Listes d'attente en santé: le dictateur de la santé

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Barrette dénoncé dans le milieu de la santé

Ceux qui me connaissent ne seront pas surpris que cette toute première collaboration spéciale au Journal soit consacrée à notre ministre de la Santé, Gaétan Barrette, que je surnomme non affectueusement le dictateur de la Santé.


Tous les pouvoirs au ministre


En mars 2016, le gouvernement de Philippe Couillard a aboli le poste de Commissaire à la santé afin, disait-il, d’économiser un maigre 2,5 M$ sur le budget de 36 G$. Cette mesure plus que discutable élimine donc celui qui avait pour mission d’offrir un éclairage supplémentaire au débat public et à la prise de décision gouvernementale.


Les nombreux changements apportés par l’omnipotent ministre de la Santé ne feront plus l’objet d’évaluations périodiques et de dénonciations publiques. Il pourra s’auto-évaluer !


L’auto-évaluation existe dans le Réseau de la santé. Durant mes cinq dernières années à titre de préposé aux bénéficiaires, je devais répondre, une fois par année, à une série de questions afin d’évaluer mon travail, mon attitude et mon professionnalisme, entre autres choses. Mais en remettant ce formulaire à mon chef de service, c’est lui qui modifiait mes réponses selon la perception qu’il avait de moi. Gaétan Barrette, quant à lui, sera à la fois juge et parti. Parions qu’il se donnera une très bonne note.


Les sempiternelles listes d’attente


Le Journal nous apprenait cette semaine qu’il y a présentement 2200 patients qui attendent une chirurgie depuis plus d’un an. Le ministre a pourtant promis d’abolir cette liste d’ici la fin de l’année en cours.


Devant la défense surprenante de Gaétan Barrette, selon qui les retards sont attribuables aux gens qui refusent leur date d’opération, Jean-François Lisée a ironisé. « Bien, c’est la faute des patients, c’est leur faute, ils n’étaient pas présents. » Sur le nombre de personnes qui attendent des soins depuis un an et plus, tous ont refusé d’être opérés à une date précise ? Il y a tout de même des limites à nous prendre pour des dupes !


L’attente engendre la souffrance


Attendre pour une chirurgie signifie la souffrance et la prise excessive, mais nécessaire, d’antidouleurs qui ont de nombreux effets secondaires. Cette attente mine aussi le moral des patients. Certains ne pouvant plus travailler deviendront prestataires de l’assurance-emploi et même de l’assistance sociale. Les revenus à la baisse et la douleur incessante font en sorte que plusieurs personnes se retrouvent en dépression. Leur vie personnelle et professionnelle en est chamboulée.


Des dommages collatéraux, dira probablement le ministre !


Jean Bottari a été préposé aux bénéficiaires et est activiste pour les droits des usagers en santé. Il s’exprime régulièrement sur les enjeux qui concernent les conditions de vie des personnes malades, hébergées ou en attente de soins