ROYAUME-UNI

«Non à la charia !»

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La charia, c'est vraiment charrier

La Grande-Bretagne est généralement accueillante vis-à-vis de ceux qui s’installent dans notre pays pour partager les bienfaits de notre mode de vie tolérant et démocratique, et se rendre utiles à notre société. Pendant un demi-siècle, la communauté musulmane a été une illustration parfaite de cet arrangement mutuel. Ce n’est que tout récemment que le pays est gêné par une petite minorité d’islamistes, qui posent d’ailleurs un problème plus immédiat à la communauté musulmane qu’à l’ensemble de la société. La promotion de la charia fait partie du programme anti-intégration de ces extrémistes.
Actuellement, le Conseil de l’ordre des avocats est en train d’émettre de nouvelles recommandations à l’intention des avocats pour l’établissement de testaments conformes à la charia. Cette initiative est préoccupante, car la loi islamique désavantage les femmes, les enfants dont les parents se disputent la garde, les héritiers illégitimes ou adoptifs et beaucoup d’hommes qui, pour une raison ou pour une autre, enfreignent ses préceptes. Dans le cadre d’un système régi par la charia, les musulmans risquent davantage de perdre des droits essentiels plutôt que d’en gagner. De plus, le fait que notre système judiciaire défend leurs intérêts comme ceux de tous les autres Britanniques, n’a rien d’antimusulman.
Justice parallèle
La mise en place, en vertu de la loi d’arbitrage, d’un petit nombre de tribunaux islamiques offrant une médiation abordable – le plus souvent pour des affaires commerciales – destinés aux clients musulmans était au départ une initiative louable. Mais, récemment, on constate une prolifération de tribunaux islamiques qui risquent d’entrer en conflit avec le droit anglais. Les recommandations du Conseil de l’ordre ne feront que légitimer ces tribunaux. On se souvient de l’intervention malheureuse de l’archevêque Rowan Williams, il y a six ans, quand il avait exprimé l’idée que l’intégration de la charia dans le système judiciaire britannique était "inévitable". La levée de boucliers engendrée par sa déclaration avait nui aux relations intercommunautaires.
La baronne Caroline Cox, membre indépendant de la Chambre des lords, mène une campagne pour les droits des musulmanes vivant en Grande-Bretagne et craint que certaines d’entre elles ne soient confrontées à de sérieux problèmes du fait de l’application de la charia. Elle juge "très préoccupantes" les recommandations du Conseil de l’ordre. En effet, tout ce qui valide une justice parallèle est inquiétant. Beaucoup de gens raisonnables vont estimer que la charia, une loi ouvertement discriminatoire à l’égard des femmes, est incompatible avec les idées britanniques de l’équité et de la bienséance.
Notre système judiciaire tire ses origines de la morale judéo-chrétienne. C’est – ou du moins ce devrait être – un système qui s’applique à tout le monde. Tel est le principe le plus fondamental de la justice britannique.
Notre société est favorable à la diversité, mais elle ne devrait pas pour autant adopter des pratiques juridiques opposées à nos valeurs. Dès [le 15 juin] 1215, en signant la Grande Charte, l’Angleterre a pris ses premières mesures pour imposer l’égalité pour tous aux termes de la loi. Il serait très regrettable que, pour le 800e anniversaire de cet événement historique, l’an prochain, ce principe crucial soit en perte de vitesse.


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