Louise Beaudoin se porte à la défense de Pauline Marois

«Il est nécessaire de réaffirmer la prédominance du français au Québec 30 ans après la loi 101»

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Citoyenneté québécoise - Conjoncture de crise en vue

Québec -- L'ancienne ministre des Relations internationales Louise Beaudoin s'est portée à la défense de la chef du Parti québécois, Pauline Marois, et du projet de loi 195 sur l'identité québécoise.
Selon Mme Beaudoin, il est tout à fait légitime pour le gouvernement du Québec d'instaurer une citoyenneté québécoise qui nécessiterait une connaissance de base du français et qui conférerait certains droits comme celui de se présenter aux élections scolaires, municipales ou législatives. «Je suis 100 % d'accord», a-t-elle livré au cours d'une entretien accordé au Devoir. «Il faut envoyer un signal. Il est nécessaire de réaffirmer la prédominance du français au Québec 30 ans après la loi 101.»
En dépit de la controverse, Pauline Marois doit maintenir le cap et conserver ces dispositions dans le projet de loi. «C'est bien que le Parti québécois reprenne l'offensive. On était complètement absents du débat identitaire», a indiqué l'ancienne ministre.
«On est des précurseurs», a fait valoir Mme Beaudoin. Il faut aller au-delà du «jovialisme de certains chroniqueurs» et constater qu'«il y a un net recul du français, particulièrement à Montréal», estime-t-elle. L'ancienne députée de Chambly a cité Jacques Godbout, qui a prédit que si rien n'est fait, la société franco-québécoise sera disparue en 2076. Cette citoyenneté québécoise, accordée aux nouveaux arrivants qui parlent minimalement le français, «c'est une mesure d'intégration», a-t-elle fait valoir.
Facal se prononce
Après avoir prétexté n'avoir pas lu le projet de loi déposé par Mme Marois alors qu'il est un des conseillers de la chef péquiste, l'ancien président du Conseil du trésor, Joseph Facal, est finalement sorti de sa réserve. Il s'oppose à cet élément du projet de loi: ce sont «des dispositions inutiles et contre-productives qui restreignent la participation à la vie politique de ceux qui ne maîtriseraient pas le français», a-t-il écrit hier dans sa chronique publiée dans des quotidiens de Quebecor.
À titre de ministre des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, Joseph Facal était aux premières loges quand, en 2001, le gouvernement Bouchard s'était penché sur la possibilité de créer une citoyenneté québécoise, comme l'avait recommandé la commission Larose sur l'avenir du français. M. Facal jugeait que cette citoyenneté québécoise au sein du Canada serait «un gadget symbolique» qui diviserait les Québécois, un moyen de «s'égarer dans les chemins de traverse», alors qu'une citoyenneté significative est indissociable de la souveraineté.
Louise Beaudoin n'est pas davantage d'accord avec cette position aujourd'hui qu'elle ne l'était à l'époque. «C'est important, les symboles», a-t-elle indiqué hier. Cette citoyenneté interne est loin d'être unique. Mme Beaudoin a donné l'exemple du canton de Vaud, en Suisse, où on exige la connaissance du français pour accorder le droit de vote. Elle a signalé que de nombreux exemples de citoyennetés à géométrie variable, comme le chroniqueur [Christian Rioux l'écrivait dans nos pages la semaine dernière, existent au sein de l'Union européenne->9867].
Le projet de loi sur l'identité québécoise contient aussi des mesures destinées à améliorer la qualité du français enseigné dans les écoles et à accroître la place du français dans les milieux de travail, a tenu à rappeler Mme Beaudoin.
Mardi, [la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, et le président de la FTQ, Henri Massé->10010], ont déclaré que le projet de loi devrait être revu afin qu'il permette aux Canadiens anglais qui viendraient s'établir au Québec sans connaître la langue française de se présenter aux élections. Les Québécois n'ont pas «à faire payer à d'autres le prix de [leur] indécision», juge Mme Carbonneau.


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