Louise Harel. Quel scandale! Quel scandale?

Montréal - élection 2009



Elle est unilingue! Et elle veut se présenter à la mairie de Montréal. Quel scandale! Il est unilingue et il a été élu maire d’Ottawa. Quel scandale? À chaque fois on se surprend à constater que « ces gens-là, monsieur » » (pour reprendre une expression de Jacques Brel dans « Les bourgeois » - et ils en sont!) ont une indignation à deux gabarits.
La presse anglophone s’est déchainée. Il ne lui en faut pas beaucoup pour que son racisme latent remonte à la surface. Louise Harel, « le monstre… l’idiote…que seul Mom Boucher dépasserait comme repoussoir de Gérald Tremblay... etc. » ose poser sa candidature à la marie de Montréal! Quel scandale! « Elle ne parle pas l’anglais. C’est une impolitesse » éructe Peter Trent, ancien maire de Westmount. Haro!
Est-Il nécessaire de rappeler qu’au Québec le français est la langue officielle, publique, commune, normale et habituelle de l’État, de l’administration, du travail, de l’enseignement, des communications, du commerce et des affaires.
Le Québec est français! Montréal aussi! Il est vrai qu’il y a un décalage entre l’affirmation de la loi 101 et la réalité du Québec et de Montréal en particulier. En dépit de cela 87% des Montréalais ont une connaissance du français. 60% le parlent à la maison. 19% parlent plutôt l’anglais. Et 21% y parlent une autre langue que le français et l’anglais, ce qui est moindre que l’anglais.
Quel scandale y a-t-il à élire dans une métropole une maire qui parle la langue que comprennent 87% de ses commettants dans un État qui a déclaré cette langue officielle, publique, commune, normale et habituelle?
Alors qu’il n’y a pas de scandale à Ottawa? Une capitale d’un pays bilingue où vivent 17,7 de locuteurs français. Où comme toujours, c’est un unilingue anglais qui a posé sa candidature et qui a été élu maire. Sans que cela ne soulève quelque vague que ce soit.
Ainsi donc il est scandaleux à une unilingue française de poser sa candidature dans la métropole d’un État français et acceptable pour un unilingue anglais d’être élu maire d’une capitale d’un pays bilingue. Chercher l’erreur! Ce Québec est colonisé, maintenu qu’il est dans un cadre dont il ne s’est pas encore libéré.
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Gérald Larose
L'auteur est président du Conseil de la souveraineté du Québec.


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