Manifestation indépendantiste à Barcelone contre une visite du roi d’Espagne

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« Mort au Bourbon ! »


BARCELONE — Plusieurs milliers d’indépendantistes catalans ont manifesté lundi à Barcelone contre une visite du roi d’Espagne Felipe VI sous haute protection policière en raison des craintes de troubles, a constaté l’AFP.


Des collectifs d’indépendantistes ont appelé à empêcher une remise de prix par le souverain dans le palais des congrès de la métropole catalane, avec pour slogans « Mort au Bourbon », « Ni roi, ni peur » ou « Barcelone sera le cauchemar de Felipe VI ».


« Le roi espagnol n’est pas le bienvenu en Catalogne », pouvait-on lire sur la pancarte d’un manifestant tandis que d’autres ont brûlé des photos du roi.





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Depuis l’arrivée du monarque dimanche, le palais des congrès est protégé par un imposant dispositif des forces de l’ordre qui ont coupé une importante voie d’accès à la ville, proche du lieu de la cérémonie, a constaté un photographe de l’AFP. 


Cette visite est la première du roi en Catalogne depuis la condamnation mi-octobre de neuf dirigeants indépendantistes à de lourdes peines de prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017. Cette condamnation a entraîné de nombreuses manifestations dont certaines ont dégénéré en violents affrontements avec les forces de l’ordre.


Ces violences ont ramené la Catalogne au centre du débat politique à quelques jours des élections législatives de dimanche.


Sans se référer directement aux heurts du mois d’octobre, le souverain a souligné l’apport « d’une Catalogne plurielle » et « constructive » à la démocratie espagnole. « Ces valeurs (...) ne doivent pas être un souvenir du passé, mais une réalité présente et future dans laquelle ne doivent pas figurer la violence, l’intolérance ou l’atteinte aux droits et aux libertés des autres », a-t-il dit.


Felipe VI est une cible privilégiée des indépendantistes catalans depuis son discours du 3 octobre 2017 où il avait appelé à « assurer l’ordre constitutionnel » lors de la tentative de sécession de la région. 





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Les séparatistes lui reprochent de n’avoir pas dit un mot sur les violences policières ayant émaillé le référendum d’autodétermination du 1er octobre, interdit par la justice.


« Le roi s’est mis (le 3 octobre 2017) du côté de la police qui avait frappé les personnes ayant voté. Nous manifestons pour que le roi ne vienne plus en Catalogne et encore moins après la sentence totalement injuste » contre les dirigeants indépendantistes, a déclaré à l’AFP Jose Ligero, 45 ans, chef de produit dans l’industrie.


Le roi était accompagné pour cette visite de sa fille Leonor, qui porte le titre de princesse de Gérone et est présidente de la fondation homonyme ayant organisé cette remise des prix à de jeunes talents.




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