Très intéressant ce qui se passe en Islande. Une révolution pacifique et démocratique est en train de se produire, et les faibles échos qui nous parviennent sont porteurs d’espoir dans ces temps plutôt sombres que nous vivons. Pendant que l’Europe s’embrase, pendant que les institutions financières internationales affichent clairement leurs couleurs presque monarchiques, dictant des mesures drastiques pour « rectifier » une situation qu’elles ont elles-mêmes créée, les citoyens islandais ont décidé de prendre les choses en main, et l’aboutissement de leur succès semble de plus en plus probable.
Aujourd’hui, nous apprenons que leur nouvelle Constitution propose la nationalisation « automatique » des ressources n’appartenant pas déjà au privé. L’eau, l’air, les grenouilles? On semble là-bas vouloir empêcher les vampires financiers de sucer davantage le sang de la terre, et on est en droit de nous questionner à savoir pourquoi n’en est-il pas déjà ainsi partout. Comme diraient certains, ce qui n’a pas été inventé n’appartient à personne. Ou plutôt appartient à tout le monde.
Quand je regarde les décisions prises en Islande, je ne peux m’empêcher de ressentir une (large) pointe de jalousie – tout en étant fier par « procuration » de ce qu’ils sont en train d’accomplir. Voilà des gens qui essaient courageusement de reprendre le contrôle de leurs destinés. Voici des gens qui ont cessé d’accepter, tête baissée, tous les affronts qui rabaissent l’homme un peu partout sur terre. Les Islandais ont cessé d’être de simples laquais, se sont redressés, et marchent maintenant la tête haute…
… Du moins est-ce l’image quelque peu romanesque que je m’en fais. Parce que nous sommes bien loin de cette réalité, ici au Québec. Nous avons tous les outils pour devenir un pays à part entière, et ainsi nous aider à reprendre le contrôle de notre territoire et de ses ressources, entre autres choses. Présentement, le gouvernement Harper est en train de vendre carrément le Canada. En fait, il le donne. Et rien ne semble pouvoir être fait pour l’en empêcher.
Sauf notre indépendance.
À l’image des Islandais, il faut s’affranchir une fois pour toutes des cette mauvaise influence qui nous empêche de prendre nous-mêmes les bonnes décisions en ce qui concerne nos affaires. Plus tôt je parlais de jalousie; en fait c’est encore pire. J’ai honte. J’ai honte de voir que tant de gens se lèvent alors qu’ici, tant de gens s’agenouillent pour préserver leur petit confort, leur cellule qui, quoi qu’étant dorée, n’en demeure pas moins une cellule. Je vois chaque jour des gens nettoyer les barreaux qui les emprisonnent. Et quand quelques-uns de ces barreaux cassent, je le vois s’empresser de les remplacer.
Il faut arrêter de se percevoir comme des incapables, comme des sots inaptes à se gérer, à décider et à agir. L’indépendance n’est pas une chose abstraite. C’est une réalité assez simple à concrétiser, et les avantages qu’elle comporte surpassent aisément les risques à prendre. Contrôle des ressources, contrôle du genre de pays qu’on veut être, contrôle sur nos politiques, nos institutions, sur nos impôts. Une province québécoise, au Canada, est une zone conquise, une minorité sans cesse menacée. L’indépendance fera de cette zone un pays qui pourra rayonner sur la scène internationale.
Les possibilités sont énormes quand suffisamment de gens prennent conscience que la seule vraie prison qui existe est dans la tête.
***
Source : http://verslemeilleurdesmondes.wordpress.com/2012/10/22/nationalisation-version-islandaise/
et :