Guerre culturelle

Martinique : des statues considérées comme coloniales déboulonnées par des activistes

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Demain, ce seront les statues de Champlain et de Cartier qui seront déboulonnées par l'extrême gauche


Deux statues considérées comme des symboles du passé colonial de la France ont été déboulonnées à Fort-de-France dimanche 26 juillet par un «groupe de militants politiques», a annoncé Stanislas Cazelles, préfet de Martinique. «Le préfet de la Martinique condamne ces destructions qui sont l'action inadmissible d'une minorité violente», a-t-il déclaré.



Après les statues de Victor Schoelcher le 22 mai dernier, qui avait pourtant décrété l'abolition de l'esclavage en 1848, ce sont les sculptures de l'impératrice Joséphine de Beauharnais et du flibustier et colonisateur Pierre Belain d'Esnambuc qui ont été détruites par quelques dizaines d'activistes. Des personnels de la mairie de Fort-de-France étaient présents sur place mais n'ont pas tenté d'intervenir, rapporte franceinfo.


 


 


La statue de Joséphine de Beauharnais, déjà privée de tête depuis l'attaque d'un commando en 1991, a d'abord été détachée du socle en fin de matinée, puis tirée à l'aide de cordes vers le sol. Elle a ensuite été recouverte de feuilles de palmiers, puis incendiée. Quelques minutes plus tard, la statue du colon Pierre Belain d'Esnambuc a été renversée puis piétinée et attaquée au marteau. Décapitée, la tête a ensuite été jetée dans la cour de la préfecture.



 


 






Pas d'intervention policière


L'action avait été annoncée quelques jours plus tôt sur les réseaux sociaux, les manifestants imposant à la municipalité un ultimatum, la sommant de faire retirer les deux statues controversées avant le 26 juillet. Didier Laguerre, maire de la ville de Fort-de-France, s'était agacé dans un communiqué publié sur Twitter, écrivant «Si je comprends l'impatience (...) j'accepte beaucoup moins le calendrier que certains veulent imposer (...) J'ai du mal à entrevoir ce que veulent certains ! Le chaos ? Le désordre pour notre pays ?». Il avait cependant prôné sa volonté de dialogue.



Le préfet de Martinique, qui, selon une source policière citée par l'AFP, avait donné ordre de ne pas intervenir, a indiqué que «des commissions mémorielles ont été mises en place dans plusieurs communes. Ces initiatives permettront aux conseils municipaux de prendre des décisions respectueuses des convictions et des faits historiques. L'État soutient ces initiatives car elles permettent le dialogue et s'inscrivent dans un débat démocratique. Laissons les commissions mémorielles faire leur travail».


 

Déboulonnage généralisé


Loin d'être un acte isolé, le vandalisme de statues se répand en Occident. Le 7 juin dernier, la sculpture représentant Edward Colston à Bristol (Royaume-Uni) avait été déboulonnée. Le 10 juin, la statue de Léopold II à Bruxelles (Belgique) avait été taguée. À Richmond (États-Unis), ancienne capitale des États confédérés, le maire de la ville a ordonné début juillet le retrait de nombreuses statues rappelant le passé esclavagiste du sud du pays.


Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon 1er et native de Martinique où sa famille possédait une exploitation agricole, aurait incité son mari à rétablir l'esclavage en 1802, selon les manifestants. De son côté, Pierre Belain d'Esnambuc a conduit l'installation de la colonie française en Martinique en 1635.