ne laissez personne vous dire de "farmer vot’ yeule" !

Lettre à M. Richard Martineau concernant une de ses nombreuses chroniques

Tribune libre

M. Martineau,
D’abord, je ne vous lis que très rarement, je dois avouer. En fait, SI je vous lis c’est pour m’amuser et observer votre discours.
Suite à votre chronique « Le chat sort du sac » publiée dans le Journal de Montréal, pour ne pas le nommer, du 30 avril 2012, j’étais dans tel état, me sentant à mille lieux de vous, que je n’ai pu résisté à mon envie de vous faire part de mes observations la concernant.
Premièrement, votre introduction. Plus précisément, votre première phrase : « 50 sous par jour. » J’ai déjà entendu ça quelque part… Était-ce ce qu’on appelle se plier à la ligne de parti? On jase là. Et tel un « slogan » publicitaire vous le répétez deux fois plutôt qu’une, au tout début du paragraphe : 50 sous par jour. Voilà l’effort supplémentaire que le gouvernement demande aux étudiants : 50 sous par jour. » Bon, maintenant que c’est bien compris, que le « slogan » a été bien inscrit dans l’imaginaire, vous osez pousser l’insulte à l’intelligence jusqu’à ceci : L’équivalent d’un appel dans une cabine téléphonique. » (Bazouelle! et soupir) Bien, mais encore faut-il qu’il y ait un interlocuteur disponible. Sinon au déclic du répondeur, pour cause d’absence, Bye Bye le 50 sous. Sérieusement, je dois vous informer que dans les circonstances, cette idée allégorique est bien mal choisie. Les propos-poubelle, pas seulement une exclusivité de la région de Québec comme aiment à le croire certains! Me voilà rassuré…
Poursuivons. Selon vous, le « refus » des étudiants « permet au chat de sortir du sac.» Ah ha! Les méchants étudiants mentent : le « combat » n’est pas du tout lié à la hausse, dites-vous. Les méchants étudiants sont de mauvaise foi, semble-t-il : « vous ne voulez pas faire de gain, négocier, verser de l’eau dans votre vinaigre, non. » Du point de vue de moult personnes ayant un minimum de bon sens, c’est plutôt l’étonnante indifférence, le mensonge et la mauvaise foi qui permet au chat du gouvernement libéral de sortir du sac depuis la semaine dernière. Vous lisez l’actualité? Youhou, Martineau… Par ailleurs, l’histoire nous rappelle qu’en 1958, la grève étudiante fut résolue en une journée. Pour celle-ci, en 2012, le mouvement de grève approche de sa 80ème journée!
Difficile, à la suite des évènements, de ne pas conclure à un plan de match calculé de façon machiavélique, pour ne pas dire « méchante ». Mais diable, pour quelle raison le gouvernement de Charest ferait-il cela? Simplement pour faire un « show » de boucane. Pour épater sa galerie d’élite « cravatée » qui applaudit bruyamment à ses quolibets grotesques, carnavalesques et bouffons sur le dos de citoyens qui ont des choses à lui dire. Pour garder l’attention d’un public captif à certains médias loin d’où ça peut faire très mal, car le temps, c’est de l’argent. Pour tenter aussi, convaincu qu’il était, d’essouffler à la fois les étudiants et le mouvement social, prouvant ainsi que les Libéraux n’avaient PAS de plan « B ». Pour tenter de consolider sa base avec une « proposition » NON PAS faite aux étudiants, mais à la population, aux électeurs. Pour gaver l’opinion publique d’une idéologie néolibérale qui diabolise et calomnie un jeune homme de 21 ans et LES étudiants à des fins d’odeur de fric. Finalement, et ce n’est pas la moindre, pour mettre le peuple « à genoux », comme vous dites, devant la peur causée par les étudiants « méchants » et la violence que le gouvernement-même nourrit de la bouche du ministre de la Sécurité publique! Et vous, M. Martineau, participez à ce désolant numéro de manipulation massive, comme d’autres messagers
de votre genre, vous offrant âme et corps en bon serviteurs serviles du pouvoir et de leurs intérêts. Mais votre mépris cache bien des choses. Vous avez vu et entendu comment la journaliste de Radio-Canada Martine Biron a été traitée avec ce même mépris par le PM à la suite d’une question plus que pertinente à ce sujet? La population n’est pas dupe! Me sens pas bien…
