Ottawa-Québec : le meilleur et le pire

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«Québec restera aux commandes. Une chance!»

Il y a finalement eu entente entre Québec et Ottawa dans le dossier de la formation de la main-d’œuvre, et elle est conforme aux souhaits du gouvernement québécois. Québec restera aux commandes.
Une chance ! Tout accord qui aurait donné un mot à dire au fédéral sur la définition des programmes aurait constitué un recul important.
Le Québec s’est battu pendant des années pour voir ses compétences en formation de la main-d’œuvre reconnues, ce qu’il a finalement obtenu en 1997 et vu réaffirmer en 2007.
Le Québec a fait ses devoirs dans ce dossier. En plus d’être la seule province à exiger des investissements des employeurs dans la formation, ses programmes et ses mécanismes de concertation ont fait leurs preuves.
Il aura fallu un front commun de tous les acteurs et de l’Assemblée nationale, ainsi que beaucoup de temps, pour qu’Ottawa voie la lumière. Il reste un second accord à négocier ,mais le vrai test était celui du Fonds Canada-Québec pour la création d’emploi.
C’est fait. Parce que le gouvernement Marois et ses partenaires se sont tenus debout et parce que le ministre fédéral de l’Emploi, Jason Kenney, n’a pas adopté l’attitude rigide de sa prédécesseure Diane Finley et de son collègue aux Finances, Jim Flaherty.
On ne peut pas en dire autant du ministre Denis Lebel. Le ministre de l’Infrastructure fait preuve d’un entêtement qui défie le bon sens dans le dossier du pont Champlain. L’imposition d’un péage est indéfendable.
Tous ceux qui ont à gérer les infrastructures reliées à ce pont et qui doivent composer avec les défis de la circulation routière dans la région de Montréal le disent. Un péage va modifier les comportements des automobilistes qui empruntent habituellement ce pont. Plusieurs opteront pour d’autres ponts, aggravant les problèmes de congestion qu’on y connaît.
Le ministre Lebel dit qu’il s’agit d’un nouveau pont et que les contribuables n’ont pas à payer la facture. Le principe de l’utilisateur-payeur doit s’appliquer.
Faut-il lui rappeler que les Québécois et les Montréalais paient des taxes fédérales et que refaire ce pont n’est pas une coquetterie ?
Le pont Champlain doit être refait parce qu’Ottawa l’a laissé tomber en ruines. Ce ne sera pas un nouveau pont qui ajoute une porte d’entrée vers l’île, comme celui de l’autoroute 25. Ce sera un pont remis à neuf parce qu’il doit l’être. Les résidents de la Rive-Sud n’ont pas à être punis pour l’incurie et l’imprévoyance d’Ottawa.
M. Lebel est-il trop obtus pour comprendre, ou est-il un poids trop léger à la table du cabinet pour faire entendre raison à ses collègues et au ministre des Finances en particulier ? La question se pose.
* * *
À propos de Manon Cornellier
Manon Cornellier est chroniqueuse politique au Devoir, où elle travaille depuis 1996. Journaliste parlementaire à Ottawa depuis 1985, elle a d’abord été pigiste pour, entre autres, La Presse, TVA, TFO et Québec Science, avant de joindre La Presse Canadienne en 1990. On peut la suivre sur Twitter : .


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