1 - Le temps presse. Grâce à la mobilisation de groupes environnementaux, et de citoyens, dont Nature Québec, TransCanada a été forcée de suspendre jusqu’au 15 octobre ses forages à Cacouna, la pouponnière des bélugas du Saint-Laurent. La compagnie compte bien revenir à la charge, avec l'appui du premier ministre, dès le 16 octobre pour reprendre ses travaux, qui pourraient se poursuivre au printemps. Le site de Cacouna est toujours sérieusement menacé, alors qu’il s’agit du seul lieu connu où les mères bélugas donnent naissance à leur petit, et où le nouveau-né se prépare pour sa première migration d’hiver.
2 - Une espèce sérieusement menacée. La population de bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent est aujourd’hui de moins de 900 individus alors qu’elle atteignait plus de 10 000 au 19ème siècle. Le gouvernement du Québec reconnaît qu’il s’agit d’une espèce menacée. Malgré cela, rien n’indique qu’il s’opposera au projet de terminal pétrolier de TransCanada et, par conséquent, aux ambitions pétrolières du gouvernement fédéral. Mais la suspension des travaux a été ordonnée par un jugement de la cour. La menace demeure totale.
« Il n'y a qu'une seule garantie, c'est que le pipeline va fuir. Il s'agit seulement de se demander quand, où et quelle sera la quantité. » Déclaration au journal Le Devoir de Jacques Anctil, président de la Fondation québécoise de la protection du patrimoine naturel.
3 - Le pire est à venir. Les forages ne sont que la première étape de la construction d’un terminal de transbordement de pétrole. Cette construction portera un coup fatal aux bélugas en mettant en péril leur site de reproduction, essentiel à l’élevage des petits, et qui est estimé être utilisé depuis des milliers d’années.
4 - Un projet dommageable pour le Québec. TransCanada cherche uniquement à exporter son pétrole tiré des sables bitumineux de l’Ouest canadien. Au Québec le pipeline s’étirera sur 700 kilomètres et devra traverser le fleuve pour atteindre un nouveau port pétrolier à Cacouna. Les risques de déversement de pétrole et d’une catastrophe écologique sont élevés. Ce projet n’apportera rien au développement du Québec.
5 - Le gouvernement du Québec complice. En délivrant un certificat d'autorisation permettant les forages dans la pouponnière des bélugas, le Québec s’est fait complice du gouvernement fédéral qui a complètement muselé les scientifiques travaillant à la protection des bélugas du Saint-Laurent depuis des décennies. La communauté scientifique entière est sous le choc.
6 - Le premier ministre doit intervenir. Il est urgent que tous les Québécois et Québécoises soucieux de leur patrimoine naturel se mobilisent pour exiger du premier ministre Philippe Couillard qu’il intervienne dans ce dossier. L’ouverture de voies d’exportation pour l’industrie pétrolière de l’Alberta ne doit pas se faire au détriment de la protection de notre majestueux fleuve Saint-Laurent et de celle des populations qui en dépendent, dont les bélugas et nous tous.
7 - On doit encore agir pour protéger nos bélugas. Prenez position et demandez au premier ministre Philippe Couillard de mettre fin définitivement aux travaux de TransCanada à Cacouna. C’est notre dernière chance pour sauver les bélugas!
8 - Un débat ouvert et transparent exigé. Les forages dans la pouponnière de nos bélugas ne sont que la première phase d’un projet bien plus vaste ayant des enjeux environnementaux majeurs pour le Québec. Les questions de fond n’ont jamais été débattues publiquement : Souhaitons-nous la construction d’un nouvel oléoduc (pipeline) sur plus de 700 kilomètres en territoire québécois pour assurer l’acheminement puis l’exportation du pétrole bitumineux de l’Ouest canadien? Quel impact aura ce projet sur les changements climatiques? Sur nos milieux naturels? Sur le Saint-Laurent? Que se passera-t-il en cas de déversement? Pour sa part, Nature Québec estime que le Québec n'a rien à gagner et tout à perdre tant les bénéfices sont minimes et les risques environnementaux élevés. Les Québécois doivent pouvoir décider du sort de ce projet majeur, qui met en jeu l’avenir de nos enfants, alors que le débat sur son utilité n’a jamais eu lieu. Or, le gouvernement permettra ce débat fondamental et dotera le Québec d'un droit de refus uniquement si nous nous opposons aux travaux à Cacouna et unissons nos voix pour l’exiger.
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