Je passe outre la saveur de vos exemples toujours forts à propos pour suggérer à vos lecteurs comment penser : sophismes à tout vent du genre « « Vous nous devez tout, nous ne vous devons rien. » » À l'attention de vos lecteurs, vous sous-entendez quoi? vous citez qui au juste? Vous n’avez assurément pas, comme le gouvernement d’ailleurs, écouté nos étudiants en grève concernant une partie de leurs solutions à ce conflit. Ils en ont! Comme l’offre faite aux contribuables ce mardi 1er mai. Car c’est bien à eux que nos jeunes pensent et s’adressent. Qui de NOUS ne veut pas que cesse cette corruption érigée en système? Qui peut être contre la vertu? Mais le supplice de la sourde oreille du gouvernement a pour effet de les bâillonner et démontre que notre PM a d’autres intérêts ! Faites comme moi, sortez de votre confort et n’ayez pas peur d’aller à la rencontre des étudiants lors de manifestations. Vous entendrez des choses éloquentes, vous verrez des jeunes créatifs et beaux étudiant l’histoire, le vent en poupe, souriants et heureux de vivre leur moment du grand récit québécois. Et vous savez quoi? Même les étudiants tenus par les couilles qui sont retournés en classe se joignent au cortège des citoyens-raz-le-cul. Et des baby-boomeurs, et des jeunes familles, et des itinérants, et des jeunes anarchistes laissés-pour-compte, bref des citoyens!
Mais concernant les étudiants, je ne vous demande pas de « comprendre », ni de payer pour leurs cellulaires! Personne non plus ne vous demande de payer pour la sangria ou le scotch 18 ans qu’ils se paient! Ils travaillent pour cela monsieur! Travailler, la belle vie! Non, je vous demande seulement une ouverture.
La juste part des libéraux
Pour conclure, nous sommes à l’heure des CHOIX! Merci au gouvernement Charest-conservative pour cet éveil-québécois. Merci aussi pour ce sain retour à la conscience. Ainsi, comme le mentionnait M. Tremblay : ça suffit! Après plus de deux mois d’indifférence flagrante de la part des Libéraux, IL EST TEMPS de se PARLER afin de trouver une solution satisfaisante pour toutes les parties. « On a toujours été ouverts », osent marteler Charest et Beauchamp. Mais que de paternalisme-condescendant démontrant clairement une position de fermeture. Il est temps, dans cette crise sociale qui ne s’essoufflera pas, que le gouvernement élu avec 23.8% des électeurs inscrits fasse sa « juste part »! Car au final, même si 50 sous par jour paraissent si peu pour s’acheter une éducation, ça commence à nous couter tous très cher de toujours tomber sur le répondeur. À moins que l’idée grotesque d’une élection sur le dos d’un mouvement social soit en réalité le plan « A ». Calcul électoral? Eurk! L’opposition au parlement doit s’unir en concertation d’un plan de sortie de crise.
Un citoyen fier de vous les « Y »! Et si élections il y a, aux urnes NOUS serons, avec VOUS! L’exemple de l’Alberta est éloquent et de bonne augure : la droite libertarienne s’est faite mettre à l’écart. On se tiens, faut pas se lâcher… Et ne laissez personne vous dire de farmer vot’ yeule!
Les Libéraux, sans le vouloir, vous hisserons très haut dans les pages de notre histoire contemporaine. M. Charest et ses libéraux auront aussi leurs places, mais ça, c’est une autre histoire.
Érick Plante
«On ne saurait stigmatiser par trop d’expressions le vice de ces hommes souples et trompeurs toujours prêts à parler comme vous le voulez, non comme la vérité l’exige.» -Cicéron


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1 commentaire

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    4 mai 2012

    Avec Martineau, trop souvent, le discours est simpliste et biaisé d'une façon telle, que son auteur voudra traiter de fou ou con, quiconque s'oppose à ceux qui ont l'argent, le pouvoir, etc, sous prétexte qu'il faille respecter l'ordre.
    Le journaleux en question, se gardera toutefois une petite gêne, ne se laissant pas aller à des propos de droite ouvertement anti-indépendantistes, pour se garder un semblant de petite crédibilité, de pseudo-objectivité (il est plus subtil que J. Jacques Samson, par exemple)...
    J'ai déjà écrit sur Vigile que Martineau était un Monsieur Gros Bon sens, une espèce de Jeff Fillion en version au goût du Plateau Mont-Royal (à peu près). Je le réitère.