-dire en insultant les noirs et en les éloignant de nous. Les fédéralistes ne disent presque rien car ils triomphent et rient de lui. Ils utiliseront sûrement cela au moment opportun.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mai 2008

    Bonjour Yan Parent.
    Comme je suis un lecteur assidu de Vigile.net et de sa tribune libre, il est certain que j'avais lu votre article. En lisant VLB, je me suis demandé où j'avais vu cette expression: reine-nègre. Et bien c'était vous. Je recommande à tous d'aller lire votre texte du 7 mai 2008. Je cite:
    "On croit généralement que les rois-nègres sont des souverains à peau noire. En réalité la couleur de la peau n’a aucune importance. C’est sûr qu’il y en a eu en Afrique mais l’expression vient du fait qu’un roi nègre est un personnage colonisé qui a acquis la confiance du colonisateur pour soumettre son propre peuple aux désirs du conquérant, de l’envahisseur. Le premier qui a refusé ce statut est Moïse. Aussitôt qu’il a su qu’il était d’ascendance juive, il a tout fait pour sortir son peuple des griffes du Pharaon. Il a réussi, lui. Un conquérant ne pourrait jamais garder un pays qu’il envahit sans avoir des complices, des rois-nègres qui sont souvent plus durs pour leur population que le conquérant lui-même."
    Et vous référant à Michaëlle Jean, vous employez l'expression "reine-nègre" qui était déjà dans le titre de l'article mais, au pluriel, pour faire un parallèle avec les "rois-nègres". Je soupçonne Bernard Frappier d'avoir trouvé ce titre. Je vous cite encore:
    "Avec le 400ième de la ville de Québec on avait une chance d’avoir une visibilité accrue à travers le monde et particulièrement en France et les pays francophones. C’était trop beau pour le Québec alors avec la complicité évidente de Charest, le fédéral a monopolisé les représentations de cette manifestation jusqu’à envoyer notre « reine-nègre » (la première fois que je peux féminiser ce mot) à Paris rencontrer Nicolas Sarkosy, un admirateur de George W. Bush et de son petit caniche Steven Harper."
    Vous avez préparé le terrain à VLB. Merci de nous l'avoir souligné. Pierre Falardeau nous a rappelé hier (à LCN) que, dans son film, Le temps des bouffons il avait appelé Jeanne Sauvé, gouverneure générale, "reine-nègre". Cela enlève un argument à Dany Laferrière. Nos amis de la communauté haïtienne sont tellement obnubilés de voir une des leurs qui, selon eux, a réussi, qu'ils ferment volontairement les yeux sur l'instrumentalisation politique de Michaëlle Jean à laquelle elle collabore à 200%.
    Ils ne peuvent pas ne pas voir cette instrumentalisation. D'ailleurs, au moment de sa nomination, un chauffeur de taxi haïtien, fier de voir une Haïtienne nommée à un tel poste de prestige, avait fait une pause puis ajouté: "Ils vont se servir d'elle..."
    Il avait compris mais était quand même déchiré. C'est ça le machiavélisme de cette nomination faite par Paul Martin pour que les Haïtiens deviennent plus des Canadiens que des Québécois à part entière. Je ne parlerai pas du député libéral de Viau, Emmanuel Dubourg, qui a perdu le nord, veut retreindre la liberté d'expression et punir le coupable. Je me suis dit quand même que si les Haïtiens de Montréal étaient aussi puissants que les Juifs de Montréal et du Canada, VLB aurait été blâmé par l'Assemblée nationale comme Yves Michaud l'a été.
    On est placé devant un dilemme: dire la vérité et déplaire à la communauté haïtienne
    (et éventuellement se nuire "électoralement"); ou se taire et être complice d'une imposture, le détournement par Ottawa du sens des fêtes du 400è anniversaire de la belle ville de Québec, berceau de la Nouvelle-France et de la civilisation française en Amérique du Nord. La gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, en France et à La Rochelle, a joué un rôle qui lui mérite un Oscar dans ce scénario-là. Qu'elle en assume les conséquences et qu'elle ne nous demande pas, en plus, d'applaudir.
    Robert Barberis-Gervais, 28 mai 2008

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mai 2008

    De la théorie à la pratique, il y a une marge. Du roman à la déclaration aux journaux de Gesca-R-Canada, il y a des kilomètre. VLB doit apprendre qu'il ne parle pas à 400 lecteurs mais à 4 millions d'électeurs qui ne font pas la nuance qu'il voudrait bien. Surtout quand les journalistes et les chefs de pupitre s'en mêlent. À preuve, il doit faire une longue dissertation pour expliquer ses figures de style.
    Moi, je ne l'ai pas taxé de raciste mais je persiste à croire que l'expression de reine-nègre est mal choisie, anachronique et blessante pour l'électeur moyen d'origine haïtienne ou africaine. Tu joues avec des nuances que le peuple ne fait pas puis tente de t'expliquer, te défendre. La politique et le style littéraire n'ont rien de commun comme l.illustre un peu Stéphane Dion qui tente de sortir de son prof d'université pour parler AU MONDE.
    Aux USA on aurait considéré comme une insulte également l'emploi de ce terme qui est reconnu comme méprisant. C'est de la que vient le sens prédominent de niger et nègre, comme dans les nègres blancs d'Amérique. Un peu de jugeotte pour une meilleure parlotte cher VLB. Tu fais reculer la cause du pays avec tes figûres de style naïves et un peu anachroniques maintenant dans le bon peuple auquel j'appartiens